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NATHAN LE SAGE

Le lieu ? Jérusalem. Le moment ? 1187, la troisième Croisade. Mais peut-être aussi : aujourd’hui, et partout. Même fond d’intolérance, même cortège de fanatismes religieux. Le sujet ? la rencontre, dans ce paysage de ruines qu’engendrent habituellement passions nationales et cris de « Dieu le veut ! », de trois hommes qui vont tenter les préjugés de leurs peuples : un Musulman (Saladin, maître de Jérusalem), un Juif (Nathan, un marchand riche et respecté) et un Chrétien (un jeune et fougueux Templier). Rencontre au sommet –au sommet de l’homme-, réponse à tous les fous de Dieu, d’hier et d’aujourd’hui. Poser les premières pierres de la famille humaine : l’utopie du XVIIIe siècle (la pièce date de 1779) s’est faite aujourd’hui urgence absolue. Barbarie ou civilisation, il faut choisir. Et le choix –c’est ce qu’affirme avec la limpidité de l’évidence la pièce de Lessing- commence d’abord par soi, en soi, dans sa relation à l’autre, le différent.

« Sur cette terre des miracles, tout est possible », dit un des personnages. Et ce n’est pas un moindre miracle que ce sujet brûlant et grave apparaisse ici sous la forme d’une comédie pleine d’action, de rebondissements et d’humour : une « folle journée », feuilleton romanesque et philosophie mêlés. Du vrai théâtre, incarné, simple, vivant. Miracle du Siècle des Lumières.

LE DERNIER CHANT

Après avoir monté Caligula de Camus, cette grande figure éprise de liberté et d’absolu, nous avons eu besoin de nous arrêter, de regarder autour de nous. Besoin de raconter des histoires de comédiens, de comédiennes. Faire silence et les écouter…

Nous avons tous des rêves et nous croyons en eux. Nous ne posséderons jamais la lune, mais nous pouvons croire en notre capacité de la décrocher.

Tchekhov connaissait bien les acteurs et les actrices. Beaucoup de ses nouvelles racontent leurs histoires. Nous avons choisi d’en adapter quelques-unes (Le Baron, Elle et lui), la pièce Le chant du cygne et les Correspondances avec Olga (des lettres entre Olga Knipper et l’auteur).

Nous suivons des itinéraires d’acteurs : leurs désirs, leurs rêves brisés, leurs moments de gloire, leur solitude, la peur de la vieillesse, la mort, … et peut-être l’oubli…

Des moments d’éternité ou l’absolu de l’éphémère.

Rien n’est donné d’avance, ni la grandeur, ni la petitesse. Le théâtre apparaît alors sous un jour qu’on lui reconnaît peu et qui pourtant lui est essentiel : sa fragilité et la fragilité de ceux qui le font.

Tout cela dans une pluie de paroles vertigineuses, souvent drôles.

Nous serons sur un fil. Au bord du rire.

Mélanie Pichot et Emmanuel Ray

AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA

Retiré dans la montagne depuis 10 ans, Zarathoustra ressent le besoin de redescendre parmi les hommes pour partager avec eux les richesses de sa pensée. Sur le chemin qui le mène à la ville la plus proche, il rencontre un vieil ermite. Au cours de leur bref échange, Zarathoustra se rend compte que le vieillard a consacré sa vie à Dieu. Aussi préfère-t-il s’en aller, stupéfait de constater que l’ermite n’est pas informé que « Dieu est mort ».

