Combien de fois au cours d’une conversation peut-on émettre des opinions, voire des jugements, dans le seul but, dit-on, de plaisanter. Jean Claude Grumberg, dans Une leçon de savoir-vivre fait tomber les masques. Dans « ce collage de propos ignobles » parfaitement avérés, censés « conclure les dîners en ville en toute quiétude », il dénonce, avec un humour féroce, la réalité de la haine de l’autre. Avec ce texte, « toujours l’arlequinade », il restitue au rire sa véritable dimension humaine.
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Une Leçon de savoir-vivre – Conférence –
(Extrait)
En guise de commentaire
Maintenant une question se pose : pourquoi vous avoir infligé cette leçon de savoir-vivre, pourquoi ce collage de textes ignobles, abjects et ridicules ?
D’abord parce que ces propos qui nous paraissent délirants eurent force de loi et en conséquence droit de vie et de mort sur moi et les miens.
Ensuite parce que j’en avais envie et depuis longtemps.
Bien sûr, dans un premier temps, j’envisageais un ouvrage de librairie scolaire, historique et savant, didactique, alphabétique, analogique. Un florilège en somme, mon florilège à moi, fruit de toute une vie de lectures que je ne tenais pas à emporter dans mon urne.
C’est alors que je me suis souvenu que je n’étais ni historien, ni sociologue, ni psychologue, ni analyste. Que j’étais — enfin, que je m’efforce d’être malgré tout — un auteur comique, et que mon rôle à moi n’est pas d’éclairer la jeunesse ou de rafraîchir la mémoire de la vieillesse, mon rôle c’est de faire rire…. Pour lire la suite