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BERLIN, TON DANSEUR EST LA MORT

Berlin, ton danseur est la mort est une pièce de théâtre contemporaine et musicale, écrite au début des années 80 par Enzo Cormann.

Elle est extrêmement originale par sa forme et son sujet. Tout d’abord, par son écriture : un mélange de poésie et de prose, de lyrisme et de simplicité, une oralité parfois douce, parfois brutale, qui lui donne un aspect cinématographique tout à fait rare au théâtre.

En effet, lorsque nous lisons cette pièce, de nombreuses images nous apparaissent, comme des scènes de film. Il va sans dire que l’auteur s’inspire – et par là-même rend hommage – au célèbre musical Cabaret de Fosse, à l‘Ange Bleu de Stenberg ou encore au cinéma de Fassbinder, et plus globalement aux années 30, à ces années orageuses où la création artistique fusionne de mille feux parce que censurée, et où les expressionnistes, les fauves, les cubistes… sont à leur apogée.

De plus, cette pièce traite de la montée du nazisme à Berlin, à la veille de la plus terrible des guerres que l’humanité ait connue. L’auteur évoque à plusieurs reprises l’antisémitisme, le racisme et l’homophobie omniprésents dans l’organisation nazie, et l’horreur de la déshumanisation. Comment ne pas avoir les images d’archives en tête, comment ne pas entendre Hitler proférant ses discours haineux, ou les pas ordonnés et systématiques des soldats SS ? Comment ne pas voir Charlie Chaplin sur son globe dominant le monde ? ou la vision terrible des cadavres squelettiques dans les camps de la mort ? Plus qu’une simple histoire théâtrale, c’est un véritable devoir de mémoire que nous livre Enzo Cormman.

Aussi, l’auteur a eu la subtile idée, au même titre qu’un Brecht, d’ajouter une partition musicale à son œuvre. Au delà de ses nombreuses références artistiques citées à plusieurs reprises dans sa pièce, l’écriture nous plonge réellement dans une atmosphère, une ambiance… qui dépasse le théâtre : c’est tout à coup une chanson, un livre d’histoire, une étude, un témoignage… à travers lesquels on peut facilement, en tant que spectateur, s’attacher et s’identifier.

Cette pièce théâtrale qui, à travers deux ultimes monologues (au début et à la fin), dénonce foncièrement l’horreur de la guerre, et qui traite l’un des sujets les plus dérangeants de notre histoire, par l’évocation de la Shoah notamment, se doit d’être vue, entendue, et accessible à tous. « Que toujours, partout où un être humain serait persécuté, je ne demeurerai pas silencieux » disait Elie Wiesel. Le théâtre prend alors toute son importance car il devient nécessaire. Il permet au monde de se souvenir et de ne jamais oublier. « Parce que nous ne sommes pas là pour nous plaindre mais pour changer le monde… »

LE TARTUFFE

Depuis le XVIIIe siècle, le personnage de Tartuffe est synonyme par excellence d’hypocrisie, et si son succès ne s’est jamais démenti, c’est que nous sentons bien que l’hypocrisie nous concerne tous, dupes et mystificateurs que nous sommes tour à tour.

Si les mauvais penchants de l’être humain font les imposteurs d’hier et d’aujourd’hui, son désir de spiritualité peut dès lors servir la soif du pouvoir, le goût de la manipulation, et tous les appétits… La « tartuferie » apparaît dans tous les milieux, nous devons donc rester vigilants face aux imposteurs toujours présents dans notre société.

L’IMPROMPTU DE VERSAILLES

Une pièce de combat

L’Impromptu de Versailles prend place dans une longue et pénible lutte qui commence en 1662 avec L’École des Femmes et qui ne verra son aboutissement qu’en 1669, lorsque les représentations de Tartuffe seront enfin autorisées.
Le succès de L’École des Femmes auprès du public fait passer Molière du statut de farceur à celui d’auteur dramatique et le désigne aux intrigues de ses rivaux jaloux, tandis que la nouveauté d’une pièce qui remet en question certaines valeurs morales et sociales traditionnellement admises l’expose très vite aux cabales des dévots, sous des accusations qui vont de l’obscénité au blasphème.
En réponse aux attaques et aux polémiques, Molière donne en juin 1663 La Critique de l’Ecole des Femmes, pièce de combat qui s’inscrit dans une querelle déjà bien alimentée de libelles, pamphlets et pièces contre Molière. Peu de temps après, le roi lui accorde une gratification de mille livres ; les attaques et les jalousies continuent de s’enflammer, et un jeune et obscur auteur, Edme Boursault, qui sert probablement de paravent à d’autres écrivains plus en vue, fait jouer Le Portrait du Peintre par les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne.
En octobre 1663, une dizaine de jours, dit-on, après avoir vu Le Portrait du Peintre, et vraisemblablement encouragé par le roi, Molière donne avec sa troupe L’Impromptu de Versailles. Cette fois, il ne s’agit plus de personnages ressemblants ou caricaturaux, mais des comédiens eux-mêmes en plein travail.
Molière annonce dans cette pièce qu’après ce règlement de comptes, il en restera là, sans perdre davantage de temps ni galvauder son talent pour des choses qui n’en valent pas la peine. Ses adversaires cependant redoublent de rage, sur la scène de l’Hôtel de Bourgogne avec des pièces où ils s’efforcent de ridiculiser Molière, Molière comédien, mais aussi Molière homme privé. Hors scène, le comédien Montfleury ira jusqu’à adresser au roi une dénonciation calomnieuse, visant à accuser Molière d’inceste. Le roi y répondra en acceptant d’être le parrain du premier fils de Molière en février 1664.

LES BORDS DU MONDE

Création avec 12 artistes du Brésil, Togo, Maroc et Syrie qui balaie les frontières entre les langues, les cultures et les disciplines. Un spectacle total d’une énergie époustouflante. C’est du feu! Pour chanter de la Syrie au Brésil : qu’elle est belle la liberté!

ŒDIPE PARRICIDE

Exploration des racines psychiques de la folie criminelle qui embrase les soifs de pouvoir totalitaire, les génocides, les désirs d’extermination, ŒDIPE PARRICIDE de Marcos Malavia revisite les deux tragédies de Sophocle, Œdipe-Roi et Œdipe à Colone, faisant cohabiter les différents âges d’Œdipe. La tombe du père, au centre de la scène, est une force centripète faisant émerger la vérité devant Œdipe-Candide, dévorant l’âme d’Œdipe-Roi et conduisant vers la lumière Œdipe-Aveugle, vieil homme en quête de réconciliation avec son ancien rival, et avec lui-même. Dans ce monde apocalyptique des rivaux, avec son cortège de dictatures et de violence, de grandiloquence ridicule et assassine, la métamorphose de la relation aux femmes, confinées d’abord au rang de victimes, devient soudain la mince flamme d’espérance qui se lève du fond de cette arène tragique.

L’ÉVEIL DU PRINTEMPS

A, jeune ressortissant de la planète Platoniun, rêve à la Terre qui se lève, impressionnante sous ses yeux… Il rêve à l’Europe… il rêve de vivre en France, pays pour lequel il a une affection particulière.
L’inimitié qu’il ressent pour sa planète redouble dès que par ciel clair, il devient possible d’apercevoir la Terre au loin.
Il obtient un jour son visa et arrive en France, où il entame des études universitaires.
Platoniun brille au loin…
Son rêve prend vie. Son existence, une direction.
Pourtant chez les terriens tout n’est pas si facile pour cet étrange étranger à la peau bleue…
L’Éveil du printemps pose un regard sur la jeunesse, aujourd’hui, dans le monde.
Construite en miroir, cette fable contemporaine métaphorique touche à des questions universelles et intemporelles : l’acceptation de l’Autre dans sa différence, l’ouverture aux mondes.
Entre légèreté et gravité, un théâtre d’images empreint d’un univers musical à la fois sphérique et électronique, prolongement d’une langue forte et poétique.

LA CHAMBRE DE MARIE CURIE

Femme insaisissable, parfois décrite comme « cadenassée », Marie Curie n’en a pas moins été une femme connue pour son engagement et son humanité. Femme amoureuse, puis jeune veuve de son époux Pierre, avec lequel elle partage le premier de ses deux prix Nobel, elle sera à la fois cette mère aimante pour ses deux filles, Irène et Eve, et cette combattante durant la guerre 14-18 qui risquera sa vie près des lignes de front pour porter partout la médecine et la radiologie au plus près des blessés et des mutilés. Sa vocation sera son arme…

• Le cycle « Les Chambres/Portraits de femmes »

Milena Jesenskà, Anaïs Nin, Rosa Luxemburg, Adèle et Léopoldine Hugo, Marie Curie…

Avec cette « collection théâtrale », Filip Forgeau éclaire – à travers les figures qu’il dévoile, révèle ou nous refait découvrir – les deux siècles qui ont accouché du nôtre, et permet de proposer, de partager une lecture à la fois profondément intime et profondément universelle de ces destinées « individuelles », « personnelles » et de l’Histoire collective.

Une manière essentielle de croiser la « Grande Histoire » et la « petite histoire », et comment l’une et l’autre peuvent être le miroir de l’autre…

Une manière de parler d’hier et d’aujourd’hui tout à la fois, et de confronter ces figures « historiques » à notre époque contemporaine, et ainsi d’en faire résonner l’écho.

Bref, une métaphore même du geste artistique, de la création et du théâtre…

LES AUTRES

LES AUTRES est un spectacle constitué de quatre pièces courtes écrites par Jean-Claude Grumberg : Michu, Les Vacances, Rixe, et La Vocation.

« Jean-Claude Grumberg est l’auteur tragique le plus drôle de sa génération «  écrit Claude Roy.

La bêtise xénophobe et raciste que dénonçait Grumberg il y a une cinquantaine d’années dans ces quatre pièces courtes sévit toujours. Mais aujourd’hui elle a pris ses aises. Elle a la tête haute. Elle est devenue un programme politique. « Jean-Claude Grumberg est l’auteur tragique le plus drôle de sa génération » écrit Claude Roy. Il est vrai que ces quatre croquis féroces qui donnent à voir ce qu’il y a de plus hideux et puant en l’homme sont d’un comique irrésistible.

Les Autres teaser from GDS on Vimeo.

EXTRAITS DE PRESSE

A écouter :
Avec Philippe Duquesne
France Bleu – Emission « ça bouge à Paris »

A voir :
Le reportage de Jean-Laurent Serra à voir sur FR3
Reportage 19/20 France 3 idf (1er décembre, à partir de la minute 15)
A lire :
De l’humour noir à l’ironie étincelante dans la résonance de nos temps présents. Véronique Hotte
hottellotheatre

Désopilant. Le spectacle est une machine à rire et  à penser. On est bien.  David Rofé-Sarfati
toutelaculture.com

La mise en scène au fil du scalpel de Jean-Louis Benoit. Entouré de Nicole Max, Pierre Cuq, Stéphane Robles et Antony Cochin, et pivot des opus, Philippe Duquesne, magistral, prête sa physionomie débonnaire à l’homme confronté au regard des autres. Martine Piazzon
froggydelight.com

Philippe Duquesne (…) un formidable talent. Catherine Robert
La Terrasse

Un excellent Philippe Duquesne. Les textes acérés et crus de Grumberg prennent toute leur ampleur. Une comédie théâtrale (…) tout n’est que bouffonnerie. Sébastien Mounié
etat-critique.com

Un humour cru et dévastateur. Rapides et précis, les jeux sont hilarants et d’une redoutable efficacité. Philippe Duquesne (…) emporte avec lui un distribution brillante. Antony Cochin, Pierre Cuq, Nicole Max et Stéphane Robles. Une belle équipe ! Frédéric Perez
spectactif.com

CABARET DANS LE GHETTO

 « La maison brûle. Qu’est-ce que vous emportez ?
Le feu ! »
J. Cocteau

Władysław Szlengel (1911-1943) fut la voix grinçante du ghetto de Varsovie. Jeune chansonnier avant-guerre, il conduisait des revues satiriques au café « Sztuka » en compagnie de Wiera Gran et du pianiste Wladyslaw Szpilman (héros du film « Le pianiste » de Polanski).

Poète résistant, Szlengel se voit surtout « chroniqueur des naufragés ». Il lisait encore des « poèmes documents » à des gens qui croyaient en leur survie ; il voulait en faire « les mémoires du fond de l’enfer». Depuis, ces gens ont disparu : « En l’espace d’une heure, poursuit-il, ces textes sont devenus des poèmes que je lisais aux morts… »

Ici, contre l’anéantissement – le poète brandit son poème, contre la machinerie du totalitarisme – il oppose l’humour grinçant. Contre le quotidien terrifiant – il soulève des couches de souvenirs et berce l’inquiétude par son inébranlable foi dans l’humain et sa capacité de se sauver par la parole.

Avec l’acharnement et l’irrévérence propre à la jeunesse, le poète, dans le geste de la théâtralisation de ses textes devant les spectateurs réunis, invente et appelle à un art de penser. 

Cette audace et cette force de dérision nous interpellent au présent.

Sur scène 3 interprètes en parlé-chanté-dansé pour questionner l’endroit de résistance. C’est un cabaret abstrait et grinçant, que nous inventons aujourd’hui sur une scène de théâtre.

Extraits de presse :

« Litanies grinçantes du malheur, tout d’abord, les poèmes de Szlengel disent et égrènent la réalité du ghetto pour qu’elle devienne un vécu partagé. Ils n’arpentent et ne mesurent l’arrachement à une vie parmi les humains et l’enfermement soudain, la séparation et l’isolement, que pour qu’ils soient chantés ensemble et ainsi mieux briser cette solitude. Ils font corps avec les victimes pour leur donner un corps commun. »

Marianne Dautrey Le Monde des Livres, © Le Monde

SOUS-SOL

Un homme regarde la façade d’une maison en traversant la rue et manque de se faire renverser. Pour l’aider à se remettre, l’habitant de cette maison, qui l’observait, lui offre un verre. Un dialogue s’engage. Qui est donc cet homme qui recherche sa femme, qui est cet habitant qui l’écoute et lui pose des questions ? Se connaissent-ils ? Se reconnaissent-ils ? La tension monte au rythme des confidences et des révélations. L’aveu final trouvera sa résolution : le sous-sol.

L’une des pièces les plus «noires » du grand auteur catalan Benet i Jornet. Une réflexion sur le mal en forme de thriller. Ecrite en 2006, elle fait partie -avec Deux femmes qui dansent, créée par la compagnie l’an dernier, et Comment le dire ?, que la compagnie créera en 2018-, d’une trilogie de pièces à deux personnages de Benet i Jornet. L’ambition d’Hervé Petit et de la cie La Traverse est de présenter ultérieurement réunies ces trois palpitantes intrigues dramatiques.