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L’ACCUSÉE LOUISE MICHEL

LES AVOCATS DU DIABLE

Jouant les avocats du diable, nous faisons un procès de la militante Louise Michel, afin de mieux comprendre son héritage où se mêlent la lutte et l’utopie.

Jour après jour se forgent nos consciences, car nous devons ériger de nouveaux piliers sur lesquels construire le lendemain.

Aux côtés d’autres femmes et d’hommes, Louise Michel a voulu former notre république. Pour mieux la comprendre, nous avons choisi de remémorer ses écrits et ses nombreux procès, à la façon d’enfants joueurs. Elle répond avec la franchise, la conviction et la joie du moment sans pour autant négliger les erreurs toujours possibles dans le feu de l’action. Elle nous sert de modèle, car elle s’est vouée au bien-être de notre pays, celui que nous aimons, celui qui n’oublie pas le sang versé par les citoyens qui ont pris la Bastille et fait la Révolution qui éclaira le monde en 1789. Elle nous rappelle que nous ne devons pas laisser récupérer la République par ceux qui massacrèrent le peuple de Paris en 1871.

L’accusée Louise Michel répondra donc aux questions que chacun souhaiterait lui poser. Ses réponses nous aideront à former pour nous-mêmes d’abord, puis avec nos concitoyens, ce monde toujours rêvé, dont l’idéal s’écrit « Liberté – Egalité – Fraternité ».

En savoir plus…

Victor Hugo – poème sur Louise Michel (1871)

VIRO MAJOR (extrait)

Ayant vu le massacre immense, le combat
Le peuple sur sa croix, Paris sur son grabat,
La pitié formidable était dans tes paroles.
Tu faisais ce que font les grandes âmes folles
Et, lasse de lutter, de rêver de souffrir,
Tu disais : « j’ai tué !  » car tu voulais mourir….

ET POURTANT C’EST LA VEILLE DE L’AURORE

Inspiré de la vie et de l’expérience, de Satprem ( né le 30 octobre 1923 à Paris, disparu le 9 avril 2007 à Kotagiri, Inde) , ce spectacle nous emporte vers le destin incroyable de cet aventurier de la conscience, cet insoumis inclassable. À son adolescence cet être hors norme découvre Rimbaud. La poésie de celui-ci le marque de manière indélébile. Suite à « cet écroulement humain »- c’est ainsi qu’il nomme son expérience dans les camps de concentration-, Satprem traversera le monde habité par une quête incessante, entêtante, vissé au corps. En 1946 au cour de son premier voyage en Inde, il trouvera dans le regard de Sri Aurobindo puis auprès de Mira Alfassa le sens de sa vie qu’il croyait perdu. Ce spectacle est tissé dans la poésie de Rimbaud, de Baudelaire et de Sri Aurobindo. Les deux poètes français, assoiffés de liberté, parfois étranglés dans leurs désirs d’absolu, trouvent une résonance étrange chez ce poète indien, ce yogi accompli qu’est Sri Aurobindo. Satprem nous conduit par la main de cet Occident où la lumière se couche vers cet Orient où la lumière se lève. Il nous emmène vers ce projet, cette expérience ultime qui fût le coeur du yoga de Sri Aurobindo: faire émerger un homme nouveau.

LE FAVORI

Un Favori qui veut être aimé pour lui-même, une Libertine à la poursuite de plaisirs et de divertissements, un Prince réfugié cynique et ambitieux, une Princesse héroïque en révolte contre son monarque, un Roi habile dans l’art de la feinte et les ficelles de la politique-spectacle…

Amour et honneur, fidélité et perfidie, trahison et jalousie sont les ingrédients de cette tragi-comédie parodique sur les caméléons du pouvoir, écrite par Madame de Villedieu, et montée avec succès par Molière et sa troupe devant Louis XIV en 1665.

A l’occasion de sa première reprise en France depuis 350 ans, nouveau prologue, travestissements, intermèdes chorégraphiés au son des sonates et cantates des compositrices baroques de l’époque rythment cette pièce audacieuse qui mérite enfin son titre de grand Classique.

