Archives pour la catégorie se joue en Mars 2025

L’EXCEPTION ET LA RÈGLE

Le Théâtre de l’Épée de Bois est heureux d’accueillir la prochaine création de Bernard Sobel sur l’œuvre de Bertolt Brecht : L’exception et la règle.
Plus d’informations prochainement.

Bernard Sobel, metteur en scène, directeur de la revue Théâtre/Public, réalisateur de télévision, il a dirigé le Centre Dramatique National de Gennevilliers pendant 40 ans et réalisé plus de quatre-vingt-dix spectacles. Puisant dans des répertoires très divers et révélant souvent des auteurs peu connus en France, il a mis en scène aussi bien Shakespeare, Molière, Claudel que de nombreux auteurs allemands et russes, Lessing, Kleist, Büchner, Lenz, Grabbe, Brecht, Müller, Babel, Ostrovski, Volokhov, mais aussi Genet, Beckett ou encore Foreman et Kane… Il a dirigé Maria Casarès, Philippe Clévenot, Daniel Znyk, Anne Alvaro, Denis Lavant, Pascal Bongard, Charles Berling, Sandrine Bonnaire… Bernard Sobel est Commandeur des Arts et des Lettres, Officier de la Légion d’Honneur et titulaire de la médaille Goethe.

Mises en scène 2007-2023
Le Mendiant ou la Mort de Zand de Iouri Olecha Théâtre National de Strasbourg, Théâtre National de La Colline, Théâtre municipal du Mans
Sainte Jeanne des abattoirs de Bertolt Brecht MC93 de Bobigny, Théâtre Dijon-Bourgogne
La Pierre de Marius von Mayenburg Théâtre Dijon-Bourgogne, Théâtre National de La Colline, Théâtre du Nord à Lille
Cymbeline de William Shakespeare ENSATT, MC93 de Bobigny
Amphitryon de Heinrich von Kleist MC93 de Bobigny
L’Homme inutile ou la Conspiration des sentiments de Iouri Olecha Théâtre National de la Colline, Théâtre Dijon-Bourgogne
Hannibal de Christian Dietrich Grabbe T2G Théâtre de Gennevilliers, Théâtre National de Strasbourg, Théâtre Liberté à Toulon, Centre Dramatique National d’Orléans
Old-fashioned prostitute de Richard Foreman, Théâtre des Déchargeurs,
L’Idiot savant de Richard Foreman, Théâtre des Déchargeurs,
Sauvée par une coquette et Le Rêve du papillon de Guan Hanqing, Théâtre des Déchargeurs, Théâtre de Shanghai (Chine)
La Fameuse tragédie du riche Juif de Malte de Christopher Marlowe, Théâtre de l’Épée de Bois
Le Duc de Gothland de Christian Dietrich Grabbe, Théâtre de l’Épée de Bois,
Les Bacchantes d’Euripide, Théâtre de l’Épée de Bois, Théâtre de Gennevilliers. Reprise des Bacchantes du 19 au 23 février 2020 au Théâtre de l’Épée de Bois.
Le secret d’Amalia, un chapitre du Château de F. Kafka au 100ecs, en 2020
La Mort d’Empédocle de J.C.F. Hölderlin au 100ecs, en 2022, Théâtre l’Épée de Bois saison 2022/2023, reprise saison 2023/2024

CET AIR INFINI

Lui est un ingénieur immigré. Il peine à s’intégrer à la ville occidentale qu’il aide à bâtir. Aux confins de cette cité en perpétuelle mutation, il rencontre une femme dont l’identité s’avère tout aussi changeante. La « peut-être » rencontre de deux êtres que notre jugement condamne à la marge sociale.

ET LA BÊTE BLESSÉE LA REGARDAIT… OÙ EST ROSA LUXEMBOURG ?

«Je n’ai pas connu ma tante Rosa, seulement des récits et des conversations de grands que j’attrapais au vol. Quand on a pris l’avion pour assister à son enterrement c’était étrange. Tout le monde était triste et en colère et moi j’étais intrigué et impressionné de voyager en avion. Mon père travaillait au ministère polonais de la Santé qui venait d’être créé. C’est pourquoi on lui a fourni un avion. Il a pu sauver une partie de la bibliothèque de tante Rosa.»

Kazimierz Luxemburg, neveu de Rosa

Ce pourrait être « Looking for Rosa » en clin d’œil à Al Pacino. Le principe de notre travail suivra la même démarche de recherche, de questions posées, une sorte d’enquête autour d’une réalité … mystérieuse : Le corps enterré au côté de celui de Karl Liebknecht plusieurs mois après celui-ci est-il celui de Rosa Luxemburg ?
Rien n’est moins sûr !
Les faits connus : le 15 janvier 1919 Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés par les Corps-Francs (milices de soldats fascistes n’acceptant pas la défaite) organisés par Noske, ministre social-démocrate de l’intérieur. Le corps de Rosa est jeté dans les eaux glacées du Landwehrkanal après mutilation. On lui a coupé les mains, les pieds et la tête. Un cercueil vide sera enterré le 25 janvier au côté de celui de Liebknecht car il faut calmer les esprits et la foule de cette révolution en cours, férocement réprimée. Ces funérailles rassembleront néanmoins plus de 100 000 personnes.
Quelques mois plus tard un corps de femme est repêché dans le Landwehrkanal. Il est attribué à Rosa et est enterré le 13 juin 1919 donnant lieu à un nouveau rassemblement.
Problème : C’est un corps avec tête, pieds et mains qui est enterré. Sans défaut à la hanche et aux deux jambes de même longueur. Rosa boite depuis l’enfance après une poliomyélite. A-t-on encore cherché à calmer les esprits ?
En 2009 un mystérieux corps de femme a été découvert dans un cercueil en bois, dans une pièce souterraine de l’Institut médico-légal de l’hôpital Charité à Berlin et présenterait des « similitudes stupéfiantes avec celui possible de Rosa Luxemburg », selon le directeur de cet Institut.
Notre spectacle : nous commençons par la fin de l’histoire. La mort de Rosa et le mystère autour de son corps. Et nous reprenons le fil de sa vie.
Trois temporalités : le temps de Rosa la rouge, surtout les lettres de prisons pendant la Grande Guerre, le temps de Kazimierz et de ses souvenirs. Notre temps, enfin, de fabrication du spectacle, Aurélie Youlia menant elle-même sa recherche dans le désir de nous faire découvrir l’amour de la vie, de toutes les vies, qui animait cette femme de combat.
Pas de biopic, pas d’identification proprement dites. La construction d’un univers poétique reposant sur l’extraordinaire correspondance de Rosa, aidée de musiques et de sons pour parler de notre temps présent. Car Rosa Luxemburg a consacré sa vie au combat pour aider les humains à se libérer eux-mêmes de leurs chaînes et à « chanter » son amour de la nature. Dans les plus infimes manifestations de vie – une fleur poussant entre les pierres des murs de sa prison, un oiseau se posant entre les barreaux du soupirail – elle puise son énergie vitale.
Le laboratoire d’une recherche poétique avec musique et mots. La silhouette de Rosa la Rouge dans un coin de l’espace. Des interventions de notre réel.