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INTÉGRALE DE LA TRILOGIE : Charles Gonzalès devient Camille Claudel, Sarah Kane et Thérèse d’Avila

Charles Gonzalès devient Camille Claudel, Thérèse d’Avila, Sarah Kane.
Trois femmes. Trois artistes. Trois destins.
Une trilogie sans entr’acte pour retracer l’itinéraire de ces trois femmes, trois artistes, trois âmes dans un corps d’acteur.

Ainsi Charles Gonzalès devient…
Camille Claudel internée à l’asile d’aliénés de Mondevergues que l’acteur réveille d’entre les morts. Trente années plongée dans l’enfermement. Une femme dans une lente descente aux enfers pour devenir une ombre suppliant les sourds…
Un théâtre de l’émotion.

Thérèse d’Avila, mystique et poétesse, féminine et virile, malade et forte, contemplative et femme d’affaire, passant l’épreuve de l’invisible rendu visible pour devenir libre, dans une vie dépourvue d’artifices, vraie et remplie d’absolu…
Un théâtre de la spiritualité.

Sarah Kane, une courte existence consacrée au théâtre en forme de poème dramatique. L’itinéraire d’une jeune femme qui finit par défaire les lacets de son existence et les pendre au milieu des morts. Un désespoir abyssal jusqu’à devenir une prière sauvage…
Un théâtre de la cruauté.

MESURE DE NOS JOURS

Un spectre. Un spectre d’elle-même, flottant, la tête vide, terriblement seule parmi les autres, c’est ain­si que se décrit Charlotte Delbo à son retour d’Auschwitz.

Ses compagnes de voyages, les 48 qui sont revenues avec elle, sur les 230 qui avaient été internées ensemble, se sont dissoutes dans la foule qui les attendait à l’aéroport. Et là, elle fait l’expérience du vide où les mortes et les vivantes se confondent, où elle-même perd pied dans cette nouvelle réalité, où tout semble à côté de la vérité ; à côté des jours passés, ces jours dont la monstruosité ne peut ni s’archiver ni se dire trop vite.

Elle essaie de répondre à toutes ces questions que l’on se pose sur ceux qui sont revenus.
Comment ont-ils fait pour survivre ? Comment font-ils pour vivre à nouveau? Que font-ils de leurs souvenirs ?

Avec son écriture singulière, elle dit la vie après, quand toute capacité d’illusion et de rêve semble définitivement perdue. Elle dit cette difficulté à s’inscrire à nouveau dans la réalité, à pouvoir à nouveau tisser des liens profonds avec ceux qui n’ont pas fait le même voyage.

Dans un espace composé de quelques chaises et d’un banc, six comédiennes forment ensemble un groupe complice, un seul corps, un chœur de femmes. Elles donnent à entendre ces paroles dans une adresse directe au public, et à Charlotte, à sa présence sans cesse évoquée.
Entre la retenue, les silences, une légère dérision, et l’humour, chacune dit en creux ce qui fait d’elles à jamais d’inséparables « revenantes ».

JEANNE D’ARC AU BÛCHER

Nos voix intérieures sont nos questionnements, notre singularité, notre égoïsme, notre don.
Elles sont les sources de nos aspirations. Elles sont humaines, elles sont autres.
Nous en avons peur, elles sont là, protectrices, destructrices.
Elles sont notre folie, notre haine, notre amour.
Elles sont possibles. Elles n’existent pas. Elles sont doute.
Eau, feu, éléments, matières minérales visant à solidifier notre inquiétude face au divin.

Sommes-nous cela ? Sommes-nous Camille face à Paul ? Sommes-nous désireux de l’Art répondant au mystère ? Sommes-nous Paul voulant de la conversion ? Sommes-nous Jeanne … ?

Je suis dans ces mêmes interrogations, modestement s’entend. J’ai mal d’entendre ces voix. Je veux les entendre, je veux qu’elles viennent de l’articulation que peut avoir la voix de la comédienne face à l’écho donné par l’instrument en réponse à ce dernier.

Emmanuel RAY

 

CALIGULA

« Une œuvre intense. Prendre à bras le corps cette œuvre. La mettre en évidence. La langue de Camus, la parole, le cri. Une pensée d’aujourd’hui toujours d’actualité. Avancer dans le travail, en saisir tout le sens …

J’ai monté Electre, Jeanne, Don Quichotte… et demain Caligula. Je veux rencontrer ces personnages en quête de l’impossible … A la poursuite infinie de leurs rêves, au dépassement sans limite d’eux-mêmes…

Chez les enfants, la perception de la vie est infinie.
Les rêves sont possibles …

La société, les normes, la peur du regard des autres, le calcul politique, les arrangements, le mensonge déguisé violentent les rêves de l’enfant. L’enfant est alors cassé, déchu, floué. La violence de Caligula nait de cette compréhension qu’il a du monde. La responsabilité est collective de rendre le génie horrible. Les enfants déchus peuvent devenir des monstres en puissance.

