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DIALOGUE AVEC UN PRÊTRE

Monter Donatien Alphonse François de SADE, c’est se confronter à une remarquable écriture, à de grandes énigmes sur sa personne, et en même temps à une pensée hors du commun. Très connu pour ses écrits érotiques mais c’est ignorer tous les autres, philosophiques et moralistes, tant dans ses romans que dans son théâtre. Il dérangea trop son époque par ses idées, et c’est ce qui le conduisit la majeure partie de sa vie en prison avec l’étiquette peu flatteuse, de méchant homme, de pornographe. L’entreprise de cette adaptation est de souligner et de rappeler la clairvoyance et l’intelligence de ce magnifique auteur du siècle des Lumières. C’est aussi à travers celle-ci, l’occasion de lutter contre le fanatisme et l’intégrisme religieux qui est malheureusement encore trop présent de nos jours au vu des événements du 7 janvier 2015.

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Étienne RATTIER
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 Spectacle tout public à partir de 8 ans.

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LA FAMEUSE TRAGÉDIE DU RICHE JUIF DE MALTE

Une œuvre doit être la hache qui fend la mer gelée qui est en nous pour reprendre les termes de Kafka.

Sous nos yeux un peuple se débat pour ne pas succomber sous le poids d’une dette dont on le rend responsable. La dette est l’un des rouages essentiel du système économique sous lequel nous vivons. C’est au travers de cette même « dette » qu’il y a cinq siècles déjà, au cœur même de l’Europe, un poète anglais, Marlowe, essaye de penser sans illusions la nature d’un monde qui est toujours le nôtre et qui sous ses yeux, en 1589, commence à s’édifier. Avec la fin des valeurs, religieuses, collectives, morales, seuls vont compter désormais le pouvoir et la richesse acquis par la force ou la ruse.

Marlowe choisit un « monstre », une caricature scandaleuse pour mettre à jour les « racines du mal » comme Charlie Chaplin le fera en 1947 avec Monsieur Verdoux.

Dans la lignée de Villon, Rimbaud, Genet ou Pasolini, Marlowe fut un artiste subversif et il nous parle encore.

Bernard Sobel

Spectacle tout public à partir de 15 ans

 

OCCIDENT

Une pièce terrifiante et drôle.
L’histoire : Un couple, la femme attend. Le mari rentre, éméché comme chaque soir.  Scènes de vie conjugale ou plutôt variation sur l’absence de paroles, d’échanges, insultes ritualisées et lente et inexorable descente aux frontières du néant. Comme un dérapage vertigineux vers le fascisme ordinaire.
Ce petit opus est construit comme une danse macabre,  un cérémonial qui convoque le quotidien et le codifie. Le langage est lapidaire et désunit peu à peu les protagonistes. Il intègre une part des maux portés par notre société, le racisme, la violence, l’exclusion, la peur de l’autre et les fractures sociales. Il faut aborder la langue de Rémi De Vos sans tomber dans le piège d’un théâtre psychologique. Cette langue désincarnée est tragique. Les personnages sont tour à tour drôles sans en avoir conscience et terrifiants.

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A partir de 15 ans

LA DEMANDE D’EMPLOI

1971. Peu avant la crise du « choc pétrolier », la compétitivité est à l’honneur. De nouvelles méthodes de management envahissent l’entreprise. Un cadre au chômage, flanqué d’une épouse inquiète et d’une fille adolescente en rébellion, fait l’expérience cruelle de la recherche d’emploi et de l’entretien d’embauche intrusif.

Son combat désordonné pour exister dignement, avoir de lui-même une image honorable, balance entre le désespoir et la farce. Comment sortir de l’ornière du chômage et de la peur du vide qui l’accompagne, échapper à la dépression qui guette, faire enfin partie du monde éminemment enviable de ceux qui sont « arrivés » ? Mais arrivés à quoi ?

A partir de 15 ans

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JAURÈS OU LA NECESSITE DU COMBAT, RALLUMER TOUS LES SOLEILS

La compagnie nous convie à plonger dans l’intimité de Jean Jaurès, dont nous suivons ici les combats, au long du début du siècle, depuis l’Affaire Dreyfus jusqu’au premier mois de la guerre de 1914, qui éclate au lendemain de son assassinat. Des combats incarnés par des personnes, portés par des amitiés, assombris par des trahisons…

 

L’histoire nous est contée par le Gavroche, un drôle de petit vendeur de journaux, qui, armé de son accordéon, restitue l’ambiance populaire de ce Paris  1900. Les chansons ouvrières,satiriques et antimilitaristes ponctuent ainsi l’action, suspendent ou accélèrent le temps…

 

La scénographie, ludique et épurée, est conçue autour de quatre pupitres devenant, selon les moments, tribune, bureaux, porte d’entrée…
Rallumer tous les soleils… nous donne à voir un moment crucial de notre histoire, un moment où tout un siècle bascule, où malgré l’imminence de la guerre et des horreurs pressenties, les protagonistes sont portés par l’espoir et la croyance en la « nécessité du combat. »

 

A partir de 14 ans

LE CHANT DE KARASTAN

Créé initialement en 1993 dans le cadre d’une commande du Festival d’Avignon, le spectacle chorégraphique « Le chant de Karastan » en hommage à l’ Arménie devient aujourd’hui une nouvelle œuvre à l’occasion des commémorations du « Centenaire du génocide arménien».

