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JUSTE LA FIN DU MONDE

« Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. »

J’emprunte à Nicolas Boileau cette strophe, tant elle paraît répondre à ma volonté de re-créer Juste la fin du monde.
Car il s’agit bien ici de « refaire » et non de reprendre, pour citer Peter Brook.
Depuis ma première mise en scène de ce texte, voilà déjà douze ans, j’ai exploré la totalité de l’œuvre de Lagarce. C’est en partie mon interprétation de Du luxe et de l’impuissance sous la direction d’Ivan Morane en 2014, qui m’a donné l’envie de refaire ce spectacle, m’en donnant une lecture nouvelle. Comme une nécessité.
Évidemment, le temps aussi m’a donné de nouvelles armes pour aborder un spectacle, sa forme et ses enjeux.
À l’origine, c’est l’écriture de Lagarce qui m’a tout d’abord captivé et fait découvrir son œuvre récente, mais déjà classique; cette nécessité et cette précision du langage pour mieux se connaître soi et les autres. Une écriture dans un entonnoir, des mots dans un alambic; une parole «en marche», qui bute, trébuche, s’accélère, ralentit, mais avance avec opiniâtreté dans le seul souci de dire, de résoudre, de remettre l’homme dans la cité.
2005/2017 : que c’est-il passé ? L’histoire nous apprend que le temps tente de nous apporter la paix et le progrès, tant industriel que social. Ces récentes dernières années et celles qui se dessinent clairement, semblent bien vouloir écrire une toute autre histoire du monde…
Juste la fin du monde, comme une expression de l’impossible: «Si je fais ça, ce sera la fin du monde!»?
Un homme «jeune encore», à la porte de sa propre disparition, la fin de son monde, son univers, son environnement, sa famille, ses communautés… tout cela à la fois! Le prisme familial de cette pièce est le reflet de nos sociétés, avec ses intolérances, ses replis, ses conflits, ses désirs, ses doutes, ses pulsions destructrices ou merveilleuses, dans un incessant aller-retour émotionnel.
À notre époque où domine le renoncement à l’autre, regarder autour de soi, rester éveillé, vigilant, dans une saine colère, c’est ce que nous dit Juste la fin du monde et au sens plus large, l’œuvre de Jean-Luc Lagarce et qu’il faut mettre en évidence ici.
Enfin, toute l’action de Juste la fin du monde est menée par l’unique volonté et le seul point de vue d’une personne: Louis. Sommes-nous dans la réminiscence, dans l’espoir, l’envie ou le fantasme de son retour? Il y a ici, une vision quasi cinématographique (une proposition d’angle de caméra, de montage) qui continue à m’interroger et me fasciner; c’est aussi à cet endroit que se trouve tout l’enjeu de notre travail, en s’appropriant la construction et la rythmique de l’écriture, sans la rendre formelle.
Et toujours «faire spectacle» de tout cela, sans lamentations, sans ennui.

La presse en parle

« Aussi cruel que brillant. »
L’humanité

« Une mise en scène taillée au cordeau. »
Marianne

« Une vision vertigineuse. »
Le Monde

« Universel et mordant. »
Le JDD

« Des acteurs bouleversants. »
Télérama

« Excellents ! »
Le figaro

DU LUXE ET DE L’IMPUISSANCE

Chez Jean-Luc Lagarce, tout est théâtre.
Son œuvre théâtrale, bien sûr ; mais pas seulement.
Ses récits également ; cela a été largement prouvé.
Mais aussi son journal.
Et cela me paraît évident encore d’avantage avec Du luxe et de l’impuissance, le recueil de ses éditoriaux.
Tout y est théâtre, parce que rien n’y est théâtral.
La Vie est là, à chaque mot, entre chaque mot. Évidente, simple, bouleversante, elle est là, à en pleurer, à en rire aussi.
La Vie ; et la Mort aussi.
Cette succession d’articles est un seul récit; qui a son unité de temps, de lieu et d’action.
Le personnage est chez lui (ou dans sa loge); il va sortir (ou entrer en scène); pour toujours (il se rend à l’hôpital où il sait qu’il va mourir) ; il doit se préparer à sa mort, choisir ce qu’il va emporter.
Aucun accessoire réaliste, ou le minimum; l’acteur et les mots les font exister.
La présence de l’acteur dans un grand espace presque vide et les mots de Lagarce, et toutes les pensées, les émotions non dites, et qui, je le souhaite, seront entendues, comme l’infini- ment grand et l’infiniment petit qui affleurent entre les mots du dernier texte du recueil, définition admirable du comédien, et de l’humain, ce qui chez Lagarce revient au même.
Crée en juillet 2014 au Théâtre des Halles (dir. Alain Timar). Nous ne «reprenons» pas ce spectacle, mais, comme le dit Peter Brook, nous le « refaisons », riches tous deux de nos ressentis depuis le plateau et depuis la salle.
Le cadre et le dessin sont les mêmes, mais nos doigts sur la toile ferons encore plus ressortir les détails, creusant, lissant, écrêtant…

