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UNE LEҪON DE SAVOIR-VIVRE – Conférence

Combien de fois au cours d’une conversation peut-on émettre des opinions, voire des jugements,  dans le seul but, dit-on, de plaisanter. Jean Claude Grumberg, dans Une leçon de savoir-vivre fait tomber les masques. Dans « ce collage de propos ignobles » parfaitement avérés, censés « conclure les dîners en ville en toute quiétude », il dénonce, avec un humour féroce, la réalité de la haine de l’autre. Avec ce texte, « toujours l’arlequinade », il restitue au rire sa véritable dimension humaine.

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Une Leçon de savoir-vivre – Conférence – 
(Extrait)

En guise de commentaire

Maintenant une question se pose : pourquoi vous avoir infligé cette leçon de savoir-vivre, pourquoi ce collage de textes ignobles, abjects et ridicules ?
D’abord parce que ces propos qui nous paraissent délirants eurent force de loi et en conséquence droit de vie et de mort sur moi et les miens.
Ensuite parce que j’en avais envie et depuis longtemps.
Bien sûr, dans un premier temps, j’envisageais un ouvrage de librairie scolaire, historique et savant, didactique, alphabétique, analogique. Un florilège en somme, mon florilège à moi, fruit de toute une vie de lectures que je ne tenais pas à emporter dans mon urne.
C’est alors que je me suis souvenu que je n’étais ni historien, ni sociologue, ni psychologue, ni analyste. Que j’étais — enfin, que je m’efforce d’être malgré tout — un auteur comique, et que mon rôle à moi n’est pas d’éclairer la jeunesse ou de rafraîchir la mémoire de la vieillesse, mon rôle c’est de faire rire…. Pour lire la suite 

DU RIFIFI DANS LA GALAXIE – Épisode XXVI

An 20219. Le Cosmotix Écarlate reste introuvable dans la Galaxie. Troupes Impériales, Corsaires Centauriens, Forces Rebelles Intergalactiques, tous sillonnent l’Univers en quête de la pierre prodigieuse.

Celui qui s’emparera du Cosmotix Écarlate détiendra un pouvoir à nul autre pareil et régnera sur les Étoiles. Les tensions s’avivent tandis que le Mostromo, vaisseau amiral de l’Empereur Padisha 1er, vogue glorieusement de planète en planète, pour y apporter… La Civilisation.

Sur Eupholia, la Planète Aride, le troisième Soleil n’est pas encore levé…

SGANARELLE OU LE COCU IMAGINAIRE

Martine et Sganarelle sont mariés. Célie et Lélie sont très amoureux. Jusqu’ici, tout va bien, mais… Célie, se croyant délaissée par Lélie, s’évanouit dans les bras de Sganarelle et perd un bijou qui lui vient de son cher et tendre. Martine surprend le couple depuis sa fenêtre, et ramasse le bijou que sa prétendue rivale a oublié. Sganarelle voyant alors l’objet dans les mains de sa femme, lui prête sans tarder une liaison adultère… Et le soupçon d’infidélité, tel un redoutable virus, contamine un à un tous les personnages de l’intrigue : chacun à son tour devient un « Cocu imaginaire ».

Pour cette création du Cocu imaginaire, il nous est apparu comme une évidence de nous tourner vers les codes du théâtre baroque. Visages blancs, gestuelle chorégraphiée, déclamation chantée, costumes chatoyants, lumière tamisée des bougies et orgue de barbarie ancien font entendre et voir Molière dans sa langue « originelle ».

Les codes du jeu baroque rencontrent ceux du théâtre italien All’improviso, avec ses masques et ses fameux lazzis, dont l’influence sur Molière n’est plus à démontrer. Cette influence que nous entendons mettre en relief, confère à son théâtre cet humour si singulier et si savoureux à la fois.

Une lecture et une mise en scène baroques, donc, qui permettent de mettre en abyme ce jeu de dupes où l’apparence se confond avec la réalité, entrainant les spectateurs dans une sorte de vertige, donnant corps au fantasme et à l’irréel. Tout concourt à créer l’illusion, tout en la dénonçant. La jubilation du spectateur, qui est à la fois victime et complice de ces leurres s’en trouve ainsi redoublée.

LES BONNES – ou la tragédie des confidentes

Deux bonnes, sœurs, Madame et un amant dénoncé. Un complot. Amour et désamour. Haine et tentatives de meurtres.

Une comédie tragique où Genet dénonce la société bourgeoise et les jeux de pouvoir, interroge les comportements moraux et l’identité.

