Archives pour la catégorie spectacle en cours

J’AI MAL AU SIÈCLE

En écrivant deux actes qui semblent être deux pièces en un acte, indépendantes l’une de l’autre (au point de donner un titre différent à chacune), j’ai désiré surprendre le spectateur en faisant se rejoindre deux personnages qui paraissent être à l’opposé l’un de l’autre : un pauvre homme à la vie manquée, un homme soumis, vaincu, dominé, puis son contraire : un grand bourgeois en pleine réussite professionnelle, aisé, lancé dans la société.
Le premier se construit une existence rêvée, mais dont il ne peut en réalité se suffire, car il possède une intelligence du cœur que le talent de l’imagination ne peut tromper. Le jeu d’inventions sentimentales qu’il se construit, et auquel il joue devant nous, il n’en est pas la dupe. Au contraire, ce jeu le mène à la prise de conscience de sa solitude affective.
Donner les deux rôles à un unique comédien me semble un attrait supplémentaire pour ce spectacle : d’une part, c’est la mise en lumière d’un sujet identique pour deux personnages en apparence antinomiques, et c’est, d’autre part, la possibilité d’exploiter la palette élargie de l’interprète.
NOIR
Le second personnage, un soir, se trouve confronté au problème inverse : loin de comprendre a priori l’échec, il doit pourtant se mêler d’en protéger la victime – c’est son métier. Pour la première fois peut-être, la profondeur et l’enjeu de son travail lui apparaissent d’évidence, et la recherche de la psychologie du vaincu devient peu à peu sa propre introspection… et plus encore : il apparaît que c’est une société toute entière qui est en cause, et qui court à l’échec des individus.
Un message ? On se défend comme on peut, avec de la chance… ou pas.
Depuis longtemps, j’avais envie d’écrire ces répliques : « Je suis le seul à pouvoir vous aimer tous, parce que je n’ai pas besoin de vous pour cela » – et en réponse : « Si vous reconnaissez qu’un être est victime de son temps et que vous lui rendez sa liberté, c’est à son désespoir que vous le renvoyez ». Voilà, c’est fait.

Xavier Jaillard

L’EXCEPTION ET LA RÈGLE

Épopée théâtrale autour d’un thème universel : la Justice.
Cette question est aujourd’hui cruciale pour des centaines de manifestants, de militants syndicaux, de demandeurs d’asile… de simples citoyens poursuivis pour leurs actes de résistance.
À travers le désert, un marchand mène une course poursuite contre les concurrents, en quête de gisements de pétrole. Sous ses ordres un guide, sous ses ordres un porteur. Le périple se terminera devant une cour de justice.

L’exception et la règle – Ne pas prendre des vessies pour des lanternes
On entend souvent : « Brecht c’est chiant, c’est compliqué, et puis épique, et didactique, comble de tout communiste !, et puis la distanciation… Pfou ! »
Faux, tout faux, ou presque… Je renifle un relent de bourrage de crâne anti-marxiste -pauvre Bertolt, [avec un T, parce qu’il est à « T » (athée), moyen mnémotechnique pour ne plus « dysorthographier » son prénom] même ad patres (dans l’autre monde) il subit l’ostracisme anti-communiste.
Bref, Brecht est didactique, oui, parce qu’il pense que le théâtre doit distraire mais surtout amener à la réflexion. Parce que réfléchir, apprendre, c’est rigolo ! Pourquoi essaie-t-on de nous faire croire le contraire ?
Donc, non Brecht n’est pas chiant, il est didactique (dont le but est d’instruire, d’informer) oui, on l’a vu.
Il est aussi épique (mémorable par son caractère extraordinaire), en quoi est-ce chiant ? Pourquoi quand Harry Potter ou Game of thrones ou Autant en emporte le vent sont épiques, c’est super et quand c’est un communiste, c’est chiant ?

