Archives pour la catégorie se joue en Décembre 2024

J’AI MAL AU SIÈCLE

Pièce en deux parties
Un personnage unique, différent dans chaque partie… un comédien pour deux rôles
L’interprète : Antonio Labati – L’auteur : Xavier Jaillard

1ère partie : Dialogue avec l’image
Augustin Morgan est un fonctionnaire solitaire, dominé par sa hiérarchie, agressé par le vide de son quotidien. Il a peur de tout – surtout de la solitude.
Chez lui, il tente de compenser sa détresse par un jeu qu’il s’est inventé : avec son téléphone, il plonge dans l’immense cascade des réseaux sociaux, et choisit au hasard quelques images pour en faire des souvenirs affectifs, et se construire ainsi un univers imaginaire.
Avec son jeu, il essaie de se convaincre de ce bonheur virtuel et fabriqué. Y croit-il réellement ? En réalité, d’image en image, il s’enfonce lentement dans son désespoir.

2ème partie : Isabelle est morte
Avant un dîner en ville, Maître Bertrand Bachelier, avocat, relit sa prochaine plaidoirie à la veille d’un procès aux assises. Il défend… un certain Augustin Morgan accusé du meurtre de sa voisine. Au fur et à mesure de sa relecture, l’avocat doute de l’innocence de son client, et se trouve pris dans le fameux « paradoxe de l’avocat » : il est impossible d’abandonner une défense à quelques heures du procès. Progressivement, il comprend ce qu’est la vie d’Augustin, sa solitude, l’existence du « jeu », peut-être partagé par lettres avec la voisine.
La plaidoirie devient alors une mise en évidence du mal de notre époque : la vie d’aujourd’hui enferme les hommes dans cette solitude, celle-là même qu’ils croient vaincre à coups de réseaux sociaux, de fausses amitiés, d’échanges illusoires… comme les jeux d’Augustin.
L’avocat refait alors le chemin de son client à rebrousse-cœur.
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EN ATTENDANT GODOT

À peine conçus, nous attendons. La naissance nous délivre de cette attente. Alors commence l’attente du devenir. C’est l’époque où une certaine insouciance nous permet de croire que la mort ne viendra pas. Les jours, les heures, les secondes passent et l’attente devient de plus en plus présente jusqu’à l’instant inévitable.
Entre-temps, nous aurons su profiter du peu de temps qui nous aura été imparti.

 

‘‘Godot’’ à l’Épée de Bois…
Sur le plateau la nuit approche sans jamais tomber, le jour luit encore, aussi indécis qu’indistinct. Au milieu, un arbre décharné dont le feuillage peine à prendre forme. Néanmoins il se tient fermement, symbole d’une marche immuable du monde. Perdus dans une lande, à la croisée de chemins qu’on imagine, deux personnages se retrouvent et s’animent. Ainsi commence En attendant Godot de Beckett.
Ces êtres esseulés dans un univers qui semble vide, l’auteur les transfigure par leur questionnement existentiel, leur déroulant une partition parfois loufoque, parfois déroutante, souvent touchante. En somme, une partition à l’image de la nature humaine qui, peu à peu, remplit l’espace et le temps. () En savoir plus

Joan Dupau
Cartoucherie, le 16 novembre 2024

LES CARNETS DE HARRY HALLER

La nuit initiatique d’un homme révolté.

Il est des livres qui vous touchent et vous accompagnent. Le Loup des Steppes, dont sont extraits Les Carnets de Harry Haller, est de ceux-là.

Ces carnets, restitués fidèlement, constituent un véritable récit d’apprentissage. Celui d’une libération confiée par un homme à son journal intime. Au fil d’une épopée nocturne mi-réelle mi-fantastique, qui préfigure le reste du roman, nous accompagnons Harry dans son cheminement extérieur, mais surtout intérieur, et assistons à sa libération progressive… Celle de son propre enfermement, de ses habitudes de vie “petite bourgeoise“ qui lui sont devenues insupportables. À quoi bon vivre si c’est pour ne (plus) rien ressentir ! À travers révoltes, souvenirs, sensations, Harry va se reconnecter peu à peu au monde sensible et redécouvrir des moments magiques de la vie. Tout n’est peut-être pas perdu ?

Roman initiatique, Le Loup des Steppes questionne la solitude de l’homme face à l’univers et réinvente, pour nous comme pour Harry, une vie pleine, riche et surprenante. Publié en 1927 et interdit sous le régime nazi, Le Loup des Steppes est redécouvert dans les années 60, 70 où il devient culte pour toute une génération éprise de liberté.

Un texte fort, initiatique et porteur de sens dont nous souhaitions partager l’énergie de vie.