Composée l’année de l’inauguration de Versailles, Le Favori fait directement allusion à la disgrâce de Fouquet, qui consacre la naissance de la monarchie absolue. Faisant de la Cour une cage dorée, Louis XIV y enferme et contrôle ses courtisans. La pièce de Madame de Villedieu dénonce ainsi les enjeux pervers de la politique-spectacle, et peint avec audace et fantaisie les mutations d’une société du paraître, de plus en plus guidée par l’intérêt personnel, la jouissance et le profit.

LA FIANCÉE DU VENT

La Fiancée du vent c’est Raphaël Toriel, un auteur d’origine libanaise qui vit à Annecy et qui a écrit pour le Théâtre l’histoire de Leonora Carrington, jeune anglaise, peintre et écrivaine et Max Ernst, allemand, grand peintre surréaliste. La fiancée du vent c’est trois années (1938 à 1940) de bonheur, de passion et de créations intenses interrompues par l’incarcération en deux temps de Max Ernst, antinazi et pacifiste. Leonora ne supportera pas leur deuxième séparation en mai 1940 et sombrera dans la folie.

Cette pièce retrace leur amour, passion et destruction mais aussi le contexte de cette 2e guerre, le camp des Milles dans le sud de la France pour Max Ernst et l’Hôpital psychiatrique à Madrid pour Leonora Carrington. Ainsi que l’arrivée de cet immense courant artistique : le Surréalisme.

LA FIANCÉE DU VENT from Le Temps Présent on Vimeo.

L’HOMME QUI NE SAVAIT PAS QU’IL ÉTAIT MORT!

« Monde illusoire cette sacrée bonne vieille Terre ! Il y a une production d’morts Là-bas ; ici ce n’est que provisoire : l’Entre-deux. »

Dans quel temps et quel espace sommes-nous ? J’faisais quoi Avant ? 

Moi j’voulais être un héros mais, dans la vie, j’m’comportais de façon absurde. Le refuge c’est le sexe !

J’étais pas un fainéant, trop d’confusion, j’comprends pas la souffrance, et puis la peur de la Mort, la peur des femmes aussi, les rêves d’amour ? La peur de la Vie !

La peur d’la Vie, c’est plus grave qu’la peur d’la Mort ?

L’amour de la vérité et les sentiments qui taraudent, ça fait bouger la Vie !

Tu perdais le sens.

Que prendre avec soi de l’autre côté ? 

Et la Mort a l’air d’nous tendre les bras ! 

On pourrait reconstituer les morceaux, y retourner ? Le seul risque est de se noyer sur le chemin du retour, ah ça ! Il y a des retours possibles mais peu d’élus !

On y va ?

La mort nous rend-elle plus humains ?!

Parler de la mort pour parler de la vie et de notre humanité, aborder la mort pour affronter la vie et la mort avec sérénité. Interroger l’inconnu de l’ «après», imaginer les limbes comme un voyage initiatique, une renaissance pour, peut-être, réapprendre à vivre mieux.

L’homme qui ne savait pas qu’il était mort ! propose un engagement philosophique : s’engager dans la mort, dans l’après de la vie, pendant une heure, à travers le parcours de deux personnages au passé aussi douteux que poétique. 

Vivre la mort, plonger et rester un instant dans l’Entre-monde, le temps de faire émerger nos doutes et nos ardeurs, de se construire une philosophie de l’éphémère, de réfléchir à nos vies.

La pièce invite chaque spectateur à se projeter dans la mort de deux hommes qu’il pourrait être et, comme eux, à revenir à la vie après une introspection où l’humour rivalise avec l’essentiel.