Il ne s’agit pas de prendre Caligula comme un simple tyran sanguinaire et d’y voir des corrélations avec tous ces dictateurs que nous avons en mémoire. Avec le personnage de Caligula, Camus se prête volontairement au jeu de se mettre à la place du tyran. Il dévoile ainsi l’aberration de sa situation et de celle de tout un chacun.

Tout système, tout collectif, engendre en soi, cette notion. Ce sont les systèmes qui créent le tyran. Tout système a besoin de son tyran.Le tyran existe-t-il aussi en démocratie ?… »

Emmanuel Ray

DERNIERS REMORDS AVANT L’OUBLI

Un dimanche à la campagne, au milieu des années 80, dans une maison où trois des personnages ont vécu quinze ans plus tôt une histoire d’amour. Puis, ils se sont séparés. Pierre vit toujours en solitaire dans cette maison. Hélène et Paul se sont mariés séparément, ailleurs.
Ce jour-là, ils reviennent, avec conjoints embarrassés et enfant insolente, pour débattre de la vente de la maison, naguère achetée en commun et qui a pris de la valeur, car ils ont besoin d’argent.
Mais sont-ils seulement venus pour cela ? Il y a dans les placards des cadavres sentimentaux, des idéaux morts, des secrets, et des remords…

Un jeu direct sans affect, à fleur de peau, qui se noie dans le réel, une histoire où l’enchevêtrement des scènes et leur fluidité facilite le mouvement de la vie, une pièce où le jeu des acteurs éclaire les zones d’ombres, sans jugement, fragile et honnête. Pas de pathos, de l’humour…

« Un texte excellent servi avec intelligence par des comédiens remarquables. Une mise en scène sans artifices, qui éclaire cette pièce avec justesse pour nous raconter une histoire de famille, parfois drôle, mais au fond très désespérée. Un grand moment de théâtre! » Myrtha Lieberman. POLITIS

« On y croit. On est ému. On rêve. » Armelle Héliot . LE FIGARO

« Le metteur en scène, Serge Lipszyc prend des risques, et c’est heureux. Il se démène comme un dompteur de fauves, étrangement humains qui continuent à nous fixer, à travers les grilles de leur langue, bien après la représentation! »
Evelyne Trân. LE MONDE.FR

LE TARTUFFE

Le personnage de théâtre, nous dirait Diderot dans son Paradoxe sur le Comédien, n’est que la somme des traits et des caractères de l’être humain.

Est-ce à dire que nos mauvais penchants font les imposteurs d’hier et d’aujourd’hui ?

Est-ce que le théâtre pourrait servir à projeter notre morale sur le pauvre masque qui se démène sur la scène, nous permettant de nous voiler la face ?

Le désir de spiritualité que ressent tout être humain ne pourrait-il pas servir un désir de pouvoir et de manipulation ?

Ces réflexions nous incitent à monter Le Tartuffe. En nous appuyant sur cette pièce maîtresse de notre culture, nous avons l’intention de chercher la « tartuferie » dans notre propre métier, le théâtre.

Nous souhaitons que chacun puisse faire de même afin de rester vigilants face aux imposteurs toujours présents dans notre société.

 

JAURÈS OU LA NÉCESSITÉ DE COMBAT, RALLUMER TOUS LES SOLEILS

Rallumer tous les soleils nous plonge dans la vie de Jean Jaurès, dont nous suivons ici les combats, depuis l’Affaire Dreyfus jusqu’au premier mois de la guerre de 1914, qui éclate au lendemain de son assassinat. Des combats incarnés par des personnes, portés par des amitiés, assombris par des trahisons.

Ainsi l’engagement de Jaurès dans l’Affaire Dreyfus est-il inséparable de sa relation avec Charles Péguy, jeune écrivain d’abord aussi socialiste et pacifiste que lui mais qui deviendra, au fil des événements, l’un des porte-paroles de la haine nationaliste envers Jaurès et le socialisme qu’il incarnait.

Les combats de Jaurès nous mènent aussi à la Chambre des députés ou dans des meetings ouvriers. Mais c’est à son journal l’Humanité que nous le retrouvons surtout. Secondé par Ève Jouard, journaliste féministe, qui partage également avec lui une forte affection pour un jeune vendeur de journaux, le Gavroche. Ce gamin de Paris, maître de la rue, permet aussi par ses chansons et ses boniments de camelot de marquer la chronologie des événements et de faire ressentir l’atmosphère de l’époque.