 

Extraits presse

« Frédéric Schmitt officie avec une virtuosité qui laisse pantois et embarque le spectateur dans cette folle équipée nocturne qui ne révèle pas tous ses secrets. Un excellent travail. » Froggy’s DelightMartine Piazzon

« Une densité d’interprétation fascinante où se rejoignent pour notre plus grand plaisir la magie de la littérature et le génie du théâtre. » Politique MagazineMadeleine Gautier

« Une telle agilité ne fait que ramener au principe théâtral d’un homme seul sur une scène vide et à la puissance modulée de sa voix. L’exercice est maîtrisé de bout en bout. » WebthéâtreGilles Costaz

« Le comédien colle à son personnage de schizophrène lumineux. La nuit obscure qu’il traverse dans son désir de liberté, on a l’impression de la voir et de s’y complaire de phrase en phrase. À ne pas manquer. » Théâtrothèque Pierre Bréant

« Une superbe interprétation et une magnifique performance d’acteur qui invite à relire l’œuvre de Hesse. » It Art Bag –  Valérie Baudat

« Un loup des steppes lumineusement incarné. » Le Monde LibertaireEvelyne Trân

« Frédéric Schmitt, avec une remarquable intensité, donne corps au héros. Habité par sa partition, il en donne toutes les facettes et toutes les sonorités et nous laisse entendre la richesse, la beauté et la mélodie d’un texte né sous la plume d’un grand mélomane. »
Artistik RezoPhilippe Escalier

« Une performance littéraire et théâtrale à la mesure du texte de Hermann Hesse. »
Arts Mouvants

« Une superbe interprétation et une vraie performance d’acteur qui nous font rentrer complètement dans l’univers de Hesse. » Fréquence ProtestanteEvelyne Selles

« On écoute et on regarde vraiment tout ce qui se passe dans cette salle et on en ressort conquis. Nous aimerions beaucoup qu’il y ait une suite… » La Parisienne Life

« CRÉATURE(S) »

La nuit du massacre de la Saint Barthélemy, le 24 août 1572, une ombre arrache une petite créature aux cris, à la violence, aux lueurs d’incendie. C’est Ambroise Paré, médecin de Catherine de Médicis et « inventeur » de la chirurgie moderne. Il prend soin de masquer tous les miroirs de sa maison. Éduquée par Paré dans l’ignorance de son aspect physique, l’enfant grandit, devient une jeune femme impertinente. Un jour, écartant par curiosité le voile qui recouvrait le miroir, elle découvre qu’elle est couverte de poils. Un monstre.

Tout bascule. C’est le sujet de la pièce.

Comment vivre dans le regard des autres avec ce qui fait de vous au mieux une anomalie, au pire un monstre ? Le monstre désigne aussi bien des êtres réels que des créatures fantastiques. Il nomme ce que nous ne voulons pas être et nous permet de mettre un mot sur ce que nous ne pouvons pas comprendre. La différence fait peur parce qu’elle représente ce qu’on ne connaît pas.

Teresa Ovidio interprète ce personnage et Jean Marie Galey joue le chirurgien Ambroise Paré.
Le nom d’Ambroise Paré, à l’instar de Jeanne d’Arc qui orne le fronton de nombreux établissements scolaires et administratifs en France, a été donné à une multitudes d’établissements hospitaliers et noms de rue, mais qui connaît sa vie, son œuvre ? Ce spectacle en dessine un portrait tout à fait singulier, qui n’est pas éloigné de ses contemporains humanistes, des esprits éclairés de son temps comme Léonard de Vinci et Montaigne, puis un peu plus tard les scientifiques du siècle des Lumières. Il gagne beaucoup à être enfin connu dans ce qu’il a apporté à l’humanité, et nous nous y employons dans ce texte, en même temps que nous ouvrons un dialogue imaginaire entre ce Pygmalion qu’il aurait pu être et une jeune femme singulière au tempérament proche des jeunes femmes de la génération #MeToo.

Il est utile de préciser que si sa rencontre avec Ambroise Paré est une fiction – plausible -, Madeleine Gonzalès a réellement existé. Son histoire, devenue un mythe, a inspiré le conte de la Belle et la Bête, écrit en 1740 par une aristocrate, madame de Villeneuve.

PALAIS

Un chœur : musiciennes et musiciens, actrices et acteurs, nous dessinons comme autant d’étoiles échouées sur le théâtre, au hasard et à la grâce des rencontres, une fragile et douce cosmologie.

Poèmes, chansons, paroles perdues…Palais d’un jour.