« Le Chant de Karastan », trois pièces à la fois autonomes et liées qui font fil à la conscience pour nous mener à la source de quelques uns des mythes fondateurs d’un peuple (la montagne, l’alphabet, l’église), pour nous faire partager quelques élans de sa culture, pour nous ouvrir tendrement aux formes nouvelles d’un art à venir. L’émotion vivante des mythes, la chaleur de l’histoire, l’ardeur de l’avenir, un chant de mémoire collective.

Spectacle tout public à partir de 6 ans 

LES ATELIERS DE LA MEZZANINE

La rencontre Editer-Lire est l’occasion de révéler les liens indissociables entre l’écrivain et l’éditeur. François Minod a publié aux Editions Hesse, plusieurs recueils illustrés par Catherine Seghers. Le travail de passeur dont se réclame Jacques Hesse, fondateur des éditions, dit assez la belle nécessité du geste.

Tout écrivain vit intensément le moment d’adresser le manuscrit. L’éditeur représente alors l’unique possibilité de donner à lire.

L’association Le Lire et Le Dire sera le relais pour faire découvrir le catalogue des Editions Hesse et faire entendre des extraits du dernier recueil de François Minod : Tant que les mots disent…

LORCA ET LE CANTE JONDO

Le cante jondo est l’expression première de ce qui deviendra, au XIXeme siècle, le flamenco. Chant de la nuit, de l’amour et de la mort, il nourrit l’œuvre de notre poète comme une sève épaisse et lumineuse.

En 1921 le jeune Federico, enthousiasmé alors davantage par la musique que par la poésie, plonge de la main de son maître Falla, pendant plus d’un an dans un travail de recherche sur le cante jondo, parcourant les petits villages des montagnes d’Andalousie. Il écrit alors un recueil de poèmes et une conférence sur ce chant primitif andalou, expression artistique formidable qu’il s’efforçait (comme tant d’autres) de ne pas laisse périr.

Conférence aussi savante que poétique et pleine d’inspiration, poèmes aigus et profonds comme l’âme de Federico que nous entourons pour ce spectacle du son de la guitare flamenca, du jeu des cordes et de la main qui traverse le temps avec la tresse de la siguiriya, la taranta, la soleá …

AMOUR DE DON PERLIMPLIN AVEC BELISE EN SON JARDIN

Cette pièce emblématique et quelque peu méconnue de Lorca est pourtant un véritable bijou de la littérature espagnole.
Nous avons voulu rendre hommage au poète, à sa douleur, à son amour blessé, à son homosexualité cachée, niée, maîtrisée.
Nous avons tenté de faire jaillir aussi sa capacité de fantaisie et de jeu, son immense désir de vivre, d’aimer, de rire, de remplir de couleur le monde.
Ces deux forces dialoguent dans toute l’œuvre de Lorca et particulièrement dans Perlimplin.
C’est une valse, harmonieuse des fois, déchirante d’autres, terrible et grandiose, qui dépasse largement le drame intime pour toucher à l’universel, au centre obscur et frémissant, au Duende

 

OH MY GLOTTE !

« Je m’excuse, il y a cinquante sopranos dans cette poitrine mais aujourd’hui aucune d’entre elles ne veut sortir ».

C’est à quelques heures de l’ouverture d’un gala de bienfaisance que la voix de Miss Doolittle, grande star de Broadway et de Hollywood, se mue en voix d’opéra. La cantatrice grecque, La Cariatidis, se transforme quant à elle en jazzwoman ce qui ne convient guère à ses aspirations artistiques. L’amour de la scène et du chant étant trop fort, les deux chanteuses décident d’abandonner leur style d’origine et se font alors le professeur l’une de l’autre. En chantant et en progressant dans l’ « autre » musique, les masques tombent, les contours caricaturaux s’étiolent et nos deux comparses redécouvrent un fait depuis longtemps oublié et que leur rappelle leur mutique pianiste : la créativité musicale naît de la mixité. Nul n’est enfermé dans un genre et certainement pas la musique !