Ce thème central ouvre les voyages de Zarathoustra parmi les hommes. La mort de Dieu marque le point de départ de l’idée de surhomme que Zarathoustra se propose de leur révéler : Dieu n’étant plus la finalité de la volonté humaine, il faut que l’homme se fixe un but immanent qui passe par son propre dépassement, par la pleine réalisation, le plein devenir de ce qu’il est

Zarathoustra rencontrera bien des obstacles, il lui faudra surmonter bien des hésitations, faire bien des rencontres et prononcer bien des discours pour essayer de faire passer ce message, ce message qui nous concerne directement, nous hommes du XXIème siècle si nous voulons échapper et au lâche découragement qui nous guette plus que jamais et à l’utilitarisme dominant, plus lâche encore, de qui, faute de mieux, confond bonheur et confort, puissance et richesse, liberté et pouvoir d’achat.

JE SUIS VOLTAIRE…

D’où vient l’idée de faire un spectacle sur Voltaire ?

Traité sur la tolérance, je ne l’avais jamais lu. Je l’ai découvert sur une photo, celle de Xavier Testelin, après les attentats de janvier. On voit le Traité sur la tolérance déposé par une main anonyme sur un autel improvisé, au milieu des fleurs et des bougies. J’ai lu le Traité bien sûr, comme beaucoup, après ce choc. Je me suis rendu compte qu’en fait, je ne connaissais pas Voltaire. Voltaire était là, dans mon héritage, au rang des figures tutélaires, mais je ne le connaissais pas vraiment. Je me suis donc intéressée de plus près à tout ce qu’il a écrit, à cet esprit voltairien, qui a nourri l’esprit de la Révolution, qui a contribué à ce bouleversement en profondeur de la société. Aujourd’hui ce bouleversement, ces idées nouvelles sont un acquis, on vit ça comme un acquis, on dort sur cet acquis, on ne se pose plus de question. D’où l’envie de faire un spectacle sur l’esprit de combat qu’avait Voltaire.

Et donc, c’est un texte de Voltaire ?

Non, c’est un texte à propos de Voltaire. J’ai fait un atelier de recherche, pendant six mois, avec de nombreux comédiens. Nous avons traversé toute son œuvre. C’est gigantesque, c’est fascinant ! Mais que reste-t-il en nous de cet esprit de révolte ? Voltaire, c’est la figure du combat contre le fanatisme, dans le monde entier, mais nous, là, aujourd’hui, on fait quoi ? À travers lui, c’est notre relation au combat qui se pose.

Voltaire a beaucoup écrit pour le théâtre, une cinquantaine de pièces, et il n’y en a pas une qui raconte ce que vous voulez dire ?

Il a écrit Mahomet, une pièce sur le fanatisme, mais ce n’est pas cet aspect là que je souhaite interroger, c’est plutôt notre rapport à lui, à ce qui reste en nous de sa faculté de combat.

Et le siècle où il a vécu, le 18ème siècle, qu’est-ce que ça représente pour vous ?

C’est une époque fondatrice, une époque flamboyante, une époque très dure finalement, avec l’Inquisition qui a un pouvoir dévastateur, criminel. Et nous allons inventer la Révolution… On vit encore là-dessus, on parle des Droits de l’Homme dans le monde entier, mais nous, on en fait quoi ? Tout le 18ème siècle prépare la Révolution, c’est intenable, les gens n’en peuvent plus du pouvoir, absolu, tyrannique, de droit divin, avec l’Inquisition… donc il va y avoir un bouleversement mondial et nous allons être à la base de ce mouvement… en gros, on vient de là…

Qu’est-ce que raconte le spectacle ?

C’est une quête, c’est la recherche d’un état d’esprit, d’un esprit de rébellion. Il y a donc une journaliste qui part à la recherche de cet esprit voltairien et elle interroge plusieurs personnes à ce sujet. Y a-t-il quelque chose en nous de Voltaire ? Ou est-ce que c’est juste le nom d’un boulevard, d’une statue, d’un lycée ?

Quel est le lien entre Voltaire et les attentats ? Qu’est-ce que raconte le Traité sur la tolérance ?