Ivan Morane

LE TEMPS DES OGRES

Dans les contes, l’Ogre est souvent dépeint comme un monstre bestial, aveugle et sanguinaire, animé d’un appétit féroce de chair fraîche. Mais ce qui le rapproche « dangereusement » de nous, c’est sa faculté d’éprouver les sentiments qui nous animent tout au long de notre existence, la colère, la joie, la tristesse, la peur. Il est «L’homme sauvage qui mange les enfants », selon Charles Perrault, et qui nous inspire une crainte enfantine et ancestrale de la dévoration, mais il nous ressemble un peu. Qui sont les Ogres, où sont-ils ?
Débordant d’un désir insatiable de pouvoir et de richesse, l’Ogre des contes de notre enfance a changé d’apparence, et si je l’imagine en chef d’état, en chef religieux, il reste un Ogre, il est devenu celui qui dévore nos libertés. Je pourrais l’imaginer en apôtre de la finance, promoteur d’une machine économique néolibérale qui soumet les individus aux exigences de la compétition et du profit et qui menace nos libertés. Mais je préfère imaginer son visage d’enfant, et je me dis qu’avant d’être un monstre, il a connu les mêmes frayeurs que les autres enfants, et je suis sûr que lui aussi il a eu peur d’être englouti par le Grand Méchant Loup. J’imagine alors la paranoïa du tyran prendre le visage de ce Grand Méchant Loup, avec la peur de perdre le pouvoir et la richesse, une peur viscérale qui lui ronge les entrailles et qui va inévitablement provoquer sa chute. LA CHUTE DU TYRAN, c’est possible !
J’ai imaginé un grand jeu de massacre, une sorte de chamboultout géant où l’on pourrait incendier les effigies des Ogres Pol Pot, Hitler, Staline, Bokassa, Pinochet, Mao, Bachar el-Assad, et tous ceux qui sévissent encore aujourd’hui, comme un exorcisme pour crier sa colère et sa révolte contre les fossoyeurs de la LIBERTÉ, pour exprimer sa tristesse au souvenir de toutes les victimes de la barbarie des hommes. ALORS j’ai imaginé une version sanglante de « L’arroseur arrosé », un conte tragi-grotesque que l’on appellerait LE TEMPS DES OGRES, ou comment l’Ogre devient à son tour victime de la crainte qu’il inspire, celle de la DEVORATION.
Et puis des condamnations et des sentences de mort qui résonnent comme des coups de marteaux sur une enclume, depuis trop longtemps… et puis cet interminable cortège funèbre de martyrs, des noms de toutes les couleurs, depuis trop longtemps… 19 ans de prison pour avoir osé chanter dans sa langue maternelle le kurde. Torturée, violée, assassinée pour avoir manifesté son désir de justice, de liberté et d’égalité. Morts après plusieurs mois de jeûne de protestation contre la répression. 33 ans de prison et 148 coups de fouet pour avoir exprimé son désaccord avec l’obligation de porter le hijab. Morts pour la liberté d’expression. Nasrim Sotoudeh, Daniela Carrasco, Havrin Khalaf, les journalistes de Novaïa Gazeta, Nudem Durak, Ibrahim Gökcek et Helin Bölek, et tous les autres, des enfants, des femmes, des hommes, dans les pogroms d’Europe de l’Est, dans les camps d’extermination nazis, au Rwanda, au Cambodge, en Syrie, en Palestine, quel avenir pour les Kurdes? Combien reste-t-il d’Indiens sur le continent américain ? Depuis trop longtemps…
Alors, pleurer sur le sort des opprimés, OUI ! Mettre la tristesse, la révolte et la colère au service du rire, c’est encore mieux ! Alors j’ai choisi le rire, le rire cruel. L’humour et la cruauté pour aiguiser notre vigilance et notre sens critique face à la montée des doctrines nationalistes et des intégrismes religieux. L’humour et la cruauté pour évoquer le comportement despotique des dictateurs, la privation des libertés fondamentales et le déshumanisation de l’individu dans les régimes totalitaires. Du burlesque dans le tragique, et du tragique dans le burlesque, à la manière de Ionesco, Brecht, Jarry, et tant d’autres qui ont préféré choisir le rire cruel pour parler de la spirale infernale de la folie du pouvoir, et du pouvoir de la folie… du pouvoir. Plus qu’un désir, UNE NÉCESSITÉ.

