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MISÉRABLES

Cosette, devenue femme, nous raconte son histoire. De son enfance terrible jusqu’à la mort de son protecteur Jean Valjean, nous suivons son parcours où les épreuves sont nombreuses, mais l’amour et la tendresse peuvent soulever des montagnes…
Les Misérables c’est aussi l’histoire de la résistance contre la pauvreté et la violence. Une ode à la vie pour tous les cœurs et toutes les âmes.

Les Misérables. Œuvre monumentale. Œuvre protéiforme qui mêle le singulier et l’universel, le grotesque et le sublime. Œuvre qui célèbre le désir de justice et la nécessité de réparation. Les Misérables s’adressent à tous les cœurs et toutes les âmes. L’envie de montrer cet univers poétique aux enfants est une envie essentielle qui participe à la marche du monde. Éveiller les consciences, rêver, partager le savoir pour repousser la misère. S’engouffrer par la musique, par les mots dans la brèche poétique, le sillon majestueusement creusé par Victor Hugo.
C’est l’histoire d’une jeune fille, Cosette, laquelle sera le fil conducteur narratif de notre histoire, une Cosette livrée à elle-même, jetée dans les griffes d’une sorte de belle-mère-sorcière, la mère Thénardier. L’histoire de cette résistance à la pauvreté et à la violence. C’est aussi la rencontre, pleine de douceur et d’humanité, entre cette jeune fille et un père ou un grand-père de substitution, Jean Valjean, de ces deux vies qui basculent. Les embûches sont nombreuses mais la tendresse, l’amour peuvent soulever des montagnes. Valjean est surveillé par l’inspecteur Javert, son ennemi intime, Cosette doit panser la douleur liée à la blessure originelle, la perte de la mère et rencontrer l’amour d’un amoureux.
Là sont les épreuves que ces deux héros vont affronter pour avancer dans cette vie si fragile.
Travail de réflexion littéraire et musicale autour de la solidarité, de l’héritage familial, du bien et du mal et tant d’autres choses passionnantes telles que la dignité humaine, le partage du cœur, la défense des plus démunis, le désir de poésie et des rêves d’espoir les plus fous, qui se télescopent avec le réel et ses contingences, ses obstacles. Avoir une musique de scène originale « sans âge », un savoureux mélange pop, aux influences jazz, blues, rock, valses…pour des comédiens-chanteurs-musiciens, permet de donner une autre tonalité à ce monument de la langue française.

William Mesguich

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Télérama TT
La mise en scène de William Mesguich, l’interprétation chantée et jouée des quatre comédiens-chanteurs- musiciens, donnent aux aventures ou mésaventures de l’enfant une certaine douceur dans la noirceur. Un spectacle théâtral et musical à apprécier en famille

L’oeil d’Olivier
Une fable musicale intense et poignante…

La Muse
Un spectacle musical poignant et émouvant (…) C’est beau, c’est dense, c’est fort !

Théâtre Passion
Cette adaptation musicale et théâtrale est réussie, et les grandes lignes et pensées du poète sont respectées (…) De belles voix, nuancées, qui donnent vie – grâce à la musique d’Oscar Clark – à ce monument de la littérature.

Regarts
Une musique entre le lyrique et la variété, c’est très original (…) William Mesguich signe une mise en scène dynamique et poétique (…) Une très belle pièce pour les adultes et leurs enfants, à voir absolument.