Nous suivons donc les relations croisées et les destins tragiques de ces personnages jusqu’à l’échec des combattants de la paix, jusqu’aux événements de l’été 1914 : Jaurès assassiné le 31 juillet, Péguy tué sur le front début septembre, Ève quittant l’Humanité et rêvant, avec le Gavroche revenu blessé de la guerre, de cet autre avenir possible dont Jaurès leur avait tant parlé…

LE LOUP ET MOI

« Toute ma vie je me souviendrai d’elle… d’elle que j’ai mangée. » Un vieux loup plonge dans ses souvenirs pour nous raconter l’histoire de sa rencontre avec une jeune fille qui portait … un petit chaperon rouge.

Sur des musiques de Liszt, Tchaïkovski, Chostakovitch et Prokofiev jouées en direct à l’orgue de barbarie, un spectacle de théâtre gestuel qui allie humour et poésie.

Tout public dès 3 ans. Spectacle accessible aux sourds et malentendants.

« De cette pantomime émane une agréable sensation de nostalgie, celle de l’ancien temps et des amours passées » Télérama

« Un vrai coup de cœur ! Cette adaptation du Petit Chaperon Rouge est un régal ! » Lamuse

« Une belle réussite. » Dernières Nouvelles d’Alsace

« De nombreuses trouvailles dans ce joli spectacle pour enfants. »
Les Trois Coups

« Drôle et tendre, cette création est une réussite qui enchante autant les plus jeunes que les adultes. » La Marseillaise

APOLLON ET HYACINTHE

« Apollon et Hyacinthe » est le tout premier opéra de Wolfgang Amadeus Mozart, composé à l’âge de 11 ans, avant « Bastien et Bastienne ». L’ouvrage annonce la beauté de ses futures grandes œuvres.

La compagnie « L’Opéra, pourquoi pas! » s’appuie sur une équipe de six jeunes chanteurs à l’aube d’une carrière prometteuse issus des grands conservatoires européens, accompagnés par un orchestre de chambre de dix musiciens, dirigé par Olivier Cangelosi.

La mise en scène met l’accent sur les sujets intemporels du livret, des thèmes toujours actuels tels que l’éveil amoureux, la jalousie et les interdits de la société. Les récitatifs chantés ont été transformés en dialogues parlés, et traduits en français, afin de permettre à tous les publics de suivre l’histoire sans passer par des sous-titres.

La présence d’un ensemble orchestral dans l’orchestration voulue par le compositeur, avec un sextuor à cordes, deux cors et deux hautbois, le choix d’une mise en scène classique avec des costumes et des décors qui vous transporteront dans un collège de garçons à l’époque victorienne en Angleterre, tous ces éléments réunis dans une mise en scène audacieuse et originale font de cet « Apollon et Hyacinthe » un spectacle destiné à un très large public. Nous vous proposons une soirée à l’opéra avec tout ce que le genre réclame en exigence artistique et technique pour que l’oeuvre touche le public coutumier ou novice.

LES ÉGARÉS DU CHACO

En pleine guerre du Chaco entre la Bolivie et le Paraguay (1932-1935), une poignée de soldats boliviens se perd dans une nature hostile et aride, à la recherche d’une hypothétique lagune. Pour tenir malgré la soif, la fatigue et les terreurs, chacun a ses recours : l’illusion, Dieu, les superstitions. Pour l’un d’eux, ce sera l’acte de création, un geste imprévisible, considérable, qui transcendera à lui seul la peur de la mort et sera son unique salut.
La force de cette écriture, c’est que l’auteur donne à voir la réalité de ces hommes errant dans la jungle aux prises avec la faim, la soif, la peur, l’épuisement, les fièvres, petite communauté d’hommes où la hiérarchie sociale, militaire, les ambitions, le pouvoir, les trahisons, la solidarité, le cynisme, l’espoir, le désespoir, le rire et les pulsions de violence, redéfinissent à chaque pas, à chaque souffle, les lignes de force et de fuite.
Dans le même temps, Adolfo Costa du Rels nous ouvre un monde fantastique, peuplé d’ombres mouvantes, de lueurs dans les fourrés, habité de présences diaboliques ou féeriques, un univers qui nourrit la peur et l’angoisse des hommes comme leur capacité de rêve, leur imaginaire, leur puissance de survie.

Spectacle en espagnol, surtitré en français