Compliqué, c’est plus ou moins vrai selon les textes, mais à nous comédiens, scénographes et metteurs en scène de le rendre accessible à tous.
Et puis la fameuse distanciation… Souvent évoquée avec dédain, synonyme pour beaucoup d’ennui, de froideur, elle n’est en fait qu’un ensemble de codes qui rappellent au spectateur qu’il est au théâtre, qu’on lui raconte une histoire qui au fond n’est qu’une anecdote qui doit l’amener à réfléchir (encore !) de façon plus complète, plus objective, plus structurée, plus profonde. Les émotions ne doivent pas prendre le dessus. Ce qui n’empêche pas que l’on se passionne pour ce qui arrive aux personnages, que l’on rie. Mais sans jamais perdre de vue le sens des choses, des événements.
Brecht disait lui-même : « Un spectacle qui ne fait pas rire est un spectacle dont il faut rire ! »
Espérons que vous allez rire, passer un bon moment, ne pas vous ennuyer et réfléchir !!!

La compagnie Jolie Môme

Extraits de presse

En une heure quinze, un vrai précis de lutte des classes…
C’est vivant, pêchu, politique.
Jean-Luc PorquetLe Canard Enchaîné

Outre la formidable performance, le dispositif complète le procédé de distanciation que Brecht appelait de ses vœux. Ce n’est pas tant l’individu – le personnage – qui parle, mais une voix qui le fait parler depuis sa position de classe. (…)
La compagnie Jolie Môme ressuscite l’œuvre de Brecht, fable intemporelle d’une insupportable actualité, à point nommé, en y mêlant chanson et nouveautés. Le voyage s’annonçait didactique et la promesse est tenue ! Une bouffée d’inspiration pour les luttes, à ne surtout pas manquer.
Révolution PermanenteYano Lesage

Un vrai Brecht bien monté, personnel et intelligent.
Musicalement très efficace, la composition est très simple. Une guitare accompagne les pas et les émotions. Les cordes qui vibrent dans les yeux ou dans les chutes sont savoureuses. Exploitant au mieux l’instrument, tout semble pouvoir être joué en quelques notes.
Un spectacle que l’on suit avec envie, qui donne envie de se rencontrer après les applaudissements.
Cie-nos-reves.com

La mise en scène dans laquelle ils se sont lancés est inattendue et périlleuse. (…) La pantomime exige une parfaite coordination et relève de la prouesse pour les acteurs. Par ce dispositif, ils inventent une forme nouvelle de distanciation, qui ajoute du jeu, de l’intelligence et du plaisir à la représentation. (…) La belle équipe de Jolie Môme insuffle à la pièce de Brecht l’esprit de gaité, l’élan et la combativité qui les caractérisent.
La chronique de Francis Combes et Patricia LatourHumanite.fr

Un travail qui surprend et force l’attention du spectateur. Est-on là dans un procédé de distanciation, concept cher à Bertolt Brecht ? « Je ne sais pas, répond franchement le directeur du théâtre, je n’agis pas de façon intellectuelle mais plutôt intuitive. »
Maxime Longuet, Journal de Saint-Denis, 29 mars-4 avril 2017

Dans l’enthousiasme que causait pour lui la découverte du marxisme, Brecht écrivit des pièces didactiques dont « l’exception et la règle ». La mise en scène de Michel Roger relève le défi. La dramaturgie adoptée illustre le côté parabolique de l’œuvre. Elle fait éprouver également la déshumanisation produite par les rapports capitalistes. Ceux-ci sont présentés nus. Ce théâtre évoque intentionnellement une dissection.
Initiative Communiste, mensuel du PRCF n° 179

Brecht envisageait ses pièces comme des« instruments d’instruction, au sens de la pratique sociale révolutionnaire », il en est de même pour la compagnie Jolie Môme puisque, l’épilogue tout juste récité : « Reconnaissez l’abus là où se trouve la règle », les comédiens encore sur scène lancent un appel au public à se retrouver dans la rue pour les manifestations à venir. Et ce sont des spectateurs conquis, concernés et convaincus qui sortent de la salle…
Encres vagabondes

