Archives pour la catégorie se joue en Avril 2025

LES INNOCENTS

17 février 1905 à Paris. Maurice Paléologue, collaborateur de Delcassé au ministère des Affaires Étrangères, écrit dans son journal :

« Cet après-midi vers 15h (soit 13h à Paris), comme le grand-duc Serge, gouverneur général de Moscou, traversait le Kremlin, un terroriste lui a lancé une bombe, qui l’a mis en pièces. Aussitôt la nouvelle parvenue au Quai d’Orsay (17h), le ministre me charge d’aller la communiquer au grand-duc Paul.« 

La Russie, en 1905. L’assassinat du grand-duc Sergueï par le révolutionnaire russe Ivan Kalyaev. Le récit commence avec les préparatifs minutieux d’un attentat et se termine sur l’échafaud. Quatre révolutionnaires, prêts à se sacrifier pour leur cause, suscitent une question troublante : sont-ils finalement des assassins ou des innocents ? Alors que la Russie est en guerre, les révolutionnaires luttent contre le régime tsariste, inconscients que la dictature soviétique à venir sera une nouvelle geôle pour le peuple russe.

Un spectacle en français et en russe, avec des extraits des œuvres de Leonid Andreev, Ivan Kalyaev et Boris Savinkov

SONGE

Songe est l’aboutissement de trois années de travail artistique exigeant, tant pour les enfants et les jeunes que pour les comédien·nes professionnel·les de la compagnie, embarqué·es d’entrée de jeu sur scène pour ce projet-là (une première pour TMT!) : un sémillant parcours qui tisse (tout en restant fidèle au souffle de Shakespeare) une création inédite pour nous emmener loin et pour « étonner la catastrophe » (Victor Hugo).

Le Songe d’une Nuit d’Eté, conte de 430 ans, a été décortiqué, désossé et désorienté pour le faire nôtre. À la belle langue de l’auteur se greffent nos paroles, jargon et poésie propres.

Le cadre et les personnages sont actualisés, les enjeux et liens amoureux rafraîchis et le happy-end décoiffé. Nous avons déplacé l’humour, trop gaillard pour nous, mais gardé la dérision de Shakespeare : on se moque et on rit de tout, du pouvoir, des puristes, des cloisonnements et bien sûr de nous-mêmes, notamment avec cette troupe de théâtre issue des quartiers, notre caricature, (qui remplace la troupe originale des artisans), et qui se débat entre pressions, mépris culturel et social, préjugés, solidarité, fêlures, emballements…

On pousse plus loin la mise en abîme de Shakespeare (la pièce dans la pièce) avec celle de nos jeunes acteurs y jouant malicieusement leur propre rôle. Et on s’amuse de même du miroir, lors du speech d’accueil au public avant la représentation de Songe, avec l’intervention du maire, Thésée, et de son staff qui vient s’arroger la parole de Tamèrantong!.

Songe est un conte anti-dystopique, un front de liberté et de vie où nos différences ont toutes leur place.

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Presse

« Depuis trente ans, cette compagnie particulière parle de tolérance, de diversité, d’exclusion avec les enfants des quartiers populaires. Elle parle aussi d’exigence artistique et de travail.
Un discours qui, sur scène, se transforme en une incroyable énergie. » Libération

« Un résultat aussi impressionnant artistiquement que socialement et politiquement. » Revue Silence

« Épaté par tant de travail et de talent : cette France-là existe. » Nouvelles répliques

LA VENGEANCE D’UNE FEMME

La vengeance d’une femme, d’après la nouvelle de Jules Barbey d’Aurevilly tirée du recueil Les diaboliques (1874), est une confession sans absolution, ni de la part du client qui recueille les confidences de cette aristocrate devenue prostituée, ni de la part du public, invité à une cérémonie au parfum de décadentisme. Le péché de la chair n’est pas l’objet de cette pièce, mais l’acte d’amour dans lequel il y a, selon Charles Baudelaire, « une grande ressemblance avec la torture ». En faisant le trottoir, l’héroïne travaille à faire perdre l’honneur à son ancien mari (un aristocrate espagnol). Quelles raisons l’obligent à cet épouvantable jeu ? Sanzia-Florinda-Concepcion étale aux yeux des spectateurs effarés son « ciel en creux ». Le mot « diabolique » est-il employable pour cette fille des rues dont les turpitudes prouvent la nécessité d’une justice divine ? C’est toute la question de La vengeance d’une femme.
En prologue, Le sermon de la courtisane, tiré de La religion du Capital de Paul Lafargue, nous fait entrer dans le monde des courtisanes : vues par l’auteur (critiquant cette logique consistant à nous transformer en « machines à produire et à consommer »), elles sont, selon lui, le modèle du Dieu-Capital.