VIENNE 1913, LES PRÉMISSES DU PIRE

DESCRIPTIF du SPECTACLE
En avril 1909, dans le parc du Prater, à Vienne, un jeune homme fête ses vingt ans. Fêter, est-ce bien le mot ? Adolf va passer la nuit sur un banc, seul avec un chien errant, tandis qu’au loin la capitale de l’empire austro-hongrois brille de tous ses feux, en pleine effervescence artistique, scientifique, politique.
Tandis que Freud officie, cigare aux lèvres, et que Jung commence à rompre des lances avec le fondateur de la psychanalyse, le tout Vienne court à une exposition de Klimt, et les cercles et revues politiques bouillonnent d’idées explosives. Ultra nationalistes et marxistes contrebattent le libéralisme éclairé des Habsbourg, et l’antisémitisme se faufile aussi bien dans les bas-fonds que dans la haute société ou chez les intellectuels militants.
D’années en années, jusqu’en 1913, on va croiser Adolf, ici ou là, dans un asile pour sans-abris ou dans un salon d’aristocratique, dans une exposition de peinture ou dans une réunion politique, encore anonyme mais de plus en plus affirmé dans ses partis pris et ses obsessions. Quatre ans plus tard, il est prêt à devenir Adolf Hitler. Il ne manque plus que la grande guerre, qui réunira son ressentiment et l’humiliation allemande, pour parachever le monstre qu’il s’est forgé là, de bric et de broc, en autodidacte à la fois brouillon et rigide.
Vienne 1913 a été écrit par Alain Didier-Weill, psychanalyste, essayiste et auteur dramatique, comme une sorte de symphonie concertante, qui orchestre brillamment la synchronicité complexe de la ville, milieux sociaux, mouvements d’idées, création artistique, multiplicité des échanges et des solitudes.
Jean-Luc Paliès par un sobre et judicieux dispositif, fait de la troupe un orchestre stylisé : les personnages solistes émergent tour à tour, puis reviennent se fondre dans l’ensemble, qui devient lui-même un personnage collectif, la ville de Vienne, chatoyante et inquiétante. Cette partition viennoise a suffisamment d’originalité et de richesse pour être suivie avec intérêt, à la fois comme une évocation de l’esprit de la capitale autrichienne au début du XXème siècle et comme une étude du Mal en formation. Marie-Noëlle Tranchant.

LE SPECTACLE et LA MISE EN SCENE
Jean-Luc Paliès, metteur en scène a du génie, il est brillant, précis, inventif, poétique, et son génie se nomme dépouillement. La mise en scène est un lieu de suggestion subtile pour qu’un spectateur retombe en amour du théâtre, qu’il se fabrique sa propre mise en scène, mais pas n’importe laquelle : les didascalies sont là qui nous guident en chantant souriantes et mutines… Pas un instant d’ennui. Elles sont aussi des cantatrices belles à pleurer, actrices incroyables de bordel, entourant Adolf et Hugo, l’enfant d’un amour tarifé, rougeoyant…Autre génie : l’espace scénique est capable de sécréter d’autres petits espaces : le banc sur la gauche, tantôt Prater viennois, tantôt divan de Sigmund Freud, s’il est habillé de sa robe de chambre. Enfin, le banc toujours, salon de la baronne et tout ce qui devient au gré des scènes, lieu de mouvement. Les personnages aussi qui nous composent en quatre gestes l’esquisse du tyran, la religion d’étole de l’aumônier de la baronne. Un regard pour Jung, un cigare pour Freud et ce sourire à distance qui nous indique que « finalement, aux portes de la mort, il a réussi à préserver l’ouverture de l’inconscient ». Des acteurs attachants, remarquables de justesse.
Au sortir du spectacle, le sourire est gelé au souvenir atroce d’une Vienne d’antan qui reste d’aujourd’hui dans notre tête, menace permanente d’une bête immonde en perpétuel éveil dans le plus innocent de nos désirs, haine terrible et destructrice que le dire silencieux du remarquable texte de Alain Didier Weill, analyste-écrivain adapté par Louise Doutreligne, nous aide à démasquer.
Ignacio Garate.