Il analyse la montée du fanatisme et de l’intolérance dans l’histoire, le retour cyclique de ces fléaux. Il fait une analyse critique du fanatisme chrétien et de l’Inquisition. L’Inquisition qui avance main dans la main avec le pouvoir royal. L’Inquisition qui ne peut pas tuer puisqu’elle est catholique et chrétienne, d’où son alliance avec le pouvoir. Pour que le pouvoir tue à sa place. Pour que le pouvoir permette de tuer, pour que le pouvoir permette de torturer ! Comme exemple de fanatisme, on peut difficilement trouver mieux.

Et donc un lien avec Daesh ?

Oui, c’est un pouvoir qui tue au nom de Dieu, comme le faisait l’Inquisition. L’abolition de l’Inquisition, ce n’est pas vieux ! En Espagne, elle n’est abolie définitivement que depuis 1864…

Vous avez écrit le texte du spectacle ?

Oui, je l’ai écrit et j’ai aussi transcrit de «l’oralité», des propos qui sont dits aujourd’hui sur tous les sujets dont traite le texte. C’est une évolution par rapport au travail que je fais depuis 2002, sur «l’oralité» du théâtre-documentaire. Voltaire est très souvent cité dans le spectacle, mais il y a aussi ce qu’on dit ou ce qu’on pense aujourd’hui. « Lisez-moi ! » pouvait-on lire sous des dessins de lui, après les attentats, c’est cette spontanéité politique que je souhaite transcrire, j’espère aussi que ça donnera envie au public de le lire, de le relire…

Il y a un personnage qu’il s’appelle Ézéchiel ? C’est quoi le lien avec les attentats, Ézéchiel, Voltaire…

Voltaire lisait la Bible. Il critiquait le pouvoir de l’Inquisition mais il savait de quoi il parlait. Il lisait la Bible tous les jours. Quand il vivait avec Émilie Du Châtelet, tous les matins, ils faisaient une étude critique. Ce qui était absolument subversif : il était hors de question de faire une analyse critique de la Bible. C’est une chose que certains lui reprochent encore aujourd’hui… Ézéchiel, c’est un prophète « sacrificateur », effrayant ! Un tueur, à qui Dieu parle – en direct – des turpitudes de certaines de ses créatures humaines qu’il faut exterminer. Ézéchiel, il est envoyé par Dieu pour bousiller pas mal de gens…

Est ce que le spectacle est une sorte de mode d’emploi pour se battre ? Pour les jeunes… Pour se mettre dans un contexte de lutte…

Il n’y a pas que les jeunes qui doivent se battre ! Un mode d’emploi, non, c’est plutôt un questionnement sur notre capacité à lutter et à combattre certaines idées dominantes… Lui, quand il commence son combat pour Calas, il n’est pas jeune, il a soixante-cinq ans, il ne s’arrêtera pas, c’est la mort qui l’arrêtera, à quatre-vingt-quatre ans.

Qui pourrait être Voltaire actuellement ?

Personne ! Il faudrait quelqu’un qui soulève l’opinion de la Russie, de l’Amérique, de la Syrie, de l’Europe, et qui se battrait seul pour la tolérance, pour les réfugiés… Si on faisait un rêve ?

Donc Voltaire, vous l’invoquez ?

C’est une icône, j’ai préféré ne pas en donner une représentation, ce serait réducteur. Il a toujours vécu en exil, rejeté, mis en taule, repoussé, il était vécu comme insupportable par le pouvoir et par d’autres, et pourtant tellement célèbre ! Il a fui toute sa vie, sauf à la fin, avec son retour en triomphe à Paris, et chacun de nous à son idée de Voltaire, qu’elle soit juste ou pas. Je crois que l’imagination du spectateur est plus forte que toute représentation qu’on peut faire de lui…

Il y a deux parties dans votre spectacle, la première, c’est son grand amour pour Émilie Du Châtelet et la seconde, c’est son combat contre le fanatisme ?