Tout ça ressemble un peu à une prière. Sans cesse interrompue, puis recousue. Plus ou moins…Quelquefois les enfants commandent le navire.

« …à la lueur de nos palais brûlants… »
Paroles d’Andromaque rappelant à Céphise le saccage de Troie… Et le feu nous en parvient encore, comme d’un foyer de notre mémoire commune.

En suivant les traces laissées par celles et ceux qui ont accepté la vocation d’écrire, à travers les siècles, à travers notre siècle, nous tenterons nous aussi de nous écrire, de nous écrire une histoire.

L’année dernière, j’avais choisi de mêler sur l’affiche les noms des poètes et ceux des interprètes. Les vivants et les morts.

(Rilke, Pessoa, Jon Fosse, Pierre Guyotat, Gertrud Kolmar, Constantin Cavafy, Louise Glück, Ilarie Voronca, Henri Michaux, Antonio Machado, Ahmad Shamlou,Tomas Tranströmer, Jean Racine, Jean-Sebastien Bach, Georges Enesco, Paco Ibanez, Kayhan Kalhor…)

(Avec : Sabianka Bencsik, Marc Berman, Stephen Butel,  Valentine Catzéflis,  Mahdokht Karampour, Matthieu Marie, Elà Nuroglu, Shahriar Sadrolashrafi, Thibault Saint-Louis, Mathilde Schaller, Stéphane Valensi, François Veilhan, Jonas Vitaud et la voix de Jany Gastaldi)

Matthieu Marie

DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE

« Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres. Je ne veux pas que vous le heurtiez, ni que vous l’ébranliez, mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez, comme un grand colosse dont on dérobe la base, tomber de son propre poids et se briser. »

« Certes, ainsi que le feu d’une étincelle devient grand et toujours se renforce, et plus il trouve de bois à brûler, plus il en dévore, mais se consume et finit par s’éteindre de lui-même quand on cesse de l’alimenter : pareillement plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les gorge ; ils se fortifient d’autant et sont toujours mieux disposés à anéantir et à détruire tout ; mais si on ne leur donne rien, si on ne leur obéit point; sans les combattre, sans les frapper, ils demeurent nus et défaits: semblables à cet arbre qui ne recevant plus de suc et d’aliment à sa racine, n’est bientôt qu’une branche sèche et morte. »

« Souffrir les rapines, les brigandages, les cruautés, non d’une armée, non d’une horde de barbares, contre lesquels chacun devrait défendre sa vie au prix de tout son sang, mais d’un seul ; nommerons-nous cela lâcheté ? » 

« Chose vraiment surprenante (et pourtant si commune, qu’il faut plutôt en gémir que s’en étonner) ! C’est de voir des millions de millions d’hommes, misérablement asservis, et soumis tête baissée, à un joug déplorable, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et, pour ainsi dire, ensorcelés par le seul nom d’un qu’ils ne devraient redouter, puisqu’il est seul, ni chérir, puisqu’il est, envers eux tous, inhumain et cruel. »

« …si l’on voit, non pas cent, non pas mille, mais cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir, ne pas écraser celui qui, sans ménagement aucun, les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves : comment qualifierons – nous cela ? »

« N’est-ce pas honteux, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais ramper, non pas être gouvernés, mais tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants,  ni leur vie même qui soient à eux ? »

« Disons donc que, si toutes choses deviennent naturelles à l’homme lorsqu’il s’y habitue, seul reste dans sa nature celui qui ne désire que les choses simples et non altérées. Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. »

Étienne de La Boétie

 

PAROLES DE SPECTATEURS…

« […]. Le plaisir est au rendez-vous. […] Il ne s’agit pas simplement ici d’un seul en scène se contentant d’une profération ; il y a plus : une mise en scène (d’Antonio Diaz-Florian, directeur du théâtre), un décor et des costumes (Abel Alba), une vraie interprétation (Graziella Lacagnina). »

In « L’OURS », article de Robert ANDRÉ – 7 juin 2024
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Déjà, arriver au Théâtre de l’Epée de Bois est une invitation à un voyage, hors du temps, un voyage comme seul le théâtre peut proposer. Dans la salle dit du « salon » on assiste à un discours éclairé, brillant, puissant, merveilleusement interprété par Graziella Lacagnina, qui donne vie à Etienne de la Boétie, ()

Marie Pierre BORDEL – le 2 décembre 2024
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Si La Boétie recense trois catégories de tyrans, il n’a de cesse d’opposer la liberté des individus à qui il revient de la rechercher inlassablement.
Car il en va de leur dignité d’être humain – de notre dignité et aussi de notre responsabilité. ()

Roland TAVEL – le 23 novembre 2023
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