Dans cette exploration libre de La Cantatrice chauve cinq clowns s’emparent du texte revisité et réinventé du chef d’œuvre d’Eugène Ionesco, recréant sur la scène un univers à la fois totalement cohérent tout aussi délirant mais jamais absurde. Jusqu’à nous emporter dans une folie proche de celle des Marx Brothers.
Archives pour la catégorie se joue en Mars 2025
L’EXCEPTION ET LA RÈGLE – COMPAGNIE BERNARD SOBEL
Le Théâtre de l’Épée de Bois est heureux d’accueillir la prochaine création de Bernard Sobel sur l’œuvre de Bertolt Brecht : L’exception et la règle.
Diptyque L’exception et la règle et La mort d’Empédocle.
Tarif spécial 32€ tarif plein / 27€ tarif réduit
Réservation
Brecht, en 1930, après l’écrasement de la révolution spartakiste, écrit avec L’Exception et la règle une épure qui permet encore aujourd’hui de comprendre au moins une partie des violences qui, à tous les niveaux, détruisent les personnes et les peuples.
CET AIR INFINI
« Ulysse est un ingénieur immigré. Il ne sait s’il doit rester vivre dans la ville occidentale qu’il est en train de bâtir ou reprendre son périple pour retourner chez lui auprès de sa famille.
Aux confins de cette cité en perpétuelle mutation, il rencontre une femme dont l’identité s’avère tout aussi changeante. C’est Électre qui revient des funérailles de sa mère. C’est Phèdre qui est tombée amoureuse de lui. C’est Médée qui sort de prison après y avoir passé dix-sept ans pour le meurtre de ses enfants. C’est Antigone, la sœur d’un terroriste traqué par la police. (…)
Cette pièce de Lluïsa Cunillé a remporté le Prix national de littérature dramatique (Espagne) en 2010. »
Laurent Gallardo, traducteur de la pièce
« Les mots de Lluïsa Cunillé ouvrent toujours sur un ailleurs – une absence, une question, une fiction… Le passage d’une réplique à l’autre ouvrent un champ inattendu, un déplacement, un vertige.
En compagnie de Marie Micla et de quelques comparses, nous avons tenté de capter le mystère de cette langue magnétique, hantée par l’effacement des traces.
Dans un dispositif simple et kaléidoscopique, il nous reste d’être des êtres humains qui parlent à d’autres êtres humains. »
Jean-Noël Dahan
ET LA BÊTE BLESSÉE LA REGARDAIT… OÙ EST ROSA LUXEMBURG ?
«Je n’ai pas connu ma tante Rosa, seulement des conversations de grands que j’attrapais au vol. Quand on a pris l’avion pour assister à son enterrement, c’était étrange. Tout le monde était triste et moi j’étais impressionné de voyager en avion. C’est papa qui a pu sauver une partie de la bibliothèque de tante Rosa…» (Kazimierz Luxemburg, neveu de Rosa)
« Looking for Rosa » en clin d’œil à Al Pacino ? Une sorte d’enquête autour d’une réalité … mystérieuse. Cela pourrait être aussi un roman policier.
Les faits connus : le 15 janvier 1919 Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés par les Corps-Francs, milice organisée par le ministre social-démocrate de l’intérieur. Le corps de Rosa est jeté dans le Landwehrkanal à Berlin.
Un cercueil vide sera enterré le 25 janvier au côté de celui de Liebknecht, funérailles qui rassembleront plus de 100 000 personnes.
Quelques mois plus tard un corps de femme est repêché dans le Landwehrkanal. Il est attribué à Rosa et enterré en juin 1919.
Problème : ce serait un corps un peu plus grand et sans défaut à la hanche. Rosa boite depuis l’enfance après une poliomyélite. En 2009 un mystérieux corps de femme est découvert dans une pièce souterraine d’un Institut médico-légal à Berlin et présenterait des « similitudes stupéfiantes avec celui de Rosa Luxemburg », selon le directeur de cet Institut…
Comme peu d’autres femmes au début du siècle, Rosa Luxemburg a marqué la pensée des Européens socialistes et s’est attiré la haine des forces de droite et de gauche. En tant que juive, communiste, et surtout en tant que femme publique sûre d’elle, elle a été autant admirée que méprisée et finalement assassinée.
Le spectacle est une enquête sur une femme cultivée, pleine d’esprit et d’humour. Ce n’est pas un montage épistolaire, mais la recherche de cette femme dont le corps a peut-être totalement disparu.