Oui, la première partie évoque l’amour fou de ce couple mythique, Émilie Du Châtelet, c’est la femme de sa vie, il le dit « j’ai rencontré une âme pour qui la mienne était faite», elle va mourir à quarante-quatre ans… C’est un amour mythique : elle est aussi exceptionnelle que lui. La seconde partie du spectacle évoque ses combats, son combat contre l’Inquisition, au travers de l’affaire Calas, l’affaire du Chevalier de la Barre…

Vous citez Voltaire dans le spectacle : « Les femmes sont les égales des hommes, elles peuvent même leur être supérieures », il a tout de même écrit aussi que le seul défaut des femmes, c’est justement qu’elles soient femmes !

C’est de l’ironie… Il écrit ça juste après la mort de Madame Du Châtelet, cette mort qui l’a mené au bord de la dépression. Quand il dit qu’elle n’avait qu’un défaut : c’était celui d’être une femme, c’est le comble de l’ironie. Toute sa vie, l’ironie a été son bras armé, il l’a dit : « j’écris pour agir », pour attaquer le conformisme, la bien-pensance, la tyrannie…

Émilie serait le double de Voltaire ?

C’est complètement son double, il a trouvé son double. Il le dit tout le temps. Et en plus d’être l’amour de sa vie, Émilie Du Châtelet est sa partenaire intellectuelle, elle est la première scientifique française, elle va traduire Newton, elle lit le latin couramment, et elle va travailler avec Voltaire à la propagation des idées de Newton. Elle va traduire les lois de la gravitation et elle va en donner connaissance à la France, à l’Europe entière…

Newton écrit en latin ?

Le latin, c’était l’anglais d’aujourd’hui, la langue qu’on parlait et qu’on écrivait dans toute l’Europe, pour se comprendre. Donc Newton écrit Principia Mathematica, et pour bien le traduire, Émilie Du Châtelet apprend les mathématiques, elle apprend les algorithmes, elle devient extrêmement savante, et elle va comprendre les lois de la gravitation ! Mais c’est aussi une femme qui a un fort tempérament et qui prend pour amants ces savants avec qui elle apprend les mathématiques. On parle d’elle depuis le livre d’Elisabeth Badinter, mais elle n’a pas encore la notoriété qu’elle devrait avoir.

Donc elle existe en tant que personnage ?

Oui, elle traverse le temps pour venir nous parler de Voltaire et pour répondre à la journaliste qui veut faire un portrait d’elle. Elle et Voltaire formaient un couple de stars, on les observait, des témoins oculaires ont raconté leur vie privée, ils travaillaient tous les deux comme des brutes mais leur vie était réglée, après une journée de recherches scientifiques, ils faisaient du théâtre, ils rassemblaient tous les gens alentour, ils chantaient des opéras, ils apprenaient leurs rôles…

Il y a une jeune femme qui entre dans la salle, au début du spectacle, une jeune Française fanatisée ?

Elle intervient surtout dans la deuxième partie. C’est une jeune fanatique qui n’a pas pu aller au bout de sa mission, qui n’a pas réussi à faire un attentat. C’est une jeune Française, d’un milieu moyen, tout ce qui a de plus banal. J’ai beaucoup lu, beaucoup vu de vidéos avant de pouvoir représenter ce personnage, qui est une énigme… Comment germent ces idées dans la tête de ces jeunes gens ? Ces idées se développeraient parce qu’ils sont en manque d’idéal ? Comment peuvent-ils avoir un idéal de mort ? Croire à un idéal de mort ? C’est une énigme… Et pour moi, il y a une symétrie entre ces fanatiques de Daesh et les fanatiques chrétiens combattus par Voltaire.

Dans la seconde partie intervient un personnage qu’on n’a pas encore vu, le professeur émérite ?

