Adapter Les Misérables, œuvre monumentale, en 1h50 est une audacieuse prouesse.
Une narration incarnée : Madame Thénardier comme fil rouge
L’originalité de cette version repose sur le choix de Madame Thénardier en narratrice. Avec une gouaille populaire et une adresse directe au public, elle brise le quatrième mur, créant une connivence immédiate. Ce procédé ancre l’épopée dans une forme vivante où la poésie hugolienne rencontre un théâtre résolument contemporain.
Une distribution virtuose et multidisciplinaire
Dix artistes incarnent la fresque humaine de Hugo : Fantine symbolise la douleur du peuple opprimé, les Thénardier en sont les bourreaux ; Javert incarne une justice inflexible, Monseigneur Bienvenue sa version idéalisée ; Gillenormand représente une bourgeoisie vieillissante, tandis qu’Enjolras, Gavroche et les étudiants éclairent l’avenir révolutionnaire. Au cœur de ce tumulte, l’amour de Cosette et Marius illumine l’obscurité, tandis que Jean Valjean incarne à la fois la quête de rédemption et le rôle de père déchiré.
Une scénographie cinématographique et une musique envoûtante
Une scénographie modulable traduit avec fluidité la dualité de l’œuvre : d’un appartement bourgeois à une auberge sordide, les décors se transforment à vue. Une création musicale en direct (accordéon, violoncelle, guitare, percussion et chant) renforce chaque tableau, mêlant mélancolie et intensité dramatique.
D’une beauté brute et organique, la mise en scène porte le paradoxe hugolien et confronte le grotesque au sublime. La grandeur de l’œuvre originale se conjugue à l’intensité du spectacle vivant, à la croisée de l’intime et de l’universel.
Extraits de presse
Le résultat est puissant et boulversant
C. Barbier – L’Express
Il peut paraitre étonnant de traiter en 1h50 seulement le chef d’oeuvre de Victor Hugo et c’est pourtant chose réussie ! Une adaptation aussi audacieuse qu’excellente !
Le Figaro
Réduire un roman de 2000 pages à un spectacle d’une heure et cinquante, voilà une compression digne de César. Servie par d’excellents comédiens, Manon Montel, qui signe l’adaptation et la mise en scène, accomplit avec brio cette mission impossible. Tant et si bien que, même si l’on a déjà lu et vu Les Misérables à satiété, on se laisse prendre.
J. Nerson – L’Obs
La mise en scène de Manon Montel gravite autour des personnages comme si elle était en train de les peindre au pinceau. Les tableaux d’une véritable beauté (Il faut saluer la costumière) palpitent sous une lumière très maîtrisée. Le spectacle, servi par d’excellents comédiens, impressionne.
Le Monde
Dans cette confrontation entre le grotesque et le sublime la symphonie hugolienne est à nouveau au rendez-vous. Avec des êtres ordinaires, des gentils et des méchants, des horribles et des pervers. Comme dans la vraie vie. Et c’est pour cela, aussi, que l’on y croit.
L’Humanité