Comédie dramatique avec musiques Du 07 au 24 septembre 2023
VIENNE 1913, LES PRÉMISSES DU PIRE
d’ après Alain Didier Weill Nouvelle version de Louise Doutreligne
DESCRIPTIF du SPECTACLE
En avril 1909, dans le parc du Prater, à Vienne, un jeune homme fête ses vingt ans. Fêter, est-ce bien le mot ? Adolf va passer la nuit sur un banc, seul avec un chien errant, tandis qu’au loin la capitale de l’empire austro-hongrois brille de tous ses feux, en pleine effervescence artistique, scientifique, politique.
Tandis que Freud officie, cigare aux lèvres, et que Jung commence à rompre des lances avec le fondateur de la psychanalyse, le tout Vienne court à une exposition de Klimt, et les cercles et revues politiques bouillonnent d’idées explosives. Ultra nationalistes et marxistes contrebattent le libéralisme éclairé des Habsbourg, et l’antisémitisme se faufile aussi bien dans les bas-fonds que dans la haute société ou chez les intellectuels militants.
D’années en années, jusqu’en 1913, on va croiser Adolf, ici ou là, dans un asile pour sans-abris ou dans un salon d’aristocratique, dans une exposition de peinture ou dans une réunion politique, encore anonyme mais de plus en plus affirmé dans ses partis pris et ses obsessions. Quatre ans plus tard, il est prêt à devenir Adolf Hitler. Il ne manque plus que la grande guerre, qui réunira son ressentiment et l’humiliation allemande, pour parachever le monstre qu’il s’est forgé là, de bric et de broc, en autodidacte à la fois brouillon et rigide.
Vienne 1913 a été écrit par Alain Didier-Weill, psychanalyste, essayiste et auteur dramatique, comme une sorte de symphonie concertante, qui orchestre brillamment la synchronicité complexe de la ville, milieux sociaux, mouvements d’idées, création artistique, multiplicité des échanges et des solitudes.
Jean-Luc Paliès par un sobre et judicieux dispositif, fait de la troupe un orchestre stylisé : les personnages solistes émergent tour à tour, puis reviennent se fondre dans l’ensemble, qui devient lui-même un personnage collectif, la ville de Vienne, chatoyante et inquiétante. Cette partition viennoise a suffisamment d’originalité et de richesse pour être suivie avec intérêt, à la fois comme une évocation de l’esprit de la capitale autrichienne au début du XXème siècle et comme une étude du Mal en formation. Marie-Noëlle Tranchant.
LE SPECTACLE et LA MISE EN SCENE
Jean-Luc Paliès, metteur en scène a du génie, il est brillant, précis, inventif, poétique, et son génie se nomme dépouillement. La mise en scène est un lieu de suggestion subtile pour qu’un spectateur retombe en amour du théâtre, qu’il se fabrique sa propre mise en scène, mais pas n’importe laquelle : les didascalies sont là qui nous guident en chantant souriantes et mutines… Pas un instant d’ennui. Elles sont aussi des cantatrices belles à pleurer, actrices incroyables de bordel, entourant Adolf et Hugo, l’enfant d’un amour tarifé, rougeoyant…Autre génie : l’espace scénique est capable de sécréter d’autres petits espaces : le banc sur la gauche, tantôt Prater viennois, tantôt divan de Sigmund Freud, s’il est habillé de sa robe de chambre. Enfin, le banc toujours, salon de la baronne et tout ce qui devient au gré des scènes, lieu de mouvement. Les personnages aussi qui nous composent en quatre gestes l’esquisse du tyran, la religion d’étole de l’aumônier de la baronne. Un regard pour Jung, un cigare pour Freud et ce sourire à distance qui nous indique que « finalement, aux portes de la mort, il a réussi à préserver l’ouverture de l’inconscient ». Des acteurs attachants, remarquables de justesse.
Au sortir du spectacle, le sourire est gelé au souvenir atroce d’une Vienne d’antan qui reste d’aujourd’hui dans notre tête, menace permanente d’une bête immonde en perpétuel éveil dans le plus innocent de nos désirs, haine terrible et destructrice que le dire silencieux du remarquable texte de Alain Didier Weill, analyste-écrivain adapté par Louise Doutreligne, nous aide à démasquer.
Ignacio Garate.
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La presse en parle
L’œil de L’Olivier
Les spectacles de la Compagnie Influenscènes, dirigée par Jean-Luc Paliès et Louise Doutreligne, sont des propositions fortes. Vienne 1913, ou les prémiSSes du pire ne déroge pas à la règle et nous plonge au cœur des problématiques qui ont secoué́ le XXe siècle et ressurgissent en ce début de XXIe, antisémitisme et fanatisme… Les comédiens deviennent alors vraiment les instruments de ce drame. Ils sont neuf pour incarner les 23 personnages de cette œuvre chorale où l’on reconnait Hitler, Klimt, Freud ou Jung. Ils interprètent avec harmonie cette cérémonie glaçante. C’est dense et fort !