L’interprétation, je ne vous en dit rien pour vous en laisser la surprise. Mais elle n’est pas habituelle du tout. Et c’est notamment pour ça que je crois qu’un type comme Brecht aurait aimé. Et qu’en tout cas moi j’aime. En fait si : sur la forme je vais quand même vous en dire un peu… Sur les deux perchés, d’abord. De la photo je veux dire, même s’ils le sont aussi assez (perchés) dans la vie. Pas un mot ; plutôt une onomatopée : Whaouuuuu ! Quelle performance ! Et sur les autres aussi : la même onomatopée (Whaouuuuu !) que vous comprendrez au moment du salut si vous n’avez pas pigé avant. De mon côté je finis par tous tellement les connaître que le whaouuuuu de la fin je l’ai eu rapidement. Alors je ne sais pas le temps qu’il vous faudra ?
Philippe Caro

La technique de mise en scène surprend le spectateur, l’oblige à la concentration, et rapidement la magie opère… Elle fait la part belle à la pantomime, au burlesque, une technique qui tranche avec les spectacles habituels de la Compagnie. C’est un réel plaisir pour le public qui ressort de là en ayant parcouru son propre chemin.
L’Anticapitaliste

ÊTRE VIVANT – Paroles d’oiseaux de la terre

Dans un château-poulailler ambulant, au lever du jour, une équipe de poules entre en scène pour rencontrer le public. À leurs côtés, Fourmi, personnage singulier, est là pour les accompagner.
Elle fait en sorte que tout se passe bien pour que les poules puissent délivrer leur message. Elles ont quelque chose d’essentiel à partager avec le public, Fourmi en est convaincue. Elle ne sait pas comment cela va se manifester, et elle ne sait pas à quel moment. Mais ce qui est sûr, c’est que cela va arriver.
En attendant, la vie suit son cours sur le plateau. Fourmi savoure des moments simples avec les poules. Elle est en lien étroit, sensible et permanent avec elles, un véritable exercice d’équilibre. Elle trouve alors naturellement des espaces de parole pour nous raconter leur histoire et son histoire. Comment en sont-elles arrivées à venir jusqu’à un plateau de théâtre pour dévoiler leur vérité ? Les différentes personnalités des poules et leurs traits de caractère au plateau reflètent en écho différents aspects du personnage.

En attente d’un temps qui pourrait arriver à tout moment, ces êtres singuliers nous ramènent à la quiétude du présent ; l’état naturel des poules ramenant Fourmi à son état essentiel d’être vivant.

Être Vivant est une création atypique tissant sa démarche vers une philosophie de la simplicité. Elle invite à entendre d’autres échos du monde, ou bien l’écho d’autres mondes si près de nous, là, au bord de l’intime.

QUATRAINS DE LA ROSE

Dans une ambiance tamisée, une douce pénombre favorisant un état méditatif, sur une musique originale de bols chantants, d’envolées cristallines et de grondements doux tels d’infinis et subtils reflets sonores du silence, apparaissent, l’une après l’autre, près de trois cents fleurs. (Les photos sont montées sur support vidéo).
Toutes très différentes, évoquant l’épanouissement comme le fané, le dessèchement comme l’humide, la nature, la féerie, la joie, l’adoration, l’étrange, le craquement et le flamboiement, la nostalgie, la danse, l’espièglerie, l’inquiétant, le jeu…, toutes les dix secondes, sur un espace blanc, un mur lisse, un drap ou un écran, une fleur paraît ; elle, et peut-être son histoire, du moins son rayonnement et surtout sa présence.
Dans cette atmosphère où l’esprit voyage et les sens se nourrissent des parfums musicaux de la beauté, une voix tantôt s’élève, une voix de femme, qui laisse entendre de très courts poèmes, extrêmement rythmés, des quatrains. La nature de ce rythme est si organique qu’elle passe quasi inaperçue tant elle rejoint le souffle et son harmonie primale.
Ce que cette femme dit est l’histoire, par simples bribes et résonances, du corps en sa blessure et d’une rencontre avec les fleurs, la Rose en particulier.
Tantôt vient s’y mêler la voix de l’homme, à laquelle elle s’unit le temps d’un chant.
C’est donc à un véritable bain de beauté, de perceptions et d’expressions mêlées, à un chant plus qu’à un dialogue, que le spectateur est convié.