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La presse en parle

L’œil de L’Olivier
Les spectacles de la Compagnie Influenscènes, dirigée par Jean-Luc Paliès et Louise Doutreligne, sont des propositions fortes. Vienne 1913, ou les prémiSSes du pire ne déroge pas à la règle et nous plonge au cœur des problématiques qui ont secoué́ le XXe siècle et ressurgissent en ce début de XXIe, antisémitisme et fanatisme… Les comédiens deviennent alors vraiment les instruments de ce drame. Ils sont neuf pour incarner les 23 personnages de cette œuvre chorale où l’on reconnait Hitler, Klimt, Freud ou Jung. Ils interprètent avec harmonie cette cérémonie glaçante. C’est dense et fort !
Marie-Céline Nivière

 

Artistik rezo
Sur scène le coeur de Vienne au tournant de l’Histoire telle que Stefan Zweig l’avait dépeinte dans son œuvre testamentaire Le Monde d’hier. Il y a là Hugo Von Klast, interprété́ par William Mesguich, jeune aristocrate tourmenté par un antisémitisme obsédant, qui vient consulter le docte Sigmund Freud, joué par Jean-Luc Paliès. Nous voyons donc comment les prémices des idées d’extrême droite des cercles de la haute société́ viennent percuter celles d’un jeune artiste égaré́ et pauvre, Adolf Hitler (Oscar Clark) que la mère d’Hugo (Claudine Fiévet) prend sous son aile. Un prêtre (Alain Guillo), une jeune fille amoureuse d’Hitler, Molly (Nathalie Lucas) forment ce microcosme qui concentre toutes les passions, les révoltes, les frustrations et les haines, terreau du nazisme. Dans une scénographie impressionnante de majesté́ et de terreur, les comédiens tous épatants nous racontent aussi de quelle manière c’est bien la liberté́, le désir et le corps des femmes, que peint avec richesse Gustav Klimt, qui viennent déranger ces hommes meurtris par l’impuissance et la perte de sens. Grandiose et lumineux.
Hélène Kuttner

Le Parisien 
Le récit est servi par une mise en scène étonnante avec chanteuses lyriques et musicienne jouant sur des verres de cristal…Et l’on découvre comment Adolf va sombrer peu à peu dans la paranoïa. Un magnifique spectacle riche d’une interprétation magistrale

Libération
Regards croisés dans VIENNE 1913 beaux, troublants, émouvants… comme les vifs acteurs vus et l’intelligence des mots entendus.

Radio Shalom 
Une pièce formidable, riche par son texte, riche par les émotions qu’elle nous procure à nous spectateurs, par les thèmes abordés : les peurs, la peur de l’autre, les religions, l’hystérie, la folie, les relations « incestuelles »…la psychanalyse.

La Revue Marseillaise de Théâtre
Comment le bouillonnement du milieu intellectuel a généré́ une écume, dont se sont emparés les esprits les moins structurés. (…) L’ambiance qui en résulte a quelque chose d’unique, et de constructif.

La Marseillaise 
Jean-Luc Paliès (en Freud, très convaincant) monte la pièce avec sur scène, hommes et femmes, vêtus de smokings ou de robes du soir, qui renvoient l’image immédiate d’un orchestre chic comme on pouvait en entendre dans les kiosques du Prater. (…) Plus qu’à̀ une représentation théâtrale, c’est à̀ une cérémonie que nous sommes conviés. Une cérémonie vénéneuse

Vaucluse matin (Coup de cœur) 
Créative, symbolique, la mise en scène de Jean-Luc Paliès sert admirablement le texte

CELESTINA LA TRAGICLOWNMEDIA

Une proposition scénique de théâtre, de cirque et de clown lie le destin des personnages Calisto et Melibea.
L’inégalité de classes de la société troublée du XVème siècle est ici incarné dans la fausse loyauté des serviteurs et d’une entremetteuse Celestina qui utilise l’infortune et la souffrance de ses maîtres pour s’enrichir.
Avec un jeu d’acrobaties, de jonglage et d’expression corporelle, La Escalera de Tijera tisse dans un rythme de comédie le grand classique de la littérature espagnole de Fernando de Rojas.
Un spectacle TragicomiCLOWN qui révèle les émotions hautes et basses des êtres humains à travers des personnages de cirque.