Daniel Violette

La presse en parle

« La métaphore fait mouche, et la mise en scène laisse des images marquantes. »
Vaucluse Matin

« Signé Daniel Violette, Le temps des Ogres est un spectacle rare, pédagogique et d’une grande intelligence. Voilà un spectacle important sur le propos et exemplaire sur la forme déployée ici pour dénoncer en réalité toutes les dictatures. »
La Provence

« Le temps des Ogres mérite le détour. Il met en exergue de manière plutôt ludique et inventive les tensions des dictatures. Peuple opprimé, dirigeants ambitieux et quasi schizophrènes, armée lobotomisée et clown réfractaire. La compagnie Taïko nous entraîne dans une fresque décalée de ce régime politique pour mieux le dépeindre. »
Rue du Théâtre

« Meurtre, trahison et coup d’état glissent gracieusement au milieu des voix… mais même à la fin vous restez figé sur ce siège lorsque tout signe de vie quitte la scène. »
Le bruit du off Avignon

NAGASAKI

Monsieur Shimura, célibataire et méticuleux, habitant Nagasaki est convaincu qu’on vient lui chaparder des aliments dans son frigo pendant son absence. Il installe alors discrètement une webcam afin de surveiller sa cuisine depuis son lieu de travail. C’est ainsi qu’il découvre étonné qu’une femme inconnue se fait tranquillement un thé. Il appelle la police, mais se repend aussitôt. Trop tard. Elle sera arrêtée et jugée. Shimura apprendra qu’elle vivait chez lui dans un placard à futons à son insu depuis plus d’un an. Cette découverte bouleversera sa vie. Qui est-elle ? Pourquoi s’est-elle installée ici ? A sa sortie de prison, elle lui écrira une lettre où elle expliquera qu’elle ne s’est pas réfugiée chez lui par hasard…

Le récit de Mr Shimura et de cette femme énigmatique, c’est celle de deux êtres solitaires qui auraient pu se rencontrer, s’aimer et vivre une histoire commune. Mais comme deux planètes en orbite, ils étaient à la fois liés l’un à l’autre et condamnés à l’éloignement …

Écrit d’après un fait divers japonais, Éric Faye a obtenu en 2010 le grand prix de l’Académie Française pour son roman Nagasaki.

L’ESPÈCE HUMAINE

De sa captivité en 1945 en Allemagne, Robert Antelme a tiré un récit exceptionnel où il porte à sa dernière limite, la réflexion sur la volonté exterminatrice des SS : il met en lumière la logique de supériorité et le mépris sur lesquels se fondent, plus ou moins ouvertement, tous les systèmes d’exploitation et d’asservissement.

L’Espèce humaine est une œuvre unique, bouleversante, d’une élévation de pensée absolue et d’une actualité redoutable.