COUPLES

Dans un lieu qui pourrait un grand hôtel de villégiature, ou un immeuble labyrinthique, la nuit, une adolescente n’arrive pas à dormir. Les yeux grands ouverts dans le noir elle écoute. Des adultes font la fête, font l’amour, font la guerre… Elle se lève, sort de sa chambre, déambule, espionne. Elle surprend des bribes de conversations, des confessions, des étreintes, des fous rires, des larmes. L’intimité des adultes qui s’aiment, se séparent ou restent ensemble cent ans. Des couples de tout genre. L’adolescente assiste à une sorte d’ inventaire des relations amoureuses contemporaines et porte sur elles un regard curieux, amusé, parfois critique. Elle poursuit un parcours initiatique dans les sentiers de l’amour et ce faisant elle grandit, quitte l’adolescence, devient femme, part découvrir par elle-même le monde, l’amour, les mystères des passions humaines.

Susana Lastreto : biographie

UN FAUX PAS DANS LA VIE D’EMMA PICARD

Le roman
Un faux pas dans la vie d’Emma Picard
 est le troisième roman d’une tétralogie consacrée à l’histoire de familles françaises en Algérie (C’était notre terre, Les Vieux Fous, Un faux pas dans la vie d’Emma Picard, Attaquer la terre et le soleil — pour ce dernier roman, Mathieu Belezi a reçu le prix Le Monde 2022 et le prix du Livre Inter 2023).
Dans les années 1860, pour échapper à la misère en France, Emma Picard, paysanne, veuve et mère de quatre fils, accepte de partir en Algérie cultiver vingt hectares de terre que lui octroie le gouvernement français.
Après quatre années de labeur infructueux, de deuils et de catastrophes naturelles, elle s’assied près de Léon, le plus jeune de ses fils, blessé, et fait le récit — lyrique et poignant — de son combat permanent pour la survie.
Le récit qu’Emma fait de sa vie et de ses épreuves est parsemé de questions par lesquelles elle tente vainement d’impliquer Léon dans un impossible dialogue et qui nous ramènent constamment à la situation douloureuse d’une mère qui veille son enfant souffrant.
Dans ce monologue, livré d’un trait comme en un expir, Emma Picard se raconte et dresse le portrait d’une femme de condition modeste au XIXème siècle.

Qui es-tu Emma Picard ?
Colon par nécessité, Emma Picard est avant tout une paysanne. Son récit témoigne d’un rapport viscéral — sensible et poétique — à la nature, mais aussi au travail de la terre, qu’elle mène avec une détermination sans faille jusqu’à l’entêtement tragique.
Dès le début du récit, puis sous la forme d’un leitmotiv lancinant, Emma Picard se désole de sa propre naïveté, estimant s’être fait berner par les fonctionnaires du gouvernement français. Les phases d’espoir et de découragement successives au fil des épreuves endurées la laissent aussi peu à peu en proie au doute et à la colère face à la religion.

La tragédie universelle des sans-voix
Le texte de Mathieu Belezi s’inscrit dans la grande tradition d’une littérature qui donne une voix à celles et ceux dont on ne parle jamais et qui n’ont jamais la parole. En ce sens, il apporte un éclairage singulier sur l’histoire de la colonisation de l’Algérie. Femme, veuve, pauvre, à la merci des puissants, tentant désespérément de survivre dans des circonstances hostiles, Emma Picard est une héroïne tragique, emblématique de tous les laissés-pour-compte, qui nous interpelle par la dimension universelle d’une tragédie personnelle livrée dans l’intimité d’un soliloque bouleversant.
A son arrivée en Algérie, Emma Picard est conduite sur ses terres par Mékika, un algérien qui choisit de rester avec elle et ses fils pour travailler à la ferme. Loin d’occulter le drame de la colonisation qui est omniprésent dans le récit, la relation qui se tisse entre Emma, ses fils et Mékika nous parle de solidarité dans la lutte pour la survie et de la fraternité des travailleurs de la terre.