Oui, la jeune fanatisée arrive pour être encadrée par le professeur émérite. C’est son tuteur. Je me suis inspirée des tutorats qui sont mis en place au Danemark, pour les jeunes gens qui reviennent de Syrie. Au Danemark, on fait des tentatives pour « déradicaliser » ces jeunes gens, par des moyens autres que la prison. Il y a donc des tuteurs volontaires, la police considère ces tutorats comme beaucoup plus efficaces et moins onéreux que la prison, avec un meilleur taux de réussite. Notre tuteur à nous, c’est un spécialiste de Voltaire, il est devenu professeur, parce qu’il est passé par l’Université de Vincennes, en 68, quand les travailleurs pouvaient entrer à l’Université sans avoir leur bac. Lui, à l’époque était camionneur et il a pu devenir historien… Sa vie personnelle fait qu’il est particulièrement touché par les dégâts du fanatisme, il a donc entrepris ce tutorat, pour participer à la « déradicalisation » de ces jeunes gens.

Vous m’avez parlé de l’Ézéchiel de la Bible et de Voltaire, mais pourquoi y a-t-il un personnage qui est un ange et qui s’appelle Ézéchièle, au féminin, dans le spectacle ?

Je me suis inspirée du conte de Voltaire : Le monde comme il va, où l’ange Ituriel est envoyé par Dieu pour voir s’il va engloutir Babylone afin de punir les hommes de leurs turpitudes. J’ai imaginé un mixte féminin fantastique, c’est un ange féminin, une « Ézéchièle », qui s’incarne dans la réalité, et qui vient rencontrer les humains : c’est l’assistante de la journaliste. Elle a tous les droits, elle est en relation directe avec le ciel, tout en étant terriblement humaine, va-t-elle dire à Dieu qu’il faut nous engloutir ?

En fait, c’est la journaliste qui provoque la rencontre de tous ces personnages ?

Elle est comme la majorité des Français, elle n’avait pas lu le Traité sur la tolérance avant qu’il ne devienne un best-seller, après les attentats de janvier 2015, et elle décide de partir à la découverte de tout ce qu’elle ne sait pas de Voltaire. Et puis elle fait une série de portraits de femmes remarquables, Émilie Du Châtelet en est une !

Il y a ce personnage qui ouvre et qui ferme le spectacle ?

Oui, c’est un jeune homme qui vient d’obtenir la double nationalité, un Franco-Algérien, lui aussi est historien et traducteur. Ce jeune homme a un grand projet : traduire toute l’œuvre de Voltaire en arabe, ce qui n’a pas encore été fait. Comme Émilie Du Châtelet qui traduit Newton pour diffuser son œuvre, il veut diffuser la pensée de Voltaire en traduisant tous ses textes en arabe…

Le texte qui clôt le spectacle est un hymne à la nature ?

C’est le dernier texte du Traité sur la tolérance. On dirait un texte prémonitoire, Voltaire conseille aux hommes d’être tolérants entre eux, mais aussi avec la nature, de la respecter, au risque de voir tout s’effondrer, s’ils la saccagent… «C’est moi, la nature, seule, qui, dans une nation, arrête les suites funestes de la division… Il y a un édifice immense dont j’ai posé le fondement de mes mains : il était solide et simple, tous les hommes pouvaient y entrer en sûreté; le bâtiment tombe en ruine et de tous les côtés; les hommes en prennent les pierres, et se les jettent à la tête; je leur crie : Arrêtez, écartez ces décombres funestes qui sont votre ouvrage, et demeurez avec moi en paix dans l’édifice qui est le mien.»

FLORILÈGE MOLIÈRE

La Fabrique à théâtre propose ici un réjouissant parcours parmi les scènes fameuses des comédies de Jean-Baptiste. Sur une scène éclairée aux bougies, diction et gestuelle baroques dévoilent toutes les facettes de dialogues savoureux pour une totale redécouverte grâce à une langue truculente, qui captive l’attention et livre une énergie communicative ! Monsieur Jourdain, Agnès, Scapin, Dom Juan, Tartuffe ou Harpagon sont accompagnés des musiques de Lully, Beauchamp et Charpentier.