Voici une version jubilatoire de cette œuvre transportée dans l’univers de la Fête des Morts au Mexique, travestissement appuyé par le masque du clown.

Les Bonnes est bien un conte moderne à la langue cruelle et poétique.

La presse en parle

« Le jeu est une fête mortelle ! Marcos Malavia est incroyable en Madame, faisant son entrée sur un mambo aux paroles sues par cœur. Amélie Dumetz et Victor Quezada-Perez maîtrisent autant le fond que la forme dans un engagement au plateau sans faille. »
Amélie Blaustein Niddam – Toutelaculture

« Les bonnes profitent de l’absence de leur maîtresse pour s’emparer de ses oripeaux et singer la relation empoisonnée qui lie le maître à son domestique. Au son du mambo d’Yma Sumac, le dangereux rituel auquel elles se livrent mènera l’une d’elles à la mort. Horrifié, le public ne sait plus s’il faut rire ou s’enfuir. Inattendue, burlesque et colorée, cette mise en scène revisite génialement le chef-d’œuvre de Genet. »
Sonia Garcia-Tahar – Le Dauphiné Libéré

« La transplantation dans la société bourgeoise latino-américaine de cette comédie tragique va de pair avec les enjeux de ce continent qui nous plonge en permanence dans tels désarrois, complots et autres jeux de pouvoir. Les comédien.ne.s nous transportent en permanence entre farce et tragédie, entre poésie et lutte de classe, toujours pour notre plus grand plaisir. »
Fabien Cohen – Franceameriquelatine.org

J’AI RÊVÉ LA RÉVOLUTION

Une femme entre dans une cellule, poussée par un jeune soldat. L’époque est trouble. La prisonnière veut garder avec elle de quoi écrire. Enfermée, surveillée, n’ayant plus d’espace pour marcher et courir, elle veut toujours écrire. Car l’écriture ouvre un champ de liberté. Toujours.
L’action se déroule durant quelques jours et nuits d’enfermement. Autour de la prisonnière, s’agitent trois personnes « libres ». Le jeune soldat campé dans ses certitudes ; il voudrait ne pas être entamé par les raisonnements des femmes ; il voudrait de pas être bouleversé par la violence, garder la tête froide ; il a l’intransigeance de la jeunesse.
La mère du jeune soldat, illettrée, intelligente et sensible ; elle est émue par cette prisonnière fougueuse ; elle redoute les effusions de sang ; elle souffre de voir chaque jour des condamnés partir à la mort ; elle n’en peut plus d’avoir peur pour son fils. La jeune femme, compagne du fils de la prisonnière, venue de la campagne ; elle veut préserver sa famille ; elle propose une ruse à la prisonnière pour s’évader.

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Revue-de-presse_JRLR

Belle réflexion sur la place volée aux femmes sur l’échelle des pensées nouvelles. L’HUMANITÉ

Ce quatuor porte avec talent les accents d’une écriture vive, tendue et tranchante, de belle facture, d’une mis en scène claire et judicieuse… Une belle réussite. WEB THEATRE

Un très bel hommage à Olympe de Gouges et aux femmes qui continuent à lutter dans le monde pour être enfin considérées à l’égal des hommes. SNES

Revue-de-presse_JRLR

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TEASER DU SPECTACLE

L’ÉTABLI

L’Établi est une épopée. Dix mois intenses d’immersion. D’autres mois pour digérer, et écrire. Puis le silence, des années durant.
Se souvenir du bruit, même en dormant. Les gestes répétés, les paroles d’ouvriers, et la solitude, la saleté, le pognon et tout le reste. Paris, ses banlieues toutes neuves, et l’avènement d’une société de loisirs. Après mai 68, que Robert Linhart a passé à l’hôpital, les pavés sont retombés et il a fallu retranscrire, réfléchir, proposer cette autre société. Il a fallu rapprocher les générations, les cultures. Et le « vivre ensemble » s’est construit sur les ruines de mai 68.
De l’Université Paris-Vincennes – dont la fille de Robert Linhart, Virginie, a tiré un documentaire édifiant – à l’émergence d’un nouveau cinéma, démocratisé, et de formes théâtrales innovantes (les débuts de la Cartoucherie, de la décentralisation, la naissance des Maison de la Culture, comme celle d’Amiens, inaugurée par André Malraux), le monde ouvrier et ses enfants accèdent peu à peu à une instruction alternative, et trouvent dans les fanzines d’humour ou autres cahiers étudiants (comme celui que fonde Robert Linhart à Ulm) comme un prolongement énervé des pensées à chaud, de la parole de la rue. Pas de récupération. Une écriture radicale. Des vraies manifs.