Nous commençons par la fin de l’histoire : la mort de Rosa et le mystère autour de sa disparition. Et nous reprenons le fil de sa vie. Trois temporalités : le temps de Rosa la rouge, ses lettres de prisons pendant la Grande Guerre, le temps de son neveu Kazimierz. Notre temps, enfin, de fabrication du spectacle, Aurélie Youlia et Pierre Puy menant une enquête dans le désir de nous faire découvrir les engagements et l’amour de la vie, de toute les vies qui animaient cette femme de combat et de ses proches. Entre univers poétique et recherche documentaire notre travail évoque la curiosité de Rosa pour les plus infimes manifestations de vie – une fleur poussant entre les pierres des murs de sa prison, un oiseau se posant entre les barreaux du soupirail – elle y puise son énergie vitale.
Entre Paris et Mannheim, Aurélie Youlia et Inka Neubert ont reconstitué pour ce projet la vie et la personne de Rosa Luxemburg à partir de son extraordinaire correspondance et des souvenirs de son neveu Kazimierz Luxemburg. Aidées de vidéos, de chansons et de sons pour parler aussi de notre temps présent. Il en ressort l’image d’une femme forte à une époque de grands bouleversements et de violence massive. Qui est Rosa L.? Et d’où vient qu’elle nous fascine encore aujourd’hui ?
Aurélie Youlia
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Presse
Rheinpfalz Zeitung, 19/10/24 :
Une collaboration franco-allemande absolument exemplaire
Le Theaterhaus G7 et la troupe indépendante Compagnie des Luthiers ont trouvé une collaboration, qui est tout simplement exemplaire. L’idée, le choix des citations et les textes viennent d’Aurélie Youlia. Pour la réalisation, la metteuse en scène Inka Neubert a utilisé les moyens les plus sophistiqués du cinéma documentaire.
Avec Aurélie Youlia, le ton devient parfois si intimiste qu’on a l’impression de pénétrer dans son intérieur vulnérable. Immédiatement après, il s’élève jusqu’à un discours victorieux. Pierre Puy apporte un ton plus objectif et utopique. Un des points culminants (…) sont quatre chansons, deux françaises et deux allemandes de Tucholsky/Hollaeander et Brecht/Eisler.
L’interaction entre la découverte partagée et un dialogue essentiellement complémentaire, qui peut effectivement dégénérer en disputes, est très dynamique.
Mannheimer Morgen, 19/10/24 :
Plus qu’une simple pièce de théâtre – il s’agit d’une enquête approfondie et d’un portrait vivant.
Un dialogue dynamique s’instaure qui met en avant les convictions et la radicalité de Luxemburg.
Les acteurs Aurélie Youlia et Pierre Puy alternent entre événements historiques et réflexions personnelles, donnant ainsi vie à différentes perspectives sur la vie et l’œuvre de Rosa Luxemburg. Sur scène, un dialogue dynamique s’instaure qui met en avant les convictions et la radicalité de Luxemburg.
Sous la direction d’Inka Neubert, la pièce se transforme en une exploration de la vie et de l’œuvre de l’une des figures les plus influentes de l’histoire européenne. Il s’agit plus qu’une simple pièce de théâtre – il s’agit d’une enquête approfondie et d’un portrait vivant d’une femme dont les idées et les convictions sont encore très pertinentes aujourd’hui. La mise en scène (…) plonge également dans l’univers de pensée révolutionnaire de Rosa Luxemburg sur le plan émotionnel et intellectuel.
LA MORT D’EMPÉDOCLE (Fragments)
Diptyque L’exception et la règle et La mort d’Empédocle.
Tarif spécial 32€ tarif plein / 27€ tarif réduit
Réservation
La vie et l’œuvre d’un poète ne se laissent limiter ni par l’espace ni par le temps, parce que leurs racines sont ailleurs. Elles ont bien pourtant, une genèse commune : elles se déroulent et se composent sur la terre et dans l’histoire, c’est-à-dire dans leur « actualité » et poursuivent leur existence dans les rapports qu’elles entretiennent avec leur « avenir »- avec le temps de ceux qu’elles interpellent au-delà de la mort.
Parce qu’il sait voir la réalité sous tous ses aspects – la réalité de son temps comme celle au-delà du temps- Hölderlin est allé jusqu’au bout de ses forces pour la saisir dans sa totalité, dans sa plénitude. Confondue avec la vie même, son expérience en a fait éclater les limites et, transmuée en œuvre, elle peut devenir nôtre si nous savons entendre enfin le dialogue de l’Homme et de l’œuvre.