Du roman à la scène
Tout en préservant les propriétés stylistiques du long monologue d’Emma Picard — que Mathieu Belezi décrit comme un lamento — nous nous sommes efforcés d’en restituer la bouleversante humanité.
Du fait de la situation d’Emma lorsqu’elle entreprend son récit (anéantie, assise sur une chaise), la mise en espace est nécessairement sobre. C’est donc essentiellement par les nuances et les subtilités de l’interprétation que l’on pourra amener le spectateur au plus près des émotions du personnage et que l’on fera entendre la beauté du texte.

 

Extraits de presse

SNES-FSUFrédérique Moujart
Dans un décor épuré, au bord de la folie, Emma, admirablement incarnée par l’éblouissante et bouleversante Marie Moriette, nous dit avec force et lyrisme cette tragédie. Il faut aller voir ce spectacle en tous points fascinant et d’une grande intensité émotionnelle.

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Froggy’s delightNicolas Arnstam
Marie Moriette, magistrale, tient le public en haleine dès les premières minutes, elle délivre magnifiquement le texte d’une grande force de Mathieu Belezi. Un formidable spectacle dont on sort sonné, porté par une prestation de comédienne impressionnante.

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HotelloLouis Juzot
Marie Moriette s’appuie sur un jeu naturaliste mais qui reste sobre. Le dispositif est simple, lumière et musique sont distillées à bon escient. Le tableau est sensible et s’inscrit dans l’esthétique populaire et revendicatrice de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle d’un Courbet ou d’un Zola.

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L’œil d’OlivierMarie-Céline Nivière
La mise en scène d’Emmanuel Hérault, d’une belle sobriété, est centrée sur cette femme terrassée qui veille sur son petit. Marie Moriette fait résonner avec une intensité poignante la belle supplique de cette femme au cœur brisé, au corps usé par le travail, à l’espérance vaincue.

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ACHAC Groupe de recherche sur l’histoire coloniale
La Compagnie Okeanos propose une adaptation poignante du roman de Mathieu Belezi. Au récit rare de cette ultime tentative pour échapper à la misère, s’entremêle celui de la colonisation française et de sa brutalité. Ce seul-en-scène bouleversant est à ne pas manquer.

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I/O LA GAZETTE DES FESTIVALSYsé Sorel
Porté par une interprétation intense de Marie Moriette, le spectacle, fait le choix judicieux de la sobriété. La langue, à la fois lyrique et profondément terrienne, vibre et prend toute la place pour donner à entendre le destin tragique de cette « vie minuscule » qui participe à la grande histoire.

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FILLE DE PANAMEMarina Glorian
Un récit poignant, porté avec force et subtilité par la magnifique comédienne Marie Moriette, intime, fébrile, lyrique, tragique… La très belle adaptation du roman pour la scène nous restitue la parole de cette paysanne qui a cru à une nouvelle vie. Ce spectacle résonne longtemps en nous.

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LICRAJean Louis Rossi
Jamais le sujet des petits colons partis pour exploiter une terre aride en Algérie n’avait été dévoilé de la sorte. La mise en scène minimaliste est servie par Marie Moriette, une comédienne qui nous amène au plus près de l’émotion de cette femme courageuse. Un spectacle d’une grande humanité.

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La ProvenceAngèle Luccioni
Dans un clair-obscur de circonstance, la comédienne Marie Moriette livre un monologue d’une rare intensité dramatique. Cette création d’une vive sensibilité prolonge l’effort de Mathieu Belezi pour faire revivre au public une vérité historique tragique, trop longtemps ignorée ou déformée.

SONGE D’AMOUR

Tamèrantong! c’est le feu sacré du théâtre,
la discipline martiale, l’énergie punk,
la poésie du Kung-Fu, le vif des quartiers,
la turbulence des mômes, la révolte des Voraces,
la fantaisie sportive, l’offensive de la plume,
la vaillance et la largesse des chevaliers errants,
les farces à Nasreddine Hodja, et la force invincible du travail d’équipe.

Tout ça oui. Rien de grave.


Plus d’informations prochainement.

L’EXCEPTION ET LA RÈGLE

Le Théâtre de l’Épée de Bois est heureux d’accueillir la prochaine création de Bernard Sobel sur l’œuvre de Bertolt Brecht : L’exception et la règle.
Plus d’informations prochainement.