« On ne saurait trop se réjouir du retour dans nos murs de La Fabrique à théâtre dont les spectacles originaux, brillants, merveilleux, donnent un instant l’illusion d’être contemporains de Molière, de Lully à la cour de Louis XIV. » Annie Hennequin – La Dépêche du midi

« Molière version baroque, un bonheur total ! On découvre, on goûte, on touche ce qu’on n’avait fait qu’apercevoir. Un pur et voluptueux plaisir. » Jean-Luc Bertet – Le Journal du dimanche

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 THÉÂTRE : Jean-Baptiste Poquelin, dit MOLIÈRE, 1622-1673:

Le Bourgeois Gentilhomme (1670) : II, 4, Maître de Philosophie / Monsieur Jourdain
Tartuffe ou l’Imposteur (1664) : III, 3, Elmire / Tartuffe
L’École des Femmes (1662) : II, 5, Arnolphe / Agnès
Les Fourberies de Scapin (1671) : II, 7, Scapin / Géronte
Le Médecin malgré lui (1666) : I, 1, Sganarelle / Martine
L’Avare (1668) : IV, 7, Harpagon

MUSIQUE :
Pierre Beauchamp (1631-1705)
Antoine Boesset (1787-1643)
Marc-Antoine Charpentier (1635-1704)
Jean-Baptiste Lully (1632-1687)

Marc-Antoine Charpentier : Ouverture, extrait des Siciliens
Jean-Baptiste Lully : Entrée des Zéphirs, extrait de Psyché
Marc-Antoine Charpentier : Celle qui fait tout mon tourment
Jean-Baptiste Lully : Symphonie de la plainte de Psyché
Jean-Baptiste Lully : Air extrait du Bourgeois gentilhomme
Antoine Boesset : A la fin cette bergère
Anonyme : J’ai passé deux jours sans vous voir
Anonyme : Je suis charmé d’une brune
Pierre Beauchamps : Les Bergers, extrait des Fâcheux
Jean-Baptiste Lully : Chacone des Scaramouches, Trivolins et Arlequins

LA MORT EST MON MÉTIER

Franck Mercadal a respecté la trame narrative de l’auteur ainsi que la sobriété de son style afin de faire sentir au spectateur la psychologie de Rudolf Höß en lui montrant le double visage de celui qui ordonne le jour le massacre de milliers d’innocents et qui demande le soir à son fils ce qu’il a appris de nouveau à l’école.

PELLÉAS ET MÉLISANDE

La beauté de la langue de Maurice Maeterlinck émane de sa simplicité. Les mots comme de fines parois poreuses suggèrent l’ailleurs, laissent entrevoir les mondes.

Pelléas et Mélisande, une œuvre “claire obscure” mêlée des ombres de Shakespeare. Mélisande est un peu Ophélie, Pelléas : Hamlet, Golaud : Othello, Arkël : Lear et Prospéro.

Tout commence dans une forêt où le prince Golaud se perd ; il rencontre Mélisande en pleurs au bord d’une fontaine. Golaud la recueille et l’épouse sans rien connaître de son passé. Six mois plus tard, il retourne au royaume d’Allemonde où règne Arkël, son grand-père et où vit Geneviève, sa mère. Mélisande rencontre Pelléas, le jeune demi-frère de Golaud. Ils tombent amoureux silencieusement l’un de l’autre…

Chef-d’œuvre incomparable, Pelléas et Mélisande, laissée au seul pouvoir des mots, libère une incroyable charge de rêve.

Dans un espace liquide et flottant, empreint de blanc, un théâtre polysensoriel servi par 9 protagonistes, comédiens, marionnettistes ou encore musiciens qui tissent secrètement la beauté et les mystères de cette fable intemporelle.

Pelléas et Mélisande – teaser from Kuadri Production on Vimeo.