NUMEROS D’ECROU – Novembre 2018

« Le temps viendra, dans un avenir lointain, où les prisons et les asiles n’auront plus de raison d’être »
A.Tchekhov, Salle n°6
L’histoire vraie d’un atelier-théâtre mixte en prison, des femmes et des hommes. L’avancée, les progrès, les pages qu’ils tournent, des départs, des arrivées, la vie quotidienne carcérale. Les conflits, les peurs, l’injustice, l’incroyable liberté, la légèreté, l’humour irrésistible. L’absurdité comique et désespérante de l’enfermement.
Depuis une dizaine d’années Valérie Durin tente de conjuguer théâtre et prison. Au début, seuls les hommes du centre de détention participent à l’atelier. Au bout de la sixième année, les femmes les rejoignent. L’aventure prend une autre dimension, la mixité fait éclater les cadres mis en place. Il ne s’agit plus seulement de briser les spirales d’échec, de réveiller les esprits, de dépasser les mésestimes ou le désespoir, mais de vivre et d’aimer. Ensemble ils osent éclater de rire, parler d’amour, de l’abandon, des regrets. Avec pudeur et sincérité.
En pratiquant le théâtre, ces femmes et ces hommes s’exposent au regard de l’autre, de tous les autres. De séance en séance, entre les murs de la prison, ils réinventent la vie, la faisant jaillir à nouveau, plus forte, plus dangereuse peut-être…
Ce projet s’est imposé comme une nécessité pour Valérie Durin. « En détention, je découvre l’inverse de ce que j’imaginais :  un milieu toujours en mouvement et en instabilité, là où j’attendais l’immobilité et l’attente. Des personnes calmes, souriantes, patientes, ennuyeuses ou ennuyées, là où je prévoyais l’agressivité. Des gens en soif de savoir, de comprendre, de connaître, avec l’urgence de partager, de débattre là où je pensais ne trouver que résignation, obscurité et repli sur soi. »
Ecrire pour le théâtre, Valérie Durin le fait depuis 20 ans souvent pour deux, trois ou quatre comédiens au maximum. Contraintes économiques obligent. Pour transmettre cette formidable énergie, cette urgence de vie, elle s’entoure de quinze comédiens amateurs, pour lesquels elle imagine un rôle sur mesure, au plus près de la réalité qu’elle a connue. Le texte est écrit pour être dit par ces personnes en particulier. Les comédiens libres vont incarner les comédiens emprisonnés.
Chaque personnage est une construction. S’engager dans cette aventure théâtrale inédite, c’est aussi pour ces quinze comédiens amateurs, accepter d’affronter de nouveaux défis, travailler avec un auteur vivant sur un texte en mouvement, adopter son personnage, s’adapter à une autre façon de partager le théâtre.

BÉRÉNICE / FRAGMENTS

Antiochus aime Bérénice, reine de Palestine, qui aime Titus, empereur de Rome, qui aime « la reine des Juifs », mais qui va la répudier pour raison d’État. Sur les rivages de l’amour absolu, dans un Orient de rêve, la tragédie est sur le point d’être représentée, trois actrices disent les vers de Racine…

CAFÉ POLISSON

Café Polisson réunit des chansons du Second Empire et de la Belle époque. Qu’elles soient cruelles ou drôles, le cabaret Parisien leur offre un écrin pour raconter les vicissitudes de l’existence. Dans la capitale du plaisir on se presse au caf conc’ se divertir en écoutant des chansons. La prostitution est au cœur de l’activité théâtrale. Mais le style « beuglant » assimile le métier de chanteuse à celui de prostituée ou de cocotte.

Yvette Guilbert est la première artiste à rompre avec la vulgarité. Elle chante l’omniprésence de la sexualité dans la vie et la misère cachée, la vie des petites gens, les quartiers populaires.

« Elle révèle aux âmes toutes leurs peines, toutes leurs joies, toutes leurs vertus, leurs grimaces et aussi leurs vices ».

La femme chantante devient alors l’artisan de son émancipation. Nathalie Joly chante l’éternel féminin et rend hommage à ces courtisanes, demi-mondaines, pierreuses, buveuses d’absinthe, gueuses, gommeuses et fleurs de trottoir …

ELISABETH BAM

« Avec Elisabeth Bam nous continuons à explorer les liens qui unissent poésie et théâtre (mais en tournant le dos au « poétique » et au « théâtral »).

Poésie et théâtre ont un fond commun, une même origine peut-être : un appel à susciter une présence qui fait venir à nous le monde, nous le fait apparaître comme à la lumière d’une petite lampe, ou déployé à partir d’une vibration première, comme ce son de cloche que l’on entend précisément dans le nom : Bam.