Bernard Sobel, metteur en scène, directeur de la revue Théâtre/Public, réalisateur de télévision, il a dirigé le Centre Dramatique National de Gennevilliers pendant 40 ans et réalisé plus de quatre-vingt-dix spectacles. Puisant dans des répertoires très divers et révélant souvent des auteurs peu connus en France, il a mis en scène aussi bien Shakespeare, Molière, Claudel que de nombreux auteurs allemands et russes, Lessing, Kleist, Büchner, Lenz, Grabbe, Brecht, Müller, Babel, Ostrovski, Volokhov, mais aussi Genet, Beckett ou encore Foreman et Kane… Il a dirigé Maria Casarès, Philippe Clévenot, Daniel Znyk, Anne Alvaro, Denis Lavant, Pascal Bongard, Charles Berling, Sandrine Bonnaire… Bernard Sobel est Commandeur des Arts et des Lettres, Officier de la Légion d’Honneur et titulaire de la médaille Goethe.

Mises en scène 2007-2023
Le Mendiant ou la Mort de Zand de Iouri Olecha Théâtre National de Strasbourg, Théâtre National de La Colline, Théâtre municipal du Mans
Sainte Jeanne des abattoirs de Bertolt Brecht MC93 de Bobigny, Théâtre Dijon-Bourgogne
La Pierre de Marius von Mayenburg Théâtre Dijon-Bourgogne, Théâtre National de La Colline, Théâtre du Nord à Lille
Cymbeline de William Shakespeare ENSATT, MC93 de Bobigny
Amphitryon de Heinrich von Kleist MC93 de Bobigny
L’Homme inutile ou la Conspiration des sentiments de Iouri Olecha Théâtre National de la Colline, Théâtre Dijon-Bourgogne
Hannibal de Christian Dietrich Grabbe T2G Théâtre de Gennevilliers, Théâtre National de Strasbourg, Théâtre Liberté à Toulon, Centre Dramatique National d’Orléans
Old-fashioned prostitute de Richard Foreman, Théâtre des Déchargeurs,
L’Idiot savant de Richard Foreman, Théâtre des Déchargeurs,
Sauvée par une coquette et Le Rêve du papillon de Guan Hanqing, Théâtre des Déchargeurs, Théâtre de Shanghai (Chine)
La Fameuse tragédie du riche Juif de Malte de Christopher Marlowe, Théâtre de l’Épée de Bois
Le Duc de Gothland de Christian Dietrich Grabbe, Théâtre de l’Épée de Bois,
Les Bacchantes d’Euripide, Théâtre de l’Épée de Bois, Théâtre de Gennevilliers. Reprise des Bacchantes du 19 au 23 février 2020 au Théâtre de l’Épée de Bois.
Le secret d’Amalia, un chapitre du Château de F. Kafka au 100ecs, en 2020
La Mort d’Empédocle de J.C.F. Hölderlin au 100ecs, en 2022, Théâtre l’Épée de Bois saison 2022/2023, reprise saison 2023/2024

LE NEVEU DE RAMEAU

La caractéristique de mon Neveu de Rameau est l’incarnation. La priorité est la chair, l’expression des acteurs qui donnent vie aux idées. Une des phrases de l’œuvre, prononcée par le Philosophe, a été mon fil d’Ariane pour ce travail : « Mes pensées ce sont mes catins. » Les pensées vues comme des prostituées ! Le culot de Diderot ! Les idées, faites de chair, dont on se sert pour fréquenter, selon son humeur, des sentiments sublimes ou des lieux infâmes. Jouir intellectuellement, sans barrière, en toute liberté, assouvir les fantasmes de l’esprit, voilà ce qui a guidé cette mise en scène dont la volonté est d’habiller les idées abstraites d’un corps de sueur, d’énergie débridée et de mouvements. Les acteurs, Nicolas Vaude et Gabriel le Doze, ainsi que le claveciniste Olivier Baumont, ont adhéré sans réserve à ce point de vue, et ont insufflé à leurs personnages une vitalité, une jeunesse et une modernité à la mesure de ce texte unique, génial.

Jean-Pierre Rumeau