Hölderlin André Alter – Édition Champ Vallon
Extraits de presse
« Bernard Sobel met en jeu, de main de maître, cette épopée philosophique de haut voltage. Sur la vaste scène vide, devant un mur de pierre troué de trois bouches d’ombre , la fable visionnaire se calligraphie en toute clarté, comme obéissant à un secret théorème de géométrie dans l’espace. Entrées et sorties se font souvent par la salle, option démocratique, car tout ici, dans la plus digne austérité formelle, sans aucune bassesse, s’attache avant tout au respect de la vision du poète, sa profonde nécessité et sa rhétorique profuse où se tressent déchirements et enfantements de monde en une sublime cristallisation. Le dire, la profération, soit le souffle d’un type particulier et la gestuelle qu’exige une telle partition, somme toute héroïque, caractérise l’interprétation générale »
Jean-Pierre Léonardini – L’Humanité (Lire plus)
« Bernard Sobel réunit un aréopage de comédiens de très haute vertu dans la salle en pierre du théâtre de l’Epée de Bois. Le jeu, le texte, le sens. Un geste épuré pour une partition exigeante. Sublime ! »
Catherine Robert – La Terrasse (Lire plus)
« Dans un espace vide sur lequel surgissent les comédiens venus de la salle, depuis le haut des gradins, scène dont les trois portes – voûtes arrondies de pierre – font apparaître la lave lumineuse de l’Etna en fusion, des couleurs rougeoyantes soutenues par la sonorisation des éruptions volcaniques, s’accomplit, préparée, l’atteinte à sa vie, choisie irréversiblement par le thaumaturge. Grand plaisir de théâtre où résonne la force poétique verbale – écho à la conscience existentielle. »
Véronique Hotte – Hottello (Lire plus)
« Ici, avec Sobel, chaque comédien est toujours à son exacte place, là où il doit être. C’est un poème tragique : pas de mouvements, ni de gestes inutiles qui distrairaient notre écoute. Résultat : tous les comédiens, y compris les jeunes élèves de la Thélème Théâtre École (que dirige Julie Brochen), sont formidables. C’est un travail de troupe. Et puis, l’épure est toujours signe de beauté. »
Chantal Boiron – Ubu Apite (Lire plus)
DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE
« Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres. Je ne veux pas que vous le heurtiez, ni que vous l’ébranliez, mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez, comme un grand colosse dont on dérobe la base, tomber de son propre poids et se briser. »
« Certes, ainsi que le feu d’une étincelle devient grand et toujours se renforce, et plus il trouve de bois à brûler, plus il en dévore, mais se consume et finit par s’éteindre de lui-même quand on cesse de l’alimenter : pareillement plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les gorge ; ils se fortifient d’autant et sont toujours mieux disposés à anéantir et à détruire tout ; mais si on ne leur donne rien, si on ne leur obéit point; sans les combattre, sans les frapper, ils demeurent nus et défaits: semblables à cet arbre qui ne recevant plus de suc et d’aliment à sa racine, n’est bientôt qu’une branche sèche et morte. »
« Souffrir les rapines, les brigandages, les cruautés, non d’une armée, non d’une horde de barbares, contre lesquels chacun devrait défendre sa vie au prix de tout son sang, mais d’un seul ; nommerons-nous cela lâcheté ? »
« Chose vraiment surprenante (et pourtant si commune, qu’il faut plutôt en gémir que s’en étonner) ! C’est de voir des millions de millions d’hommes, misérablement asservis, et soumis tête baissée, à un joug déplorable, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et, pour ainsi dire, ensorcelés par le seul nom d’un qu’ils ne devraient redouter, puisqu’il est seul, ni chérir, puisqu’il est, envers eux tous, inhumain et cruel. »
« …si l’on voit, non pas cent, non pas mille, mais cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir, ne pas écraser celui qui, sans ménagement aucun, les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves : comment qualifierons – nous cela ? »
« N’est-ce pas honteux, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais ramper, non pas être gouvernés, mais tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient à eux ? »
« Disons donc que, si toutes choses deviennent naturelles à l’homme lorsqu’il s’y habitue, seul reste dans sa nature celui qui ne désire que les choses simples et non altérées. Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. »
Étienne de La Boétie
PAROLES DE SPECTATEURS…
« […]. Le plaisir est au rendez-vous. […] Il ne s’agit pas simplement ici d’un seul en scène se contentant d’une profération ; il y a plus : une mise en scène (d’Antonio Diaz-Florian, directeur du théâtre), un décor et des costumes (Abel Alba), une vraie interprétation (Graziella Lacagnina). »
In « L’OURS », article de Robert ANDRÉ – 7 juin 2024
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Déjà, arriver au Théâtre de l’Epée de Bois est une invitation à un voyage, hors du temps, un voyage comme seul le théâtre peut proposer. Dans la salle dit du « salon » on assiste à un discours éclairé, brillant, puissant, merveilleusement interprété par Graziella Lacagnina, qui donne vie à Etienne de la Boétie, (…)
Marie Pierre BORDEL – le 2 décembre 2024
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Si La Boétie recense trois catégories de tyrans, il n’a de cesse d’opposer la liberté des individus à qui il revient de la rechercher inlassablement.
Car il en va de leur dignité d’être humain – de notre dignité et aussi de notre responsabilité. (…)
Roland TAVEL – le 23 novembre 2023
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