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Una visión clara y sincera, con un gran respeto al célebre clásico, pero a la vez con la necesidad de búsqueda de nuevos retos y distintas formas de mirar a los personajes de la obra.
A través de la improvisación y con un desarrollo creativo salpimentado con elementos que ya nos caracterizan como son el trabajo del cuerpo, el circo o el clown, hemos conseguido crear un espectáculo “tragiclównmico”, donde se visualizan las miserias, vilezas y ruindades del ser humano, conductas que históricamente delatan al hombre en su avaricia y ansia de poder. Una historia contada de forma directa, sencilla y cómica, utilizando una escenografía con puertas que giran con el fín de conseguir posición, dinero y poder.


Tres actores mudan su atrezo y vestuario a velocidad pasmosa para interpretar multitud de personajes, ejecutan rutinas de malabares y acrobacias dramatúrgicamente introducidas para explicar las situaciones, y de forma imaginativa manipulan objetos que cambian los sentidos argumentales. Nuestra visión de La Celestina tiene poco texto, bastante teatro gestual, danza y por supuesto circo: malabares, portés, acrobacias y humor… mucho humor.
La propuesta además pretende ser referencia para “nuevos públicos”, un acercamiento al clásico mediante un lenguaje sencillo y divertido. Abre la puerta al atractivo del disfrute teatral a la vez que fortalece el interés por la lectura.

Obra recomendada para mayores de 13 años.

ARTISTES EN EXIL

Les rêves sont mystérieux, mystérieux, fabuleux et fantasmagoriques.  Ensemble nous nous retrouverons entre rêve et réalité, nous lirons et démontrerons, nous plongerons dans le monde des désirs et de leur réalisation.
Suivons le rêve et touchons-le.
La règle principale pour les spectateurs est « Ne prenez pas tout au sérieux! ».

Trois spectacles proposés : 

14h30 – L’attrapeur de rêves »
Genre comedie physique clown

16h30 – Il, Elle, et Kolya et Olya
Une histoire-tragifarce touchante sur la recherche de l’amour, sur la valeur qu’on lui donne et ce qu’il faut en retour.

19h – Moscou-sur-Vodka
Un voyage alcoolisé à travers la spirale du héros lyrique Venichka; sur le pouvoir, l’effondrement des espoirs et – bien sûr – sur l’amour.

Ces spectacles ont été au performance-au programme OFFdu festival d’Avignon 2022

JOURNAL DE L’ANNÉE DE LA PESTE

C’est Jean-Claude Carrière qui avait attiré mon attention sur cette œuvre de Daniel Defoe en novembre 2020 lors de la pandémie. Pour créer ce spectacle, nous avons choisi de conserver la forme du journal intime qui permet de rendre compte de l’âme du personnage, un être humain comme vous et moi qui vit de l’intérieur la peste et ses ravages.
Confronter ainsi directement le public à un personnage très éloigné au premier abord d’un homme du XXIème siècle – Mark Saddler, un commerçant anglais et puritain du XVIIème siècle – c’est permettre par cette distance de saisir avec beaucoup de perspicacité l’universalité des interrogations de l’être humain lorsqu’il se retrouve confronté à la maladie et à la Mort.
Mark Saddler, en partageant son expérience quasi-sensorielle de l’angoisse, de la douleur, de la maladie, du deuil mais aussi de l’attente et de l’espérance nous permet de poser un regard distancié sur l’un des épisodes épidémiques les plus angoissants de l’âge moderne – La Grande Peste de Londres de 1665 – afin de mieux saisir et déchiffrer les effets et conséquences de la pandémie actuelle.
Car ce journal éclaire avec une surprenante acuité, la crise que nous traversons, nous plongeant dans les méandres l’âme humaine. Tout comme pour les londoniens du XVIIème siècle, chaque catastrophe casse le cycle perpétuel du superflu : chacun est confronté à lui-même. Pour les survivants, une seule interrogation demeure : quel sens donner à sa vie ?