« L’Espèce humaine était le premier, je dirai même le seul, livre qui fût au niveau de l’humanité ; au niveau de l’expérience nue, vécue et exprimée avec les mots les plus simples et les plus adéquats qui soient. De ce fait-là, ce livre qui dans un sens était de l’anti-littérature, à juste titre parce qu’il ne voulait pas faire de la littérature sur la concentration, était un livre de pure littérature, c’est-à-dire qu’on ne pouvait plus rien écrire d’autre. » Edgar Morin

« L’Espèce humaine est un monument. 
Un de ces livres qui peut changer une vie. Il a changé la mienne. Miracle de la littérature, miracle de la conscience dans le temps.
Aujourd’hui, j’aimerais faire entendre cette parole vivante en lui donnant corps, le plus simplement du monde. »
Anne Coutureau

STABAT MATER FURIOSA

« Nous sommes en guerre. »
Notre projet pour le Stabat Mater Furiosa s’inscrit dans cette affirmation martelée le 17 mars 2020 sur toutes les ondes, alors que le virus Covid-19 s’étend sur le territoire français. Il naît de cet impératif de réponses individuelles et collectives, de questionnements des discours contradictoires. Nous cherchons à sortir mentalement de nos isolements et nous questionnons l’avenir de notre génération et celles à venir. La parole des poètes, dramaturges et créateurs nous aident à mieux appréhender le monde dans lequel nous vivons et nous offre des possibles porteurs d’une humanité apaisée. L’actualité n’a de cesse de nous confronter à des drames plus inquiétants les uns que les autres et la réflexion de penseurs/poètes nous offre des champs de réflexion, de remise en question de notre existence, d’avenir plus empathique.

Le Stabat Mater Furiosa de Jean-Pierre Siméon, écrit en 1997, présente la G/guerre. Son universalité et son immuabilité. La liste de toutes les guerres depuis lors, de tous les conflits, ne sera jamais à jour. Ce texte est donc, en soi, intemporel. Intemporel car
la violence ne cesse jamais, car l’histoire ne cesse de se répéter et que l’on n’entretiendra jamais trop la mémoire, mais aussi, car face au registre belliqueux, c’est surtout d’une résistance inaudible dont il est question.

C’est pourquoi, face à la surdité du discours martial de nos sociétés, nous avons eu besoin de monter une nouvelle fois ce texte. De le faire résonner encore et encore pour qu’il soit porté à l’entendement du plus grand nombre. Et pour lui donner une juste occasion d’être « entendu », nous le jouerons également en Langue des Signes Française. Cette langue visuelle, dont la mise en œuvre des mots souligne et accentue le ton du texte, saisit l’ensemble de l’auditoire. Nous créerons un spectacle permettant de construire des ponts entre la culture des sourds et celle des entendants. De se connaître. De se reconnaître. D’égal à égal. Contrairement au « Cri » de Munch, personnage isolé, ce vocabulaire signé donne force aux mots et maux du texte de Jean-Pierre Siméon.

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Extrait Interview – La terrasse

« Le monde étant sourd à la nécessité d’une pacification, il m’est apparu évident de travailler avec la langue des signes »
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DES LARMES D’EAU DOUCE

Des larmes d’eau douce est une pièce mexicaine tout public de Jaime Chabaud, auteur chroniqueur et poète saisissant à l’œuvre dramatique multiprimée.
Traduit de l’espagnol par Françoise Thanas, publiée en 2017, cette pièce sera mise en scène pour la première fois, en Europe et donc en France.

Une enfant, Sofia, pleure des larmes d’eau douce dans un pays en sécheresse. Elle sauvera un temps, grâce à ce don insoupçonné, son village de la sécheresse, avant que les notables du village ne comprennent l’intérêt financier de ses pleurs… même au final le père…

LA GRAND-MÈRE.- (…) Felipe cria de toutes ses forces. Il leur dit : « Un enfant n’est la propriété de personne. Laissez-la partir. »
À ce moment précis, devant tout le village réuni, Sofia s’est fanée, fanée… jusqu’à devenir une poignée de feuilles sèches.

C’est à partir de cette métamorphose finale, tragique et  magique de Sofia qu’est né ce désir impalpable de créer un univers ayant pour source la nature, comme « une mémoire végétale » qui n’oublie pas et qui perdure.
C’est dans un cercle de lin, au cœur d’un tapis de feuilles et de branchages que se passe l’histoire et que nous transmet par-delà le temps, le personnage de la Grand-mère.

Elle convoque, entre ciel et terre, liées par un fil blanc à la voûte du manège, les figures marionnettiques de Sofia, Felipe, du maire, du curé, de José, des bigotes.
Tantôt, celles-ci descendent et prennent part à la fable, tantôt disparaissent, tantôt sortent de l’ombre ou de la toile.
Battre le cœur à trois, effacer les frontières, dire l’indicible.