Dans le creuset d’émotions que suscite mai 68 et la décennie qui va suivre, il y a aussi beaucoup d’espoirs, dont certains sont déçus aujourd’hui.
Robert Linhart est un mystère. Un écrivain qui a vécu de l’intérieur et retranscrit cette période et l’engagement singulier des « établis ». Son roman, qui lorgne aussi vers l’essai économique et sociologique, est une photographie toujours juste des luttes ouvrières, et pose un regard jamais égalé sur la dualité des sentiments dits de « classes ». C’est le livre ultime, qui rassemble autant qu’il divise, et que même son propre auteur rechigne à évoquer. C’est un bouquin sur la vraie vie des vrais gens, ceux de la grande couronne autour de Paris : les immigrés, noirs, arabes, portugais, polonais, qui cohabitent avec des titis parigots, et qui parlent de leur pays, et du nôtre, de leur époque, comme de la nôtre.
Quarante ans après les choses ont changé. Il nous appartient de rendre compte d’une époque passée, révolue, hésitante, dans une époque résignée, plombée par des années d’expérience du capitalisme.

Sur scène, il y aura ce narrateur. Trois ou quatre acteurs, pour l’aider à (se) jouer (de) tous les autres : les ouvriers, les petits patrons, la société. Quelques archives et beaucoup de matière sonore, autour de la musique de Toskano et Vadim Vernay, qui sera jouée live. Comme un bruit de fond, persistant, qui empêche la concentration, qui mine le recul nécessaire pour ne pas devenir fou, usé, obsolète. A travers des projections de photos, de documents d’époque, de vidéos subjectives, nous aborderons L’Établi comme un terrain à explorer, avec le souci constant de ne pas nous positionner avec ce recul arrangeant, aujourd’hui vieux de quarante ans, qui pourrait dogmatiser le propos. Respecter le rythme de l’époque, propre au sociologue dissimulé. Il faut vivre le spectacle comme quatre mois de questionnements et d’étonnements, jour après jour, comme un tunnel d’expériences humaines, avec les machines, avec les horaires, le rendement et la cadence.

La musique nous aidera à boucler ce périple en terrain inconnu, pour opposer au silence de Robert Linhart une pulsation de Spoutnik, industrielle, persistante et familière.

LA NOCE

Une table, un banquet de Noces. Une salle des fêtes.
Tout est prêt : repas simple mais généreux, bonne humeur, habits de circonstance et meubles faits maison. Il y a de la musique, de bons mots, une ambiance à faire pâlir d’envie tous les autres mariages des environs…
Tout commence à merveille, et tout va se gâter.

LE RÊVE D’UN HOMME RIDICULE

C’est l’histoire d’un homme fatigué, indifférent au monde, se définissant comme ridicule qui décide de se suicider. En se dirigeant vers son appartement, une petite fille lui demande de secourir sa mère. L’homme la repousse violemment et rentre chez lui. Au moment de se suicider, il est rongé par la culpabilité de ne pas avoir aidé cet enfant et s’endort.

Dans son rêve, il est transporté sur une terre où les hommes vivent en harmonie avec la nature. Mais sa seule présence introduit le mensonge, la vanité, la jalousie… Alors les hommes s’entretuent et le chaos apparaît. À son réveil, il prend conscience de son rêve, et veut prêcher la vérité. Il a bel et bien vu que l’homme pouvait vivre en harmonie et que chaque homme possède « ce possible » en lui.

LES BACCHANTES

Les Bacchantes, sont, semble-t-il, la dernière pièce d’Euripide. C’est une grande pièce sur le théâtre, la nature de l’illusion théâtrale et ses effets. Son dieu, Dionysos, LE dieu du théâtre, le maître des illusions et des prodiges, en est même le protagoniste principal. La question principale des Bacchantes, devenue centrale aujourd’hui dans les discours politiques partout dans le monde, est celle de l’identité, identité de nature, d’âge, de sexe, de position sociale, d’origine. Dionysos, lui, est le dieu de la différence, de la métamorphose, de la confusion (sociale, sexuelle, culturelle), du sauvage. En face, le monde de la cité, de la raison, du contrat, de l’identité, des espaces, des territoires bien définis une fois pour toutes. Dionysos est l’Autre, celui qui brouille les frontières entre le divin et l’humain, l’humain et le bestial, l’ici et l’ailleurs et ainsi relie ce qui était séparé. Il construit un rapport entre des mondes qui sans lui resteraient étrangers l’un à l’autre.