Marie-Céline Nivière
Artistik rezo
Sur scène le coeur de Vienne au tournant de l’Histoire telle que Stefan Zweig l’avait dépeinte dans son œuvre testamentaire Le Monde d’hier. Il y a là Hugo Von Klast, interprété́ par William Mesguich, jeune aristocrate tourmenté par un antisémitisme obsédant, qui vient consulter le docte Sigmund Freud, joué par Jean-Luc Paliès. Nous voyons donc comment les prémices des idées d’extrême droite des cercles de la haute société́ viennent percuter celles d’un jeune artiste égaré́ et pauvre, Adolf Hitler (Oscar Clark) que la mère d’Hugo (Claudine Fiévet) prend sous son aile. Un prêtre (Alain Guillo), une jeune fille amoureuse d’Hitler, Molly (Nathalie Lucas) forment ce microcosme qui concentre toutes les passions, les révoltes, les frustrations et les haines, terreau du nazisme. Dans une scénographie impressionnante de majesté́ et de terreur, les comédiens tous épatants nous racontent aussi de quelle manière c’est bien la liberté́, le désir et le corps des femmes, que peint avec richesse Gustav Klimt, qui viennent déranger ces hommes meurtris par l’impuissance et la perte de sens. Grandiose et lumineux.
Hélène Kuttner
Le Parisien
Le récit est servi par une mise en scène étonnante avec chanteuses lyriques et musicienne jouant sur des verres de cristal…Et l’on découvre comment Adolf va sombrer peu à peu dans la paranoïa. Un magnifique spectacle riche d’une interprétation magistrale
Libération
Regards croisés dans VIENNE 1913 beaux, troublants, émouvants… comme les vifs acteurs vus et l’intelligence des mots entendus.
Radio Shalom
Une pièce formidable, riche par son texte, riche par les émotions qu’elle nous procure à nous spectateurs, par les thèmes abordés : les peurs, la peur de l’autre, les religions, l’hystérie, la folie, les relations « incestuelles »…la psychanalyse.
La Revue Marseillaise de Théâtre
Comment le bouillonnement du milieu intellectuel a généré́ une écume, dont se sont emparés les esprits les moins structurés. (…) L’ambiance qui en résulte a quelque chose d’unique, et de constructif.
La Marseillaise
Jean-Luc Paliès (en Freud, très convaincant) monte la pièce avec sur scène, hommes et femmes, vêtus de smokings ou de robes du soir, qui renvoient l’image immédiate d’un orchestre chic comme on pouvait en entendre dans les kiosques du Prater. (…) Plus qu’à̀ une représentation théâtrale, c’est à̀ une cérémonie que nous sommes conviés. Une cérémonie vénéneuse
Vaucluse matin (Coup de cœur)
Créative, symbolique, la mise en scène de Jean-Luc Paliès sert admirablement le texte
Auteur | d'après Alain Didier Weill, Nouvelle version de Louise Doutreligne |
Mise en scène | Jean-Luc Paliès |
Avec | Estelle Andrea, William Mesguich, Magali Paliès, Oscar Clark, Nathalie Lucas, Alain Guillo, Claudine Fiévet, Jean-Luc Paliès, Catherine Brisset |
Musiques sur Cristal | Catherine Brisset |
Chant Lyrique | Magali Paliès, Estelle Andrea |
Scénographie | Lucas Jimenez |
Costumes | Madeleine Nys |
Régie Générale | Jean-Maurice Dutriaux |
Production | Influenscènes |
Durée du spectacle : 1h33
À partir de 13 ans
Représentations :
Du 07 au 24 septembre 2023
Du jeudi au samedi à 21h
Le samedi et dimanche à 16h30
Tarifs :
22 € Plein Tarif
17 € Tarif Réduit 1
Seniors (plus de 60 ans), enseignants, habitants du XIIe arrondissement et de Vincennes, carte Cezam, membres SACD.
13 € Tarif Réduit 2
Étudiants (moins de 30 ans), demandeurs d’emploi, intermittents du spectacle, Carte Loisirs, Pass Culture 12, personnes en situation de handicap et son accompagnateur.
10 € Tarif Réduit 3
Enfants (moins de 16 ans) et groupes scolaires
Pass :
60 € : 4 places
72 € : 6 places
100 € : 10 places
INFLUENSCENES
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