Aussi, cette fable poétique et cruelle raconte les violences faites aux enfants, dérives familiales, sociales, sociétales, et soulève des questions liées à l’écologie et à la crise climatique.
Entre temps présent et flash-back / narration et dialogue / pour personnage et marionnettes / croisant avec onirisme théâtre, marionnettes, ombres, musique.
Scénographie marionnettique et végétale, kiosque circulaire en fer serti et attelé de fils blancs où sont suspendu.e.s marionnettes, végétaux et éléments de jeu, toiles mobiles.Ainsi nait finement en lumière chacun des espaces racontant les différents lieux de la fable. Les costumes tissés, peints sont eux aussi d’inspiration végétale.
La musique, essentielle, empreint de sons naturels et électro-acoustiques, entre clavier, MAO et guitare électrique.
Carrousel musical où s’embarquent autour de Sofia toute une saga de personnages.

Une équipe de création scénographie, composition musicale, lumière, costumes, construction des marionnettes, collaboratrices/eurs remarquable et engagée au service d’une dramaturgie commune, celle d’une nature qui pousse la fable par tous les bouts.
Trois protagonistes au plateau : Sylvia Amato, comédienne, Thierry Desvignes, l’un des constructeurs et marionnettiste, Guillaume Jullien, compositeur et musicien « live ». Tous trois portent ce conte moderne, non sans humour et beauté et conjuguent parole poétique, parole politique, parole de cœur.

LES FEMMES SAVANTES

Au cœur de la pièce Les Femmes Savantes, il est question du rapport des femmes aux mœurs de la société bourgeoise du XVIIe siècle. Les femmes ont-t-elles le droit d’être savantes ? Oui, répond Molière, à condition de ne pas tomber dans le snobisme et l’artificialité du savoir, ce qui vaut tout autant pour les hommes, à l’exemple du vaniteux Trissotin. Quelle que soit la condition que la société leur impose, Philaminte, Bélise et Armande se délectent du plaisir inconditionnel de penser, de dire, d’explorer…

LES 7 NUITS DE LA REINE

Une femme se raconte en sept nuits : de la première nuit alors qu’elle veille sa mère qui va mourir et que lui revient le souvenir de ses 7 ans à Berlin en 1943 quand avec cette mère jeune, belle et intrépide elle traverse la ville en ruines pour rencontrer dans une prison ce père qu’elle ne connaissait pas à l’avant dernière nuit .Ce sont des nuits nourries par la passion, l’attente ou le désespoir. Il lui faudra la dernière nuit pour connaître l’apaisement. Une initiation en sept étapes, un roman porté par un souffle de poésie et une interrogation profondément contemporaine sur le versant secret du monde et des êtres.
« J’ai compris que nous ne pouvons affronter le jour que lorsque nous avons la nuit en nous. Pourquoi sept nuits me demanderez-vous ? Parce que Dieu a créé le monde en sept jours et qu’il a donné aux femmes la garde des nuits. Il faut en comprendre la raison. Les nuits sont trop immenses, trop redoutables pour les hommes. Non, bien sûr, que les femmes soient plus courageuses ; elles sont seulement plus à même de bercer sans poser de questions ce que la nuit leur donne à bercer : l’inconnaissable. » C. Singer

L’ÉPOUVANTAILLE

Une épouvantaille, des oiseaux…
Elle est là, figée dans son épouvante.
Les oiseaux vont venir la titiller, l’obliger à s’éveiller. Ils lui montrent
le chemin. Elle se défait peu à peu de ses limites, de ses illusions pour
opérer une métamorphose intime.

L’Epouvantaille est l’histoire de toutes nos histoires…
Une invitation à traverser nos failles et à rire, rire, rire…
Un chemin initiatique, une réconciliation.

« J’ai rassemblé des interprètes convoquant de multiples disciplines
(circassiens des airs, musiciens, chanteuse, clowns…),
imaginé une structure aérienne et des lumières autonomes
pour raconter cette histoire intime et créer un dispositif le plus
écologique possible. »

Stella Serfaty