Extraits de presse

Des Bacchantes efficaces et régénérées, spectacle d’édification d’un théâtre politique, philosophique et charnel, à travers des acteurs bien campés, graves et moqueurs.
Véronique Hotte/ Hotello

Bernard Sobel présente au théâtre de l’Epée de Bois une version dépouillée et limpide des « Bacchantes » d’Euripide, miroir aveuglant de la tragédie humaine, d’un monde sans cesse menacé par la barbarie.
Philippe Chevilley / Les Echos

Le spectacle passionnant que signe Bernard Sobel ne s’enferme pas dans l’étroitesse de jugements livrés à l’emporte-pièce mais révèle, des Bacchantes, toutes les ambiguïtés. Cet artisan du théâtre, qui préfère le respect scrupuleux du poète à l’esbroufe de la mise en scène, livre une représentation haletante, qui fait sens, à chaque seconde, pour un public en alerte. Santé !
Joëlle Gayot / Télérama sortir

Plus de soixante ans de théâtre au compteur pour déchiffrer le monde. Comme le vieil Euripide, Sobel se pose des questions et aide au questionnement. Encore une fois, Dionysos, venu de loin, arpente la scène.
Le théâtre tel que le conçoit depuis longtemps Bernard Sobel se résume bien dans ce regard porté vers l’autre. Ni inquisiteur, ni donneur de leçon, ni malin. Franc et fraternel.
Jean-Pierre Thibaudat / Médiapart

Dans un élégant décor, tout de pierres et de pavés conçu, la direction des comédiens est savamment maîtrisée. De Matthieu Marie, en Penthée inflexible et en Agavé traumatisée, à Vincent Minne, en Dionysos ambivalent, en passant par la troupe de quatre bacchantes composée de Salomé Diénis Meulien, Manon Chircen, Asja Nadjar et Alexiane Torrès, tous concourent par la précision de leur jeu et l’incongruité sensée de leurs costumes à rendre la pièce d’une attractive limpidité.
Vincent Bouquet / sceneweb.fr

Bernard Sobel recourt à cette pièce paradoxale d’Euripide pour dire la complexité de notre monde. Une mise en scène sans artifice qui invite à s’interroger sur la dualité de l’être humain, tendu entre raison et barbarie.
Isabelle Stibbe / La Terrasse

Le spectacle passionnant que signe Bernard Sobel ne s’enferme pas dans l’étroitesse de jugements livrés à l’emporte-pièce mais révèle des Bacchantes toutes les ambiguïtés.(…) Une raison de plus pour s’y précipiter.
Joëlle Gayot, Télérama, 6 février 2019

 Bernard Sobel n’enferme pas Les Bacchantes dans la tragédie avec un grand T (…) parce que ce qu’il regarde c’est notre siècle, et combien résonne aujourd’hui la prémonition d’Euripide qui assistait lui à l’effondrement de la Grèce. Et dépouillant avec raison cette tragédie de son aura tragique qui souvent la sclérose il lui donne une actualité des plus brûlantes.
Denis Sanglard, Un fauteuil pour l’orchestre, 11 février 2019

LA PROMESSE

Au-delà d’être une histoire d’amour c’est l’histoire de l’Amour.

Dans un songe, Catherine voit le visage de celui auquel elle est destinée, c’est le comte de Strahl. Lui fait le même songe, sans avoir pu voir son visage. Il sait seulement qu’il épousera une fille d’empereur. C’est en venant faire réparer son armure chez le père de Catherine que Strahl et Catherine se rencontrent. Elle le reconnaît, lui ne la reconnaît pas….

La Promesse, c’est celle que fait Catherine au comte de Strahl quand il lui demande de ne plus le suivre. Elle promet… et s’en remet à l’Amour en toute confiance.

Avec l’Amour Catherine crée le scandale.

Elle fuse sans foi ni loi dans un monde auquel elle est étrangère et dont elle va, avec la grâce d’une marionnette, bouleverser l’ordre des choses.
Le monde, c’est eux, c’est tous les autres personnages de la pièce mis en présence d’un nouveau partenaire redoutable.
Leur nouveau partenaire qu’ils ne reconnaissent pas c’est Catherine, c’est l’Amour qu’ils n’ont pas vu venir et avec lequel ils vont devoir maintenant jouer.

En pénétrant sur scène Catherine ouvre la brèche dans laquelle s’engouffre la vie et s’impose le théâtre.