Cyril le Grix

LE BREVET DE SORCIER

Rosario Clercler est un sorcier et il porte malheur à tous ceux qui le côtoient ! Du moins, c’est ce qu’ils disent tous dans le village. Rendu fou par l’exclusion sociale, Clercler exige une licence, une sorte de brevet qui sera pour lui la reconnaissance officielle de son présumé pouvoir de sorcier. Le juge André, convaincu sérieusement que la malchance n’existe pas, veut rendre justice au pauvre homme si injustement banni de sa communauté, mais Clercler est d’un tout autre avis..

POUR LE MOMENT

Ce projet est né suite à la rencontre de 3 comédiennes originaires d’Amérique Latine immigrées volontairement en France : Gabriela Aranguiz (chilienne), Johanna Rua (argentine) et Leticia Casanova (uruguayenne). Cette richesse multiple nous a encouragé à nous réunir pour questionner un thème qui nous ait cher : les exils à l’époque de la dictature militaire dans les années 70’s et 80’s en Amérique latine. « Je suis née réfugiée politique. Je suis née avec un accent circonflexe sur ma tête. Je m’appelle Alice. Alice pour le moment. Parce qu’il fallait bien décider d’un prénom à notre arrivée ici. »

ANTIGONE – travail d’atelier amateur

« Je ne veux pas comprendre. C’est bon pour vous. Moi je suis là pour autre chose que pour comprendre. Je suis là pour vous dire non et pour mourir. »

Antigone, figure de la révolte et de la résistance, se dresse seule contre le pouvoir royal, et meurt pour avoir voulu donner une sépulture à son frère Polynice.
Personnage clé de la tragédie antique, elle apparaît chez Eschyle, Sophocle, Euripide, puis se retrouve au fil des siècles sous la plume de Rotrou, Racine, Cocteau, Brecht, Yourcenar… et bien sûr Anouilh, qui lui donne une résonance particulière dans le contexte de la seconde Guerre mondiale :
« L’Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l’ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre».

La mise en scène de Véronique Gargiulo, sobre et épurée, tend à créer cet « espace vide » cher à Peter Brook pour mieux faire entendre le texte, dans sa force directe et sa puissance poétique.

CASSÉ

Une ouvrière licenciée de Prodex, comprenant le licenciement inévitable de son mari de chez Sodecom, trouve dans son désespoir l’énergie folle d’organiser une rocambolesque supercherie…
Quiproquos, rebondissements, personnages hauts en couleur, Cassé est un vaudeville noir hilarant et impitoyable.

« Rémi De Vos est un des auteurs, si ce n’est l’auteur, qui a le plus travaillé la question du travail. Nous avons d’ailleurs assisté lors du festival d’Avignon 2019 à une rencontre sur cette thématique à l’occasion de laquelle plusieurs de ses pièces ont été lues. Nous réfléchissions alors déjà à un travail autour de l’œuvre de Rémi De Vos dans le traitement de sa thématique du travail. »
Anne-Sophie Pathé – codirectrice artistique de la compagnie

L’idée de créer un dyptique sur le travail autour des pièces Débrayage et Cassé de Rémi de Vos est née.

Débrayage est créé lors du festival Off d’Avignon 2022.
https://www.libredesprit.net/creations/debrayage/

« Ces problématiques me plongent dans mon passé personnel. La question du flux des réfugiés fait écho à mes origines, étant moi-même kosovar arrivé en France en 1991 alors que je ne parlais pas un mot de français… Mon emploi chez Citroën, où j’ai alors travaillé à la chaîne de jour comme de nuit, me rendent familières les usines qui ont déserté le Pas-de-Calais dans les années 90, laissant la population comme orpheline. Ma sensibilité propre à la question du travail et sa résonance permanente lorsque nous sommes en résidence à Gravelines ou Noeux-les-Mines au plus près des populations associées à la rencontre avec Rémi De Vos, qui a bien connu lui aussi la perversité des entreprises en enchaînant les petits boulots, et son œuvre autour de cette question m’ont conduit tout naturellement à un diptyque sur le travail autour des pièces Débrayage et Cassé. Ces deux pièces, dont le format diffère, sont complémentaires et permettent d’aborder en profondeur la complexité de cette problématique fondamentale. Dans les deux, on rencontre une galerie de personnages témoignant de l’universalité de la question. Les ravages du travail touchent tout le monde, avec des problématiques propres : jeunes, vieux, riches, pauvres… chômeurs mais aussi travailleurs… L’humour décapant de Rémi De Vos et son sens aiguisé de l’absurde permettent de prendre de la distance et de détacher de ses idées reçues pour ouvrir de nouvelles pistes de réflexion… »
Nikson Pitaqaj – metteur en scène des pièces Débrayage et Cassé

Cassé ouvre le débat sur les thématiques du travail, plutôt les ravages de la perte du travail. Si le travail peut être source d’épanouissement, il peut pareillement détruire individus et sociétés.
Suite aux déclarations récentes de la ministre déléguée à l’industrie, Agnès Pannier-Runacher qui associe l’industrie à la magie, les voix des ouvriers s’élèvent pour dénoncer les cadences infernales, la surveillance suspicieuse et infantilisante, les conséquences lourdes sur la santé physique et psychique et leur espérance de vie inférieure de six à sept ans à celle des cadres…
Cassé, son humour impitoyable, l’absurde des situations et la légèreté du jeu des comédiens, permet de prendre de la hauteur face à une réalité qui nous fait perdre nos repères jusqu’à notre dignité et alerte notre vigilance mieux que de longs discours.
Après de nombreux mois où la Culture, taxée de « non essentielle », a été mise à l’arrêt, il est urgent qu’elle reprenne sa place au cœur de la Cité pour s’emparer des préoccupations partagées ici et maintenant. Loin d’une image de la Culture inaccessible qui témoignerait du fossé creusé entre une élite et le quotidien de millions de travailleuses et travailleurs en France, la compagnie Libre d’Esprit, avec Cassé, fait le choix d’un théâtre populaire et exigeant qui interpelle tout en profondeur, humour et finesse sans tomber dans un manichéisme simpliste.

LE JEUNE AMOUR

Deux Contes humoristiques, dramatiques et savoureux de Jean de La Fontaine sont mis en sens et en musique par deux artistes du premier mouvement baroque : Christine Bayle, actrice, et Marianne Muller, violiste, aiment la fantaisie des histoires d’amour de « La Matrone d’Ephèse » et de « la Courtisane amoureuse » où le suspens le dispute à l’humour.

Empruntant à Pétrone et à Boccace, La Fontaine les place sous la bannière du « jeune Amour », peut-être pour excuser les faiblesses humaines. Il y exerce son talent ironique à côté des musiques choisies en Europe, de Ste Colombe, Dubuisson, Marais, à Hume et Abel.

« Diversité c’est ma devise. » La Fontaine

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Christine Bayle est danseuse, chorégraphe – elle a créé et dirigé L’Eclat des Muses et Cie Belles Dances et réalisé plus de cinquante productions –  on sait moins qu’elle est aussi actrice (Jeune Théâtre), passionnée par la belle danse, le théâtre, la musique, la recherche sur les différents styles de danse du XVIe au XVIIIe siècle autant que sur la pratique de l’opéra, et la transmission conjointe de ces différents arts. Enseignante au DMA du CRR de Strasbourg (1987-2013).

Témoin et actrice du renouveau baroque, Marianne Muller mène dans le monde entier, une carrière de concertiste. Elle crée l’Ensemble Spirale qui se consacre au répertoire soliste de la basse de viole. L’ensemble « Du souffle à L’archet » explore le répertoire des consorts songs. Ses goûts pour le théâtre, la musique contemporaine et la danse enrichissent encore son jeu. Professeur au CNSMD de Lyon (1988-2021). Sa discographie compte plus d’une cinquantaine de titres.‌