Les Bacchantes, sont, semble-t-il, la dernière pièce d’Euripide. C’est une grande pièce sur le théâtre, la nature de l’illusion théâtrale et ses effets. Son dieu, Dionysos, LE dieu du théâtre, le maître des illusions et des prodiges, en est même le protagoniste principal. La question principale des Bacchantes, devenue centrale aujourd’hui dans les discours politiques partout dans le monde, est celle de l’identité, identité de nature, d’âge, de sexe, de position sociale, d’origine. Dionysos, lui, est le dieu de la différence, de la métamorphose, de la confusion (sociale, sexuelle, culturelle), du sauvage. En face, le monde de la cité, de la raison, du contrat, de l’identité, des espaces, des territoires bien définis une fois pour toutes. Dionysos est l’Autre, celui qui brouille les frontières entre le divin et l’humain, l’humain et le bestial, l’ici et l’ailleurs et ainsi relie ce qui était séparé. Il construit un rapport entre des mondes qui sans lui resteraient étrangers l’un à l’autre.
Extraits de presse
Des Bacchantes efficaces et régénérées, spectacle d’édification d’un théâtre politique, philosophique et charnel, à travers des acteurs bien campés, graves et moqueurs.
Véronique Hotte/ Hotello
Bernard Sobel présente au théâtre de l’Epée de Bois une version dépouillée et limpide des « Bacchantes » d’Euripide, miroir aveuglant de la tragédie humaine, d’un monde sans cesse menacé par la barbarie.
Philippe Chevilley / Les Echos
Le spectacle passionnant que signe Bernard Sobel ne s’enferme pas dans l’étroitesse de jugements livrés à l’emporte-pièce mais révèle, des Bacchantes, toutes les ambiguïtés. Cet artisan du théâtre, qui préfère le respect scrupuleux du poète à l’esbroufe de la mise en scène, livre une représentation haletante, qui fait sens, à chaque seconde, pour un public en alerte. Santé !
Joëlle Gayot / Télérama sortir
Plus de soixante ans de théâtre au compteur pour déchiffrer le monde. Comme le vieil Euripide, Sobel se pose des questions et aide au questionnement. Encore une fois, Dionysos, venu de loin, arpente la scène.
Le théâtre tel que le conçoit depuis longtemps Bernard Sobel se résume bien dans ce regard porté vers l’autre. Ni inquisiteur, ni donneur de leçon, ni malin. Franc et fraternel.
Jean-Pierre Thibaudat / Médiapart
Dans un élégant décor, tout de pierres et de pavés conçu, la direction des comédiens est savamment maîtrisée. De Matthieu Marie, en Penthée inflexible et en Agavé traumatisée, à Vincent Minne, en Dionysos ambivalent, en passant par la troupe de quatre bacchantes composée de Salomé Diénis Meulien, Manon Chircen, Asja Nadjar et Alexiane Torrès, tous concourent par la précision de leur jeu et l’incongruité sensée de leurs costumes à rendre la pièce d’une attractive limpidité.
Vincent Bouquet / sceneweb.fr
Bernard Sobel recourt à cette pièce paradoxale d’Euripide pour dire la complexité de notre monde. Une mise en scène sans artifice qui invite à s’interroger sur la dualité de l’être humain, tendu entre raison et barbarie.
Isabelle Stibbe / La Terrasse
Le spectacle passionnant que signe Bernard Sobel ne s’enferme pas dans l’étroitesse de jugements livrés à l’emporte-pièce mais révèle des Bacchantes toutes les ambiguïtés.(…) Une raison de plus pour s’y précipiter.
Joëlle Gayot, Télérama, 6 février 2019
Bernard Sobel n’enferme pas Les Bacchantes dans la tragédie avec un grand T (…) parce que ce qu’il regarde c’est notre siècle, et combien résonne aujourd’hui la prémonition d’Euripide qui assistait lui à l’effondrement de la Grèce. Et dépouillant avec raison cette tragédie de son aura tragique qui souvent la sclérose il lui donne une actualité des plus brûlantes.
Denis Sanglard, Un fauteuil pour l’orchestre, 11 février 2019