Pour aborder Elisabeth Bam, les acteurs doivent se délester de toute volonté interprétative pour se laisser conduire et envahir par les forces qui, communiquées par la pièce, gravitent sur le plateau : rythmes, pulsations, variations d’intensité, brusques ruptures de ton…

Ils se font explorateurs de la « SCÈNE », cette planète étrange qui, accordée à l’étrangeté du texte, manifeste au spectateur sa propre étrangeté.

Il y a une manière de laisser la pièce s’inventer sous nos yeux, livrer ses secrets et ses surprises, délivrance qu’il s’agit d’accompagner avec beaucoup de tact.

La langue, d’autant qu’elle est poétique ou décalée, doit être restituée à ses dynamiques naturelles, rendue pleinement organique, rythmique, à l’opposé d’un phrasé « naturaliste » souvent inconscient qui contraint la parole et bride le déploiement du sens, des sens.

Un même courant circule entre les acteurs. Quoique fortement individualisés, ils constituent un chœur éclaté, en mille morceaux. Une mouvante et instable constellation.

La scénographie doit favoriser ces éclosions. D’une extrême légèreté elle met en valeur les quelques objets prégnants : une porte, une cloche, un bolet…

Par ses interventions et ses inventions souvent incongrues, l’acteur-musicien, à l’aide de quelques instruments hétéroclites, contribue à ce qui doit apparaître non comme une mécanique de l’absurde, mais comme des opérations surprenant la naissance du sens, un peu à la manière du Cosmos de Gombrowicz. »

QUICHOTTE y PANZA

Théâtre
en quatre épisodes
sur la route – rêve – pénitence – dulcinée
et huit aventures
des moulins à vent – des moines – des moutons – des marteaux à foulon – des muletiers – du heaume de mambrin – avec Dorothée – en cage.

***

Note d’intention du metteur en scène

« Je suis frappé par le fait qu’en ce début de XXIe siècle, États, Religions, Mairies, Associations, tous semblent se liguer pour enfermer l’humain dans des normes. A chacun son cheval de bataille « pour notre bien », notre « mieux être » : mariage, voile, pollution, vocabulaire, voiture, bio, nourriture, cigarette. Et me voici, citoyen anonyme, balisé, normé, « NORMATÉ ».

« Ne pensez pas à moi » ai-je envie de crier.

Oui, l’espace de liberté pure est désormais grandement restreint. Seul l’imaginaire me semble encore offrir un peu d’éclaircie, une bouffée d’oxygène, devant ce mal rampant, cette norme envahissante !

Qui d’autre alors que Don Quichotte – traversant les siècles – pour m’offrir par sa seule présence un appel d’air tant salutaire ?

Je vous propose donc cette adaptation de Don Quichotte de la Manche de Cervantes pour deux acteurs : une façon de voyager dans l’intimité d’un couple et d’en faire ressortir toute leur humanité face aux forces « obscures ». J’ai essayé évidemment de restituer la poésie du texte dans la traduction d’Aline Schulman ; sa cruauté, son humour. J’ai envisagé l’adaptation comme un long dialogue découpé en quatre épisodes et huit aventures qui relancent l’action.

Au fil de mon travail d’adaptation, le personnage de Quichotte m’est apparu comme la Catastrophe personnifiée, en qui Panza reconnaît une puissance interrogeante, entraînante et que le monde « normal », voyant en lui un poison, une peste, n’a de cesse de le remettre sur « son » droit chemin.

Pour soutenir la mise en scène qui fait la part belle à la relation humaine, la scénographie suggère plus qu’elle n’illustre. Ainsi nous avons fabriqué de bric et de broc deux montures et quelques « ustensiles » nécessaires (sac, épée, casque, armure, etc). D’autre part, nous nous appuyons sur le son et la lumière pour faire sentir quelques présences insaisissables sorties de l’imaginaire d’une âme trop sensible.
Puisse le rire surgir aussi ! »

